Vidéo : «Nous avons prié Allah pour que justice soit rendue» : les Rohingyas manifestent deux ans après leur exode de Birmanie

Environ 200.000 membres de l’ethnie musulmane des Rohingyas ont manifesté dimanche dans un camp de réfugiés au Bangladesh, pour commémorer le deuxième anniversaire de leur exil de Birmanie.

 

 

L’imam de la mosquée de Khadijatul Kubra dans le camp de Kutupalong, le plus grand camp de réfugiés du monde, avait prié, vendredi, pour tenter « d’adoucir » le coeur des membres du gouvernement birman. « Laissez-nous rentrer à la maison en paix », a demandé Abdul Hakim.

« Nous avons prié Allah pour que justice soit rendue après ce qu’il nous est arrivé. Nous aimerions rentrer à la maison, mais uniquement si nos exigences sont entendues. C’est pour cela que j’ai prié aujourd’hui », a déclaré à l’AFP le réfugié Safiul Alam.

L’imam avait aussi demandé aux fidèles de participer à un rassemblement plus important dimanche dans le camp, pour commémorer leur arrivée il y a deux ans.

« Une fois de plus, nous ferons pacifiquement connaître nos requêtes au monde », a-t-il ajouté.

Quelque 740.000 Rohingyas avaient fui l’Etat birman de Rakhine (ouest) en août 2017, suite à une opération de répression de l’armée en Birmanie — pays à forte majorité bouddhiste.

Des familles entières avaient rejoint dans des conditions très difficiles 200.000 réfugiés victimes de persécutions et déjà installés dans des camps de l’autre côté de la frontière, au Bangladesh.

Des enfants, des femmes voilées et des hommes vêtus de pagnes se sont rassemblés dimanche dans le plus grand camp de réfugiés du monde en criant « Dieu est grand, longue vie aux Rohingyas! ».Sous un soleil de plomb, ils entendaient commémorer le « Jour du génocide ».

« Je suis venue là pour demander justice pour le meurtre de mes deux fils. Je continuerai à me battre jusqu’à mon dernier souffle », a déclaré Tayaba Khatun, 50 ans, en essuyant les larmes perlant sur ses joues.

Des enquêteurs de l’ONU ont dénoncé un « génocide » des Rohingyas, appelant à poursuivre des généraux birmans.

Un leader des Rohingyas, Mohib Ullah, a déclaré dimanche que les membres de cette minorité apatride souhaitaient retourner vivre au Bangladesh, mais sous trois conditions: avoir des garanties quant à leur sécurité, obtenir la nationalité birmane et pouvoir retourner dans leurs villages respectifs.

By Younes

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