Le site Al Kanz nous apprend que le 2 février prochain, le KKL (ou Fonds national juif) devrait tenir son salon au Palais Brongniart, anciennement Palais de la Bourse, à Paris. L’événement est qualifié par les intéressés d’une des « plus grande manifestation jamais organisée pour israël à Paris », qui permettrait de découvrir le « vrai visage d’Israël : celui d’une démocratie tournée vers l’avenir. » LOL.

Le président du KKL France, Raymond Bunan, affirme : « Nous sommes fiers de ce que nous sommes, nous sommes aujourd’hui dans une logique de partage. Nous avons tous un avenir commun. Cet avenir est dans les mains de tous les hommes et il est urgent par-delà les religions d’avoir une vision plus humaniste du monde. C’est le message que souhaite faire passer le KKL à tous les français : c’est celui de la fin de l’entre soi et du communautarisme ».

Un programme extrêmement émouvant (à la rédaction d’Ajib, nous avons sorti les violons) mais surtout comiquement mensonger.

Qui est vraiment le KKL ?

Le KKL ou Fond national juif est né en 1901, lors des Congrès Sionistes. Le projet est avant tout basé sur le rachat de terres en Palestine (où la « Terre Promise » selon eux) qui s’effectue progressivement grâce aux dons de la diaspora, à l’instar des populations arabes sur place.

Le véritable tournant s’opère après 1948, lors du tristement célèbre exode palestinien qui mena à l’interdiction faite aux réfugiés de pouvoir un jour retourner dans leurs maisons, sur leurs propres terres.

Yossef Weiz, alors responsable du mouvement, négociait avec le gouvernement afin que l’on confie ces propriétés vides au KKL. Ce sera finalement le criminel David Ben Gourion qui décidera de céder ces propriétés privées au Fond, tandis que les réfugiés s’installaient dans des conditions souvent misérables pour les décennies à venir. Aujourd’hui, on estime à environ 70’000 les hectares qui ont été volés et offerts aux colons juifs.

Si le KKL se vante d’avoir reboisé le pays en plantant des centaines de millions d’arbres, il est nécessaire de savoir que de ce fait, les oliviers dont les fruits et l’huile font partie intégrale de la tradition palestinienne et source importante de revenus, ont été remplacés par des pins et des cyprès, privant ainsi les autochtones de leur travail.

Par ailleurs, les arbres plantés dans la région désertique du Néguev empêchent les populations bédouines (ponctuellement expulsées, leurs habitations sommaires détruites) de revenir sur leurs terres et d’y faire paître leurs bétails.

Plusieurs observateurs et historiens affirment que le reboisement opéré par le FNJ aurait pour but d’effacer et de nier toutes traces de la présence arabe avant 1948, et surtout de couvrir la destruction de villages entiers.

Deux poids, deux mesures

A la lumière de ces révélations, n’est-ce pas un peu culotté de la part du KKL de parler d’humanisme ?

Concernant leur souhait de voir la fin du « communautarisme », nous vous invitons à faire un tour à l’un des stands du salon, qui se nommera « Espace sionisme », où n’importe quel juif projetant son Alyah (retour en Israël) sera conseillé et aidé dans cette voie (pendant que le palestinien réfugié en Jordanie, lui, ne peut revenir).

Faisant souvent référence à la « culture juive antique », le fantasme collectif israélien d’auto-glorification anime profondément le KKL, comme le mouvement sioniste dans sa globalité.

Une légitimation des plus obsessionnelles qui mena sournoisement le judaïsme à sa nationalisation malgré lui, un dévoiement qui confronte l’état juif à une désolidarisation massive, et ceci avant même sa création.

Le Fond national juif et son idéologie nauséabonde ont-ils vraiment leur place en France ?

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