La lutte anti-terroriste aux États-Unis prend de l’ampleur telle qu’elle bafoue des droits de citoyens. Un ancien vétéran, de confession musulmane, Saddiq Long, sans savoir pourquoi, est interdit de vol vers les États-Unis, puisque son nom figure sur la « no-fly list ». C’est la veille de son supposé départ, que l’homme apprend cette terrible nouvelle, alors qu’il était censé rendre visite à sa mère, très malade.
24H avant son départ, Saddiq apprend son interdiction de vol
Saddiq Long, 43 ans, est de confession musulmane, et un vétéran de l’US Air Force, installé maintenant au Qatar. Récemment, il décida de prendre un billet pour l’Oklahoma, État au centre sud des Etats-Unis, afin de venir voir sa mère, très malade. En effet, il avait appris que sa mère souffrait de plus en plus de son insuffisance cardiaque. Elle avait même réclamé à voir son fils. La dernière fois que Saddiq avait vu les membres de sa famille remontait à dix ans, en 2001.
La veille avant son départ, un représentant de la compagnie aérienne, KLM, le contacte afin de l’informer que les compagnies aériennes lui refusaient l’accès à leurs vols.
La compagnie aérienne explique à l’ancien vétéran que le Département de la Sécurité Intérieure l’a placé sur la « no-fly list ». Sa présence sur cette liste lui interdit tout vol aux États-Unis, son propre pays.
L’ancien vétéran a enquêté durant six mois pour connaitre les réelles motivations des autorités américaines expliquant cette qualification. Comment s’est-il retrouvé sur cette liste lui interdisant ce vol ? Il souhaite également en sortir au plus vite. Malheureusement, l’obtention de ces information semble impossible. Ses questionnements demeurent sans réponse.
Les abus de la « no fly list »
Pourtant, Saddiq n’est responsable d’aucun crime. Il n’a jamais été accusé, ni même inculpé. En clair, il n’a jamais eu d’affaire avec la justice. Saddiq se retrouve dans une situation délicate, et éprouvante, ne pouvant se rendre au chevet de sa mère. Il ne peut la revoir, et sa mère ne peut se déplacer compte tenu de son état de santé.
« Je ne comprends pas comment le gouvernement peut m’ôter le droit de voyager sans même me dire » affirme-t-il indigné, dans une interview accordée au Guardian, à Doha.
Malheureusement, Saddiq n’est pas le seul dans ce cas là. Déjà, l’an dernier un jeune homme de 19 ans, d’origine somalienne et américain, voulait se rendre dans son pays d’origine pour rendre visite à ses proches qu’il n’avait encore jamais rencontrés. Arrivé au check-in, il apprend qu’il ne pouvait prendre l’avion, sans comprendre pourquoi. Dans son cas également, aucune preuve, aucune information, aucune condamnation.
Encore plus absurde, et surtout ridicule, il y a quelques mois, une fillette de 18 mois, figurant sur la « no fly list » était débarquée d’un avion.
Saddiq a pris un avocat pour défendre ses droits, et a porté plainte contre le Département de Sécurité Intérieure. Son cas sera revu prochainement, en espérant qu’il puisse prendre l’avion et visiter sa mère malade. Pour l’instant, Saddiq ne peut qu’attendre et espérer que son propre pays, où il a servi pendant près de dix ans dans l’armée, lui permette de revenir pour voir sa mère.