L’histoire d’une petite mosquée fait la une des médias aux USA sur fond d’islamophobie.
Le 3 décembre dernier, le conseil municipal de Kennesaw, en Géorgie (Etats-Unis), a rejeté à 4 votes contre 1 la demande de location d’un espace commercial pouvant potentiellement être utilisé comme une mosquée. La demande a été formulée par la communauté musulmane locale, désireuse d’avoir un lieu de culte officiel.
Selon la chaîne de télévision NBC, un groupe de manifestants « anti-musulmans » rassemblés à l’extérieur de l’hôtel de ville, a clairement influencé les membres du conseil dont seulement un était favorable à la création d’un centre cultuel musulman.
Par le biais de son avocat, maître Doug Dilliard, la communauté musulmane a pris acte de la décision et a annoncé étudier toutes les voies permises par le droit américain afin de faire valoir la liberté de culte, garantie par le premier amendement de la constitution du pays.
Dés lors, face aux faibles arguments avancés par les opposants au projet et grâce à la persévérance de la communauté musulmane, le conseil municipal sous la présidence du maire, Mark Mathews, a décidé, le lundi 15 décembre 2014, de procéder à un second vote. Celui-ci a abouti (à l’unanimité) à l’acceptation du projet de création du premier lieu de culte musulman de la ville.
La joie est palpable pour la petite communauté de fidèles qui, par un dialogue constant et constructif avec les autorités locales, a su convaincre les parties de la nécessité d’offrir aux citoyens musulmans de cette commune un lieu de prière. Mark Mathews a déclaré «le vote de ce Lundi 15 décembre permettra d’utiliser le local commercial désigné sans contrainte sur un premier bail de 24 mois».
Ainsi, désormais à 30 km au nord ouest d’Atlanta, la petite ville de Kennesaw peuplée d’environ 30 mille âmes disposera de sa propre mosquée. Mme Cris Eaton-Gallois, unique conseillère a avoir approuvé le projet lors du premier vote a déclaré: «Je suis heureuse que nous puissions aller de l’avant et progresser sur les grandes problématiques qui concernent notre ville».
Suite à cette décision , Khalid el Amin, habitant de Kennesaw depuis plus de 15 ans ajoute, au sujet des manifestants farouchement opposés au projet musulman: «ils ont le même droit de protester que nous mais à partir du moment où le conseil a tranché tout cela n’a plus d’importance».
De nombreux habitants ont exprimé leur solidarité au projet de l’association musulmane; parmi eux Holly Lacour témoigne: «je suis athée mais je soutiens tous les droits à la liberté religieuse, mon quartier est multiculturel et je veux le même visage pour ma ville».
En définitive, le fait que le conseil municipal revienne sur sa décision démontre le caractère légitime de la demande formulée par les citoyens musulmans de Kennesaw qui aspirent simplement à pratiquer leur foi dignement. C’est une victoire et un signe d’espoir pour l’ensemble des musulmans américains. Du Mississippi aux Wisconsin, pas moins de 18 projets connaissent ce type de problématique.
Allah leur accorde la patience et le succès dans leur démarche. Amine.
salam et voila ont trinquent a cause des autres