Mardi dernier, une explosion minière a eu lieu dans la ville de Soma, en Turquie. Alors que 787 employés se trouvaient à l’intérieur, une violente explosion est survenue dans la mine faisant des centaines de morts et de blessés. Retour sur ce drame, qui a ému une grande partie du globe.

Une catastrophe minière aux chiffres consternants

Depuis mardi, le bilan ne fait que s’alourdir passant de 200 à 275 morts pour ensuite s’élever à 301 morts selon Le Parisien. Un bilan des plus consternants qui a plongé la population dans un deuil national. De nombreux corps ont été sortis des décombres depuis mardi jusqu’à samedi. Les secours turcs ont effectué 4 jours d’opérations, une intervention difficile à cause des conditions de travail très rudes : incendies et gaz toxiques ont en effet rendues les recherches compliquées.

Samedi, le nombre de morts a été annoncé par le ministre de l’Energie qui a ajouté « la mission de sauvetage a été menée jusqu’à son terme. Il n’y a désormais plus aucun mineur au fond de la mine ». Cette annonce souligne que le bilan définitif a été prononcé, classant cette catastrophe comme l’accident le plus meurtrier de l’histoire minière de la Turquie.

La population est donc plongée dans le deuil depuis l’accident mais est également prise d’une colère nationale. Colère contre l’entreprise Soma Kömür Isletmeleri qui a négligé la sécurité de ses employés au profit de ses intérêts, mais également contre le pouvoir qui aurait masqué cette soif de profit tout en étant conscient des risques qu’encouraient les mineurs.

Un pays en deuil, une nation en colère

La population turque se lève contre cette négligence des dirigeants qui a coûté la vie à de pauvres travailleurs innocents. C’est ainsi que des milliers de manifestants se sont mobilisés afin de dénoncer les conditions de travail des mineurs, notamment vendredi. « Le charbon ne pourra pas réconforter le cœur des enfants de ceux qui sont morts à la mine » pouvait-on lire sur l’une des banderoles de la manifestation à Soma.

Le directeur d’exploitation de la mine s’est défendu en déclarant : « Nous n’avons commis aucune négligence ». Pourtant, un rapport sur les causes de l’accident a révélé de nombreux manquements au niveau des normes de sécurité, dont l’absence de détecteurs de monoxyde de carbone. De même, en 2012, le responsable de l’exploitation minière se vantait d’avoir diminué les coûts de production dans sa mine. Ces faits confirment donc les accusations dont l’entreprise fait l’objet.

Lors de la manifestation à Soma, les forces de l’ordre se sont empressées de riposter à base de gaz lacrymogènes et de canons à eau, menant ainsi une réprimande violente. En effet, les grands moyens ont été déployés afin de repousser les 10 000 personnes, réunies afin de réclamer la démission du premier Ministre.

De son côté, le gouvernement clame haut et fort son innocence, remettant cette catastrophe sur le dos de la fatalité. C’est en ce sens que le premier Ministre Erdogan a déclaré que « les accidents sont dans la nature-même des mines », se détachant ainsi de toute responsabilité. Cependant, l’homme semble bien tendu puisqu’il a agressé violemment un habitant de Soma vendredi dernier. En effet, une vidéo largement diffusée sur les réseaux sociaux montre le premier Ministre attrapant violemment un homme par le cou et l’insultant d' »espèce de sperme d’Israël ». Des images très choquantes, décevantes et totalement indignes d’un premier Ministre dont le pays vient de connaître une immense catastrophe aux 301 morts.

Qu’Allah fasse miséricorde à nos frères turcs décédés lors de cet accident. Qu’il leur ouvre les portes de Son Paradis et les comble éternellement.