Nabil Boudi, avocat représentant de parties civiles de Français de confession musulmane dans le procès de l’attentat de Nice, a son mot à dire. Il déplore les amalgames entre islam et terrorisme et appelle au respect de l’égalité devant la loi et de la liberté de conscience.
Un message fort
Alors que de l’attentat de Nice est toujours en cours, Nabil Boudi revient sur les préjugés liant la religion musulmane à la violence et appelle à cesser les amalgames entre les Français de confession musulmane et les terroristes. Voici quelques extraits de sa tribune à retrouver sur le site du JDD. Il rappelle d’abord les faits « C’est dans ce verset que se trouve l’essentiel du message « celui qui tue un innocent est semblable à celui qui a tué toute l’humanité.» Le 14 juillet 2016, sur la Promenade des Anglais, Lahouaiej Bouhlel a tué 86 fois l’humanité, humanité réunie dans toute sa diversité et dans toute son innocence car comment ne pas penser aux enfants venus se rassembler autour des feux d’artifice ? L’histoire récente nous a appris une chose, qui semble se répéter aujourd’hui, les États et les organisations terroristes trouvent toujours un prétexte pour commettre des actions violentes. »
Il précise qui sont les victimes, aussi musulmanes : « Les terroristes instrumentalisent la religion musulmane mais vont encore plus loin, ils la trahissent. Un tiers des victimes de cet attentat sur la Promenade des Anglais était de confession musulmane, l’assaillant étant niçois, il savait pertinemment qu’il ferait des victimes parmi ses coreligionnaires. Arrêtons de nous tromper de cible, ne faisons plus d’amalgame entre les Français de confession musulmane et les terroristes. Arrêtons de faire peser sur eux une présomption de culpabilité à chaque fois qu’un attentat est commis au nom de l’islam, arrêtons de demander à Hanane Charrihi si elle est solidaire de l’assaillant qui a tué sa mère. »
Il insiste sur la liberté religieuse également : « Rappelons plutôt qu’en France la liberté religieuse est un héritage de la révolution, qu’elle est garantie par nos textes les plus fondamentaux. Que les musulmans n’ont pas à raser les murs et à être discrets quand un fou furieux massacre des innocents. L’un de mes confrères a récemment plaidé dans un dossier terroriste en faveur de l’islam des lumières , moi je plaide ici pour l’égalité devant la loi pour tous les citoyens et pour la liberté de conscience. »