[URGENT ALGERIE] Tebboune élu président de l’Algérie La contestation continue

Ce 43e vendredi consécutif dans les rues d’Alger sera à jamais marqué par le nouveau chef de l’Etat « élu » dès le premier tour.

En effet, l’Autorité nationale indépendante des élections, a annoncé, aujourd’hui vendredi 13 décembre, la victoire d’Abdelmadjid Tebboune, 74 ans, ex-fidèle du président déchu Abdelaziz Bouteflika favori du scrutin, qui a recueilli 58,15% des suffrages.

Il n’y aura donc pas de second tour en Algérie

Présenté comme le candidat préféré de l’armée, le septuagénaire s’est imposé à l’issue d’un vote marqué par une abstention record. Seuls 41,14 % des inscrits se sont rendus aux urnes.

Cette abstention massive s’explique par le mouvement de protestation populaire appelé « Hirak » qui a contraint et forcé Abdelaziz Bouteflika à la démission. Ce mouvement exige la fin du « système » aux manettes depuis l’indépendance en 1962, et le départ de tous les anciens soutiens ou collaborateurs des 20 ans de présidence Bouteflika. Ce que représentaient les cinq candidats à la présidentielle.

« Makache l’vote » (pas de vote), scandaient des dizaines de milliers de personnes qui ont envahi les rues d’Alger hier.

Un vendredi pas comme les autres

C’est officiellement et officieusement pour le peuple algérien un refus de ces élections et de son résultat.

« Élection truquée, pas d’État militaire ! » scande la rue

Pour beaucoup d’algériens cette élection imposée est truquée, et c’est également la continuité de l’Etat militaire avec sa tête le vrai Président du pays le général Ahmed Gaïd Salah. Cette élection est pour de nombreux algériens une provocation, un simulacre d’élections.

Il est clair que ce résultat est une mauvaise nouvelle pour l’inspiration démocratique en Algérie mais reste cependant une bonne nouvelle dans la forme car elle va renforcer la mobilisation dans toute le pays.

La rue considère que la page n’est pas tournée

Les algériens qui manifestent pacifiquement depuis 43 vendredi consécutifs estiment que ce nouveau mandat présidentiel est tout bonnement la continuité du 5ème mandat de l’ancien Président Bouteflika.

Pour le « Hirak » le mouvement de contestation,  il s’agit malheureusement de la continuité du système et non pas d’un renouvellement de la classe politique tant espéré.

Dès hier, jeudi, des manifestations ont eu lieu dans tout le pays, dans les rues d’Alger, mais aussi à Oran et Constantine et même en Kabylie. D’ailleurs de nombreux bureaux de votes ont été saccagés pour dénoncer ce scrutin électoral aux allures de farce.

Les manifestants brandissent des pancartes sur lesquelles figurent : « Tebboune ton mandat est un mandat mort né » ou encore « Votre président ne me représente pas ».

Qui est Abdelmadjid Tebboune ?

Abdelmadjid Tebboune à 74 ans est un habitué des arcanes du pouvoir algérien. Celui qui ne fut qu’un éphémère Premier Ministre de mai à août 2017 a occupé de nombreuses fonctions ministérielles durant trois décennies : collectivités locales, culture et communication, habitat et urbanisme, ou encore commerce.

Diplômé de l’Ecole Nationale d’Administration, cet homme originaire de l’Est du pays a occupé divers postes de provinces algériennes.

S’il affirme vouloir décentraliser le pouvoir Abdelmadjid Tebboune pourrait pâtir de certaines affaires judiciaires.

Dans son discours de victoire, Abdelmadjid Tebboune affirme vouloir « tendre la main » au mouvement de contestation « afin de bâtir une Algérie nouvelle ». Il compte mettre en place des consultations pour une nouvelle Constitution, qui sera soumise à un référendum.

Le mouvement « Hirak » de son coté reste droit dans ses bottes et appelle à une nouvelle mobilisation et grève générale ce 15 décembre…

Affaire à suivre …

 

 

 

 

 

 

 

By Younes

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