Visite en israël, une tradition bien française

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Le 17 novembre dernier, le président français, François Hollande, se rendait en israël comme bon nombre de ses prédécesseurs depuis François Mitterrand en 1982.

Du déjà vu

Circuit prévisible en passant par la résidence du président israélien Shimon Pérès au mémorial de la Shoah puis aux tombes des victimes de Mohamed Merrah, François Hollande s’est finalement exprimé depuis la tribune de la Knesset, le parlement israélien. Là encore, un discours loin d’être surprenant : « Je resterais toujours un ami d’israël » affirme-t-il, avant de s’exprimer sur le très médiatique dossier iranien.

L’arme nucléaire ne devrait être possédée que par les grandes puissances en somme, et l’Iran est une menace, un ennemi : « Il ne faut jamais permettre à l’Iran d’acquérir des armes nucléaires. Cela ne mettrait pas en danger seulement israël et les autres régimes et Etats du Moyen-Orient mais aussi la France, l’Europe et le monde entier, » a plaidé M. Nétanyahou, le 1er ministre.

M. Hollande s’est aussi exprimé sur la question des colonies intempestives et illégales qui grignotent chaque jour un peu plus le gruyère palestinien qui subsiste, et dit attendre un « geste » de l’état sioniste. Bien loin de nous l’idée qu’une telle déclaration irait dans un réel sens pro-palestinien, quand nous nous rappelons que le président français s’était bien dissocié des positions pro-palestiniennes de Stéphane Hessel lors de ses obsèques le 7 mars 2013. Des formules passe-partout, de manière à ne pas entamer la réputation flatteuse que son intransigeance sur le dossier du nucléaire iranien lui vaut en israël.

Par ailleurs, Uzi Landau, ministre du tourisme et membre de la Knesset a dit que « le discours prononcé lundi par le président français est des plus amicaux que nous ayons entendus à la Knesset depuis des années ». Ce dernier a minimisé les divergences entre les deux pays sur la colonisation… Quelle conclusion tirer, hormis que les relations internationales ne sont au final qu’un juteux business et une affaire de pouvoir ?

Des chefs d’état français conciliants

Dans ses Mémoires, Charles de Gaulle écrivait « Voici David Ben Gourion ! D’emblée, j’ai pour ce lutteur et ce champion courageux beaucoup de sympathique considération. Sa personne symbolise Israël, qu’il gouverne après avoir dirigé sa fondation et son combat ». Ben Gourion, créateur de Tsahal, de l’Irgoun, de la Haganah… N’oublions pas que la France, après avoir presque totalement perdu son empire colonial, avait tout intérêt à garder une certaine influence au Moyen-Orient.

Georges Pompidou, soucieux des relations avec les pays arabes, était néanmoins directeur général de la banque Rothschild, importante source de financement du mouvement sioniste.

Au cours de son mandat, François Mitterrand a souvent insisté sur l’attachement de la France à l’existence, la reconnaissance et la sécurité d’Israël. Il a été l’initiateur de visites historiques en Israël, dès mars 1982, la première d’un président français. Cette visite a marqué un tournant et constitué une étape importante dans le processus d’intégration d’Israël dans le concert des nations.

Nicolas Sarkozy disait « pour moi, il y a le monde avant la Shoah et le monde après la Shoah. Après la Shoah – c’est une conviction qui m’a toujours animé -, nul n’a le droit, juif ou pas juif, nul n’a le droit d’être indifférent au sort d’Israël et du peuple juif. La Shoah a fait d’Israël et du peuple juif un peuple universel… Depuis la Shoah, l’avenir d’Israël est à jamais un sujet qui concerne toute l’humanité ! »

En conclusion, la politique internationale d’Hollande n’est qu’une continuité. Il semble toujours si étonnant qu’en réalité, ce soit la culpabilité énorme ressentie par les puissances européennes à cause de leur responsabilité dans le génocide de la Seconde guerre mondiale, qui soit à l’origine même de la création d’israël, sans compter les intérêts coloniaux et financiers.

Qui est sacrifié sur l’autel de l’impudence et de l’irrespect des Conventions internationales ?

Par Lila.

By Younes

2 thoughts on “Visite en israël, une tradition bien française”
  1. Le titre dit « visite en israel ». Il n’y a pas plus d’israel que de monde des bisounours! Je suis surpris que personne n’ai réagit a propos de cette article!

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