Dans l’Histoire des découvertes anatomiques, Ibn al-Nafis est le premier médecin du XIII ème siècle à avoir mentionné la petite circulation ou circulation pulmonaire.
Malgré la pertinence de ses œuvres, sa conception du trajet du sang dans le cœur et les poumons passa inaperçue dans le monde arabe. Un siècle plus tard, des auteurs européens comme Michel Servet ou Andrea Alpago ont eu connaissance des études d’Ibn al-Nafis et ont décidé de s’approprier plusieurs idées du brillant médecin syrien.
Ibn al-Nafis a également étudié la spermatogenèse (l’origine du sperme) en proposant le passage vers le cerveau, ce qui expliquerait sa couleur blanchâtre. Ibn al-Nafis est par ailleurs le premier médecin à avoir mentionné la petite circulation, ou circulation pulmonaire, comme le souligne la récente traduction de l’ouvrage en français par le professeur Amor Chadli et Ahmed Ezzine Barhoumi.
En voici sa description: « l’artère veineuse » (la veine pulmonaire) : «Une fois que le sang a été raffiné dans cette cavité [le ventricule droit], il doit nécessairement passer dans la cavité gauche du cœur, là où se forme le souffle vital. Or, il n’y a pas de passage entre ces deux cavités, car la substance du cœur en cet endroit est compacte, ne comportant ni de passage comme on le croyait communément, ni de passage inapparent qui permettrait le passage du sang comme l’a imaginé Galien.
Les pores du cœur en cet endroit sont fermés et la substance du cœur épaisse. Aussi, une fois raffiné, le sang doit nécessairement passer de la veine artérielle [l’artère pulmonaire] au poumon pour se répandre dans sa masse, se mélanger à l’air, purifier sa partie la plus fine puis pénétrer dans l’artère veineuse [la veine pulmonaire] qui l’amène à la cavité gauche du cœur. Ce sang mélangé à l’air est devenu apte à générer le souffle vital».
Ainsi, l’idée d’Ibn al-Nafis selon laquelle le sang sort de la cavité droite du cœur pour aller aux poumons, mais revient vers la cavité gauche du cœur, sans traverser la cloison, a été récupéré en Europe afin de comprendre le fonctionnement réel des organes de notre corps.
Rappelons qu’Ibn al-Nafis avait également de très vastes connaissances dans d’autres disciplines, telles que la philosophie, la logique, la grammaire, ainsi que la jurisprudence.