Fatawas extraites de la traduction de l’ouvrage Fiqh al ‘Ibádāt, questions-réponses avec Cheikh Muhammad Al Utheymīn rahimahu Llah. À paraître aux éditions Anas www.editionsanas.com
Question n°142 : Cheikh, quels sont les actes qui annulent le jeûne ? Des conditions sont-elles posées pour que cela ait lieu ?
Réponse : Oui, les actes qui annulent le jeûne sont ceux qui le rompent, autrement dit : le rapport sexuel, manger, boire, éjaculer en ressentant du plaisir, tout ce qui est assimilé à la nourriture et à la boisson, vomir volontairement, effectuer une saignée, les saignements des règles ou des lochies. Ces éléments qui rompent le jeûne sont donc au nombre de huit.
[1-2-3- La nourriture, la boisson et le rapport sexuel]
Concernant la consommation de nourriture, de boisson et le rapport sexuel, l’argument est le verset suivant :
« Désormais, jouissez d’elles, et cherchez ce qu’Allah a prescrit pour vous. Et mangez et buvez jusqu’à ce que vous puissiez, à l’aube, distinguer entre le fil blanc et le fil noir. Puis accomplissez le jeûne jusqu’à la nuit. » [al-Baqarah, v. 187]
[4- l’éjaculation procurant du plaisir]
L’argument concernant l’éjaculation procurant du plaisir est le hadith rapporté d’après allah !!! où il est dit : « … Il délaisse pour Moi sa nourriture, sa boisson et son plaisir1 ». Or l’éjaculation est un plaisir comme le déclara le Prophète que la paix et le salut d’allah soient sur lui : « Avoir une relation sexuelle avec son épouse sexe représente une aumône », ils répliquèrent « Messager d’Allah ! Il se peut donc qu’on prenne du plaisir tout en étant récompensés ? » « Dites-moi, si ce plaisir était pris dans l’illicite un péché aurait bien été commis ? Eh bien prendre du plaisir dans le licite est donc récompensé2 » or le plaisir pris n’est autre que l’émission du sperme. C’est pour cela que l’avis à privilégier est que la rosée du désir n’annule pas le jeûne, même lorsqu’elle procure du plaisir.
[5- Tout ce qui est assimilé à la nourriture ou la boisson]
Le cinquième élément qui annule le jeûne est tout ce qui est assimilé à la nourriture ou la boisson, il s’agit des perfusions nutritives qui permettent de se dispenser de boire et de manger. Ces perfusions, bien qu’elles ne soient ni nourriture ni boisson, y sont toutefois assimilées puisqu’elles permettent de s’en dispenser. Or tout ce qui est assimilé à une chose partage avec elle le même statut, on voit bien que l’entretien du corps dépend de ces perfusions, autrement dit le corps est entretenu par ces perfusions même s’il n’absorbe aucune autre substance. En revanche, les perfusions non nutritives qui ne se substituent pas à la nourriture ni a la boisson ne rompent pas le jeûne, qu’elles soient intraveineuses ou intramusculaires ou faites à n’importe quel autre endroit du corps.
1 Rapporté par Al-Bukhârî, ch. du jeûne, n°1894 et Muslim, ch. du jeûne, n°1151.
2Rapporté par Muslim, ch. de la Zakât, n°1006.