Alors que l’événement avait été confirmé pour le 20 mars 2019 à Sciences Po, l’apartheid israélien dans le cadre de l’Israeli Apartheid Week a été annulé au dernier moment. L’école a finalement cédé à la pression et a décidé d’annuler la conférence.
Le collectif antiraciste, l’Intersection de Sciences Po organise ces événements pour dénoncer la colonisation et la répression israélienne.
Le 20 mars devait se tenir à Sciences Po une semaine internationale contre l’apartheid en Israël. La conférence intitulée « Cesser d’armer le colonialisme » devait avoir lieu en présence de Mme Rania Madi, avocate et juriste palestinienne auprès des institutions internationales et membre du Badil (Centre de Ressources pour le droit à la Résidence et le droit des Réfugié(e)s palestinien(ne)s).
Une conférence dont l’utilité est bien sûr évidente alors que l’état hébreu a pris pour prétexte un tir de roquettes pour envoyer des avions de combat et des hélicoptères pour bombarder la population de Gaza.
Le collectif avait pourtant reçu l’aval de Sciences Po pour organiser cet événement, mais lundi dernier, l’administration faisait marche arrière et annulait la conférence.
Le collectif a demandé à être reçu par la direction qui a justifié sa décision en avançant plusieurs raisons.
En autres, la peur d’une récupération de l’événement par la campagne BDS (Boycott, Désinvestissement, Sanctions), un risque de dérapages antisémites et l’impossibilité d’en assurer la sécurité.
Ce qui semble sûr, c’est que l’événement a été annulé sous la pression au moment où un rapport du Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU met en cause l’armée israélienne pour des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité dans la répression sanglante de la « marche du retour », qui a fait plus de 200 tués et des milliers de blessés.
Sciences Po a pourtant accueilli de nombreux provocateurs tels que le philosophe Alain Finkielkraut ou encore l’élu d’extrême droite, Florian Philippot, sans que la question de récupération politique ou de sécurité n’ait posé un problème.
L’association antiraciste dénonce les accusations d’antisémitisme de la part de l’administration.
Dénoncer la politique coloniale israélienne est impossible selon l’association qui dénonce un « acte de censure idéologique et politique »
Le collectif a toutefois maintenu la conférence qui s’est tenue le 20 mars à 19h, au 96 boulevard Raspail, dans les locaux des étudiants de l’EHESS.