Lors de la prière de vendredi dernier à Dambulla au Sri Lanka, environ 2 000 bouddhistes ont manifesté autour de la mosquée afin d’exiger sa démolition.
Contraints d’abandonner la mosquée en plein Jumu’a
Les bouddhistes sont pacifiques. Et c’est pacifiquement qu’ils ont contraint, à plus de 2 000, l’évacuation des fidèles de la mosquée de Dambulla, construite en 1962. La prière du vendredi a dû être annulée, la mosquée évacuée. Des moines bouddhistes ont participé à ce regroupement destiné à exiger la démolition du lieu de culte. En effet, cette partie du Sri Lanka est considérée comme une ville sacrée par les bouddhistes. C’est donc sur un fond de tensions communautaires que les musulmans ont abandonné leur prière.
Un des responsables de la mosquée a expliqué à la BBC que lui et une dizaine d’autres frères se sont sentis piégés à l’intérieur de la mosquée, et ont craint que la foule ne démolisse le bâtiment. Cette même mosquée a été prise pour cible durant la nuit, mais par la grâce d’Allah personne n’a été blessé suite à cet incendie-explosion. Charles Haviland de la BBC affirme que les tensions sont de plus en plus présentes dans ce quartier. Les tensions sectaires en arrivent aujourd’hui à empêcher des fidèles de prier et à démolir leurs lieux saints, comme à Anuradhapura, où une foule conduite par un moine avait détruit une mosquée en septembre dernier. Le bouddhisme est la religion majoritaire au Sri Lanka, et vraisemblablement, certains souhaitent que ça le reste.
Une règlementation « sacrée »
Dimanche, d’après l’agence de presse Reuters, le gouvernement Sri-lankais aurait ordonné le déplacement de cette mosquée. D’après les moines bouddhistes, elle était construite sur une zone sacrée. Ces moines bouddhistes ont été clairs. Ils ont menacé de faire appel à la violence si cette mosquée n’était pas retirée de cette terre « sacrée ». De son côté, le gouvernement a cédé :
« Suite à une discussion avec les parties concernées, le premier ministre a ordonné que la mosquée controversée soit déplacée à un endroit approprié dès que possible » Sisira Wijesinghe, les médias secrétaire au Premier ministre DM Jayaratne, a déclaré à Reuters.
Un temple hindou a également été victime des menaces des moines. La construction de la mosquée et de ce temple sur cette zone est qualifiée d’illégale par la communauté bouddhiste. Les dirigeants politiques musulmans du pays rejettent cette revendication. Ils nient lorsque le journaliste leur demande s’il est vrai qu’ils étaient en pourparlers pour déplacer la mosquée. « Il s’agit là d’une fausse déclaration, il n’y avait aucune discussion à ce sujet, et nous n’avons pas d’accord pour déplacer la mosquée », affirme AHM Fowzie, ministre musulman.
Cette mosquée n’était pas un bâtiment abandonné ou un lieu caché. Il s’agit d’un lieu de culte reconnu depuis 1962, qui accueille régulièrement des fidèles à l’heure de la prière depuis trois décennies environ. Le gouvernement a permis à la mosquée de s’agrandir récemment, en dépit d’une règlementation de 1982 déclarant l’état de la zone sacrée bouddhiste. Voilà d’où vient ce conflit. Une erreur administrative pénalisant aujourd’hui la communauté musulmane de la région.
Le Sri-Lanka et ses communautés
70% des Sri-lankais sont bouddhistes. Le bouddhisme est la religion majoritaire, arrivant avant l’hindouisme, l’Islam et le christianisme. Les analystes ont remarqué que les gouvernements successifs Sri-lankais ont à chaque fois cédé sous la pression de la majorité. Les conflits ethniques sont gérés ainsi.
Le pays a connu une guerre de vingt-cinq ans entre l’armée du gouvernement et les Tigres Tamouls. La minorité tamoule souhaitait faire valoir ses droits, et ne plus être discriminée par la majorité cinghalaise, appartenant aux gouvernements successifs. Ils réclamaient la séparation de l’Etat et de la majorité pour plus de justice sociale, politique et économique. Aujourd’hui, la justice n’est pas du côté des minorités, quelles qu’elles soient.
Crédit photo
assalaam aleykoum
avant de lire l’article c’est la 1ere chose qui m’est venue à l’esprit : bouddhisme/pacifisme
et ça ne fera pas la une du 20h…
@ oum salil : ils sont pacifistes dans le sens ou ils ne s’pposent jamais directement, mais font appels aux militaires qui eux ne sont pas des religieux… et de toutes maniéres toutes formes d’extremisme religieux est toujours néfaste, bouddhiste, musulmans ou autres… 😉
quand un pays est attaqué par des anonymes, les musulmans deviennent des terroristes aux yeux du monde entier; et pourtant, ns sommes innocents! quand les bouddhistes s’attaquent en plein public aux musulmans, personne ne bouge le doigt et ça devient un droit!!!