Afin d’apaiser les craintes des musulmans de Russie à la suite de l’annonce de l’interdiction de la traduction du Coran la plus répandue, un tribunal régional du pays a décidé de revenir sur cette décision.
Dans le cadre de la loi de 2002 sur la lutte contre l’extrémisme, en juin 2012, 65 ouvrages islamiques ont été ainsi qualifiés « d’extrémistes » et placés sur la fameuse liste noire par les tribunaux. Parmi eux, nous trouvons Riyad as-Salihin (Le Jardin des Vertueux) et les Quarante hadiths de l’imam Nawawi. Récemment, c’est une des traductions les plus lues du Coran qui a été censurée. Une nouvelle traduction avait alors été annoncée en guise de substitut, mais selon le quotidien russe Izvestia, elle a été faite par des musulmans et des non musulmans.
Ce Mardi 17 décembre, le tribunal régional de Krasnodar a infirmé une décision du tribunal régional de Novorossisk datant de septembre dernier sur l’interdiction d’une des traductions les plus lues. Le tribunal l’avait accusé d' »incitation à la haine nationale, raciale, ou religieuse ». Un jugement contesté par le traducteur en personne, l’avocat et théologien Elmir Kuliyev.
Le tribunal a condamné cette décision jugeant que les raisons de son interdiction étaient infondées. Les compétences du tribunal qui a jugé cette affaire ont également été remises en question. Cette bonne nouvelle a réjoui les organisations musulmanes, ainsi que des défenseurs de la liberté de culte qui, indignés, dénonçaient le contrôle abusif de l’Etat russe des ouvrages théologiques musulmans, et en particulier, l’interdiction de cette traduction du Coran.
Souhaitons que d’autres décisions soient prises dans cette lignée pour les musulmans russes qui éprouvent de nombreuses difficultés à pratiquer leur foi dans ce pays (censure d’ouvrages, surveillance abusive, manque cruel de mosquées et refus d’autorisation de construction de lieu de culte musulmans, restrictions de l’abattage rituel, etc).
L’islam est la deuxième religion du pays, après l’orthodoxie. Selon des experts, les musulmans pourraient devenir la première communauté religieuse du pays d’ici 2050.