Dans la nuit de dimanche à lundi, un « bad tweet » a été publié sur le compte twitter d’Alexander Müller, membre de l’UDC de Zurich. Un tweet inconditionnellement raciste suggérant un bienfait dans le fait de réitérer une « nuit de cristal » contre les mosquées…

La nuit de cristal

«Peut-être avons-nous besoin à nouveau d’une nuit de cristal, cette fois pour les mosquées». C’est la phrase qui est apparu sur le mur de @dailytalk dans la nuit de dimanche à lundi, un des comptes Twitter d’Alexander Müller, analyste de crédits de 37 ans et membre de l’UDC de Zurich. Le Tages-Anzeiger médiatise le tweet tout en explicitant que Müller « a un problème ».

Ce tweet fait scandale à Zurich. Pourquoi ? Car cette « nuit de cristal » fait référence à la razzia de novembre 1938. Une nuit qui a suffit aux nazis pour massacrer des centaines de juifs d’Allemagne, mais aussi leurs biens. Lors de cette « nuit de cristal », plus de mille quatre cent synagogues ou lieux de rassemblement auraient été incendiés. L’on imagine alors les idées noires de l’auteur de ce message, lorsqu’il suggère que peut être que réitérer cette atrocité contre les mosquées pourrait être un bien. A l’heure actuelle, Müller a effacé le tweet ainsi que tous ceux établissant un lien entre lui et le parti de l’UDC, dont il est membre depuis 2005.

Le propriétaire du compte crie au faux

Alexander Müller hurle que c’est un faux tweet. Selon lui, il ne serait pas l’auteur de ce message. La justice étudie l’affaire de près afin de découvrir le fin mot tandis que l’UDC de Zurich, tente de trancher sur sa potentielle exclusion du parti. Et même s’il s’avère qu’il n’est effectivement pas l’auteur de ce « bad tweet », le ministère public est inquiet et souhaite retrouver le bonhomme qui aurait la lâcheté de suggérer un acte aussi raciste. Une ratonnade d’une telle ampleur ne peut être considérée comme un bienfait. L’histoire de l’Allemagne est trop fraîche, trop triste pour que de tels propos soient pris à la légère. Corinne Bouvard, porte-parole du ministère public zurichois explique qu’il peut être considéré qu’il s’agit d’une atteinte à la norme pénale contre le racisme.

La question que se posent les citoyens zurichois ce mardi, c’est « est ce que le ministère public va être en mesure d’identifier de façon certaine l’auteur de ce tweet ? »  « Dispose-t-ils des moyens techniques nécessaires pour remonter jusqu’à l’ordinateur de l’individu ? ». Ils s’inquièteraient aussi de la démarche d’analyse des messages du réseau social. Cette première ouvrirait la porte aux « filatures » dans le monde du célèbre oiseau bleu…

 Le Conseil Central Islamique réclame une prise de position claire et ferme du parti de l’UDC. Roger Liebi, président de la section UDC concernée affirme qu’il s’agit clairement d’un motif d’exclusion.