Sri-Lanka : Le gouvernement ferme Facebook suite à la vague de violence

Les réseaux sociaux ont gagné au fil du temps un pouvoir incontestable et incontesté, Parmi eux Facebook, une plateforme censée à la base permettre à ses utilisateurs d’échanger des messages, joindre des amis ou de publier des photos.

Avec plus de 2 milliards d’utilisateurs actifs, Facebook fait régulièrement l’objet de débats tant sur le plan juridique que politique, économique et social. Son influence aujourd’hui est telle que le célèbre réseau social peut déstabiliser un pays.

Le Sri Lanka fait actuellement face à une flambée de violence contre la minorité musulmane. Des messages haineux véhiculés via Facebook et WhastApp ont contraint le gouvernement sri-lankais à ordonner aux fournisseurs internet et aux opérateurs de téléphonie de bloquer temporairement l’accès à leurs services.

« Ces plates-formes sont interdites parce qu’elles propageaient des discours haineux et les amplifiaient », a déclaré Harindra B. Dassanayake, un porte-parole du gouvernement, dans une interview téléphonique jeudi.

La situation a nécessité dimanche la mise ne place d’un état d’urgence à l’échelle nationale. Des dizaines d’entreprises et de maisons appartenant à des musulmans ainsi qu’une mosquée ont été attaquées.

Cela fait pourtant des années que les groupes de surveillance internet tirent la sonnette d’alarme, mettant en garde le gouvernement sri-lankais sur l’utilisation de Facebook comme outil de propagande par les extrémistes. La plateforme est régulièrement mise à contribution pour la diffusion de messages haineux à l’encontre des minorités ethniques au Sri Lanka.

Freedom House, un organisme sans but lucratif basé à Washington a déclaré dans un rapport :

« Le discours de haine contre les minorités continue de fomenter sur diverses plateformes de médias sociaux, en particulier Facebook ».

La majorité bouddhiste du Sri Lanka est à l’origine de cette nouvelle flambée de haine,elle propage des fake news sur de soi-disant attaques fomentées par des musulmans.

« Certaines attaques qui n’ont pas réellement eu lieu sont signalées. Il se répand que nous sommes attaqués et nous devons répondre », a déclaré M. Dassanayake.

Facebook quant à lui se défend d’une quelconque responsabilité dans la situation actuelle, précisant que ses règles contre les discours de haine sont claires tout en assurant « soutenir les efforts visant à identifier et supprimer ce type de contenu ».

M. Dassanayake a déclaré pour sa part que Facebook sera à nouveau opérationnel dès que la situation le permettra.

Le Sri Lanka n’est pas le seul pays à subir l’influence du célèbre réseau social, le Myanmar, l’Inde, le Cachemire et la Turquie ont recours au même procédé pour enrayer des discours de haine relayés par les réseaux sociaux.

By Younes