On m’assassine, on me piétine.
Interdite d’école, de travail, de sorties scolaires,
De baignade d’assemblée et de liberté.
PUNITION
Sans jugement, sans explication, sans fondement,
On m’attrape, on enchaîne et on me mutile.
On me traîne sur le sol de la honte, on me musèle et on jubile.
On saccage mon image faute de pouvoir l’effacer.
On fouille dans mes entrailles sans oublier aucun recoin
De mon identité, de mes valeurs, de mes croyances,
De mes souvenirs, de mon histoire, de mon enfance.
Il faut tout détruire à l’intérieur et briser tout espérance.
On dit qu’on combat le mal par le mal: c’est donc nécessaire
De me faire disparaître et faire lumière sur cet obscurantisme qui régit mon esprit,
Ce mal qui me ronge et tous ces fantasmes absurdes qu’ils me prêtent.
On ne me questionne pas, on affirme.
On rend vérité des mensonges.
On ne veut pas m’écouter, à quoi bon!?
Je suis soumise et je n’ai point de raison.
Je suis…
COUPABLE
Coupable d’exister, coupable de penser, de croire,
Coupable de ma présence comme de mon absence.
Coupable de ne pas boire la coupe de leurs idéologies viciées,
Coupable du pire, d’avoir trahi cette patrie qui m’a accueillie.
Coupable de m’être libérée de leur joug destructeur et briser leurs Carcans,
De ne pas avoir courbé l’échine et réclamé mon humanité sans concession.
Coupable d’avoir construit ma propre pensée et goûté à la liberté.
De m’être affranchie de leurs principes mensongers,
De n’avoir gardé que le meilleur,
D’avoir jeté les restes d’oppression, d’esclavagisme et de colonisation.
On m’assassine.
On me met au bûcher des condamnés
Et on allume la flamme de la vengeance.
Pour eux comme pour moi, est venue l’heure de la pénitence.
Je prends feu, je brûle,
Je nourris un brasier que je vivifie.
Un épais nuage de fumée vient voler les esprits.
Je vois dans leur yeux cette étincelle,
La joie et la victoire dansent au rythme des halos,
Chaque partie de moi qui se consume satisfait leur rancœur et apaise leur mépris.
Bientôt le spectacle s’achève,
Les braises s’éteignent petit à petit,
De mon corps calciné, s’amoncellent les cendres de l’injustice.
Elles chancellent et se mêlent.
De ces cendres renaît soudain la lumière.
Un nouvel espoir, un nouvel éveil,
Elle étreint son bourreau et embrasse son ennemi.
Ils brûlent de haine, je brûle d’amour.
ÉTERNELLE
Il est des choses qui ne disparaissent jamais.
Parmi elles, la lumière de l’amour pour l’humanité,
L’espoir de voir naître un monde où personne ne se juge
De belles couleurs, de beaux visages, de beaux sourires.
Une nation conjuguée au pluriel
Où la différence n’est pas signe d’étrangeté,
Où ma justice, le respect et la paix abreuvent la source de notre unité.
L’Homme est capable du meilleur comme du pire.
Je garde le meilleur et je m’en inspire.
Je nourris l’espoir que des méandres les plus obscurs,
Un jour, vienne renaître la lumière absolue.
Je regarde devant et je ne me retourne pas
Des épreuves, il y en a eu et il y en aura.
Libre à nous de les élever au rang de leçons,
D’en user et de les transformer pour forger notre éducation.
On m’assassine et on me piétine.
Je renais et je me relève.
Je tends la main à cet autre qui m’a tant haï,
Qui n’a point trouvé de repos de m’avoir anéantie.
Et si on s’aimait pour voir, peut-être que cette fois cela portera ses fruits.
Amina BOUSSENANE
En ce jour béni de vendredi, Qu’Allah améliore notre situation et nous préserve de tout mal. Qu’Allah ne fasse pas de ces attaques une distraction qui nous détourne de l’essentiel et fait naître en nous les vils sentiments qui animent nos agresseurs.
Ce combat n’est pas nouveau. Nous découvrons simplement notre éternelle lutte pour notre foi, pour notre respect et pour nos droits.
Ayons espoir en ces lendemains. Du pire, nait le meilleur. De l’oppression, naît la libération. Notre allié est Le Tout Puissant. Notre cause est la plus juste qui soit. Allah nous suffit et Il est Le meilleur des garants. Qu’Allah nous bénisse et raffermisse nos cœurs. Qu’Il nous couvre de Sa miséricorde.
Salam à tous, merci Amina pour ce magnifique poème d’une grande éloquence et moralité, riche en enseignement à ceux qui daignent les voir…
Amin ! Qu’Allah te récompense et nous augmente notre patience et notre foi.
M’a salama.
Amine ma sœur. Wa fiki BarakAllah. Je te remercie. Que Dieu apaise nos cœurs et les berce de sérénité