Par Tamime Khemmar
Quelle surprenante histoire est celle de ce petit chat qui ne veut plus quitter la tombe de son maître.
Qu’il fasse beau, qu’il pleuve ou même qu’il neige, le chat du mufti de la Serbie, Muamer Zukorlić, est toujours là.
Il ne fait aucun doute que l’animal domestique est très fidèle à son maître et lui rend l’amour et l’affection qu’il lui a donnés.
Ceci est dû à la miséricorde qu’Allah a placée dans les cœurs de Ses créatures, quelles que soient leurs espèces.
Il ne fait aucun doute aussi que le défunt mufti était un grand homme qui méritait cette attention de la part de son fidèle chat et mérite aussi de notre part une plus grande attention et un profond respect.
Qui était le mufti Muamer Zukorlić ?
Le mufti était un homme qui s’est dévoué à étudier les préceptes de la religion musulmane, puis, s’est consacré à servir sa communauté avec un grand dévouement.
Malheureusement, il est mort subitement à peine la cinquantaine passée.
Il mérite de notre part tout le respect que les savants méritent, car ce sont les héritiers du Prophète [ﷺ] et qui assument la lourde charge de préserver son enseignement et sa guidance, de les transmettre aux autres et de veiller à ce que ces derniers les appliquent.
Quel est notre devoir envers nos savants
Chaque fois que l’on entend qu’un des savants de l’Islam meurt, c’est une brèche qui s’ouvre dans le mur qui nous préserve de tous les dangers qui nous menacent ; dans notre foi, notre moralité, notre honneur, notre sécurité, notre union… bref notre existence.
Le jour où le mur que le Prophète [ﷺ] a bâti, entre nous et la Jâhiliyyah (la période de l’ignorance préislamique) s’effondrera, les ténèbres de l’ignorance et de l’injustice nous recouvriront et tout le bien que nous connaissons aujourd’hui, individuel ou collectif, disparaîtra, pour les musulmans et pour le reste des humains.
Et lorsque l’on sait que ce sont les savants qui veillent à ce que ce mur reste debout, ferme et imperméable à toutes les tentatives de démolition, internes et externes, on se rend alors compte de leur importance et de leur grande valeur.
C’est alors que nous pourrons accomplir notre devoir envers eux ; qui est de les écouter, de leur obéir, de les respecter, de les aimer et, bien sûr, d’invoquer pour eux la miséricorde d’Allah après leur mort et rester fidèle à leur mémoire, tout comme le chat du mufti.
Soyons plus fidèles que le chat du mufti
Le chat est un animal qui ne raisonne pas comme l’être humain et notre bienfaisance envers nos animaux de compagnie n’est, en fin de compte, qu’un peu de nourriture et quelques caresses, pourtant, lorsque le chat du mufti a vu une bienfaisance de la part de son maître, il la lui a rendue avec une grande image de fidélité et de loyauté.
Le savant, le mufti, l’imam, le prêcheur, l’enseignant du Coran… tous ceux qui nous montrent le chemin d’Allah, nous transmettent la parole du dernier des Prophètes [ﷺ], nous éduquent patiemment, le long des années, afin que nous nous mettions à marcher sur le chemin de la rectitude, le chemin du Paradis… tous ceux-là, quelle reconnaissance méritent-ils de notre part ?
Activons-nous à donner à ces précieux hommes et femmes une part de leur dû, de leur vivant, avant qu’ils ne partent et soyons proches du souvenir de ceux qui sont morts, d’entre eux, avec le plus de loyauté et d’affection possibles. Tout comme le fait devant nos yeux le chat du mufti de la Serbie ou mieux encore.
Invoquant aussi Allah pour qu’Il fasse miséricorde à tous nos savants morts et nous accorde d’autres sincères et érudits savants qui prennent leur place, continuent leur mission et prennent soin de nous.
Il est le plus Miséricordieux de tous les miséricordieux.