Nos lecteurs à l’étranger sont en pleine action, jeûne, tarawih, bonnes actions… nous leur laissons quelques jour de répi le temps qu’ils nous fassent parvenir leur témoignage. Nous avons tout de même pensé à vous et nous vous proposons de lire ce superbe témoignage de la soeur Oum IlyesAssia qui a passé deux ans en Egypte. Nous lui donnons la parole :
Mon séjour en Egypte
Je m’appelle Nejma, je suis mariée et j’ai trois enfants al hamdulillah. Je souhaitais participer au tour du monde du ramadan, car l’expérience que j’ai vécu pendant mes deux dernières années a été pour moi un grand enrichissement que je voulais partager.
J’ai vécu en effet mes deux dernières années au Caire en Egypte, ou plutôt dans sa banlieue sud, plus calme et moins bruyante. Notre objectif y était de faire des études plus poussées et de nous ouvrir à la langue arabe. Nous avons pu profiter de leur science du tajweed (qui est l’art de réciter le Coran selon certaines règles de prononciation), les égyptiens sont maitres en la matière. Nous avons également profiter de leurs nombreux marakiz (centres) où l’on peut apprendre les rudiments de la langue arabe en peu de temps et être autonome dans la lecture, le parler et la compréhension au bout de six mois environ. El hamdulillah nous avons beaucoup profité de ce temps passé là bas autant du point de vue étude que du point de vue ambiance.
Certes l’Égypte a tout de même ses travers et la déception peut être grande lorsqu’on s’attend à trouver le « lieu parfait ». Le tourisme, l’eldorado occidental, la pauvreté, sont autant de choses auxquelles on s’attend plus ou moins. Je dirais que pour ma part c’est la saleté qui fut déplaisante et cet irrespect qu’ont les jeunes avec leurs anciens malheureusement. Néanmoins, l’Egypte et surtout le Caire respire l’Islam. Heureusement !
Nous avons eu la chance d’entendre l’adhan tous les jours à chaque heures de prières, de pouvoir prier partout à n’importe quel moment (centre commercial, rue, marché, restaurants, …). Les mosquées restent souvent ouvertes toute la journée, pas comme en france ou on ouvre que pour l’heure de la prière.
Des cours y sont donnés, tajweed, arabe, qur’an, … aussi bien pour les hommes que pour les femmes et les enfants, il suffit de connaitre les horaires. Je pouvais me promener dans la rue sans appréhension du regard d’autrui, car ici, le niqab fait parti du décor. Ainsi que le qamis, le djilbab etc. Je n’irai pas jusqu’à dire que tous les egyptiens s’habillent comme cela, mais ils ont tout de même un certain respect de leur pudeur.
Il est vrai que l’assaut de l’occident fait tout de même de gros ravages chez les jeunes filles. Elles sont voilées, mais dévoilées … kheir inshallah. Comme je disais plus haut, il n’ya pas d’endroit parfait sur cette dounia.
Mes enfants ont pu profiter d’une hadana « maternelle » où ils sont devenus bilingue en peu de temps. Ils ont beaucoup profités du Qur’an et il n’est pas rare de faire travailler ses enfants (surtout les garçons) avec des shouyoukhs très « calés » mashallah !
C’est une véritable aubaine dont il faut profiter …
La grande mosquée d’Al Azhar m’a particulièrement touchée. Proche de l’immense marché de Tabba, elle était un véritable havre de paix où j’aimais beaucoup me reposer, chercher du silence et de la sérénité. Toute de marbre blanc, c’est un vrai chef-d’oeuvre d’architecture. Et la sensation éprouvé lorsque l’adhan commence … est indescriptible.
Mon Ramadan :
Le mois de Ramadan se prépare et se sent dans la rue. On accroche aux porches des maisons les fameux « fanouss », des sortes de lampes colorées qui sont une tradition qui date de l’époque fatimide. Les rues s’habillent de fanions, de guirlandes.
On prépare la pâte à Kounafa sur de grosses roues spéciales (j’ai fais un article sur mon site internet : ICI.) Les étales des marchés sortent leurs friandises, leurs fruits secs, leurs dattes sèches … et leur « qamar eddin », une pâte de fruits à l’abricot dont les egyptiens raffolent pendant cette période. On en fait des jus de fruits ou des desserts.
Lorsque le jeûne a commencé, c’est comme si la vie s’arrêtait la journée. On entend pas trop de bruit jusqu’à environ 15h00. Le marchand de « foul » (fèves) passe dans les rues avec sa brouette et son tonneau en alu. Les plus modestes viennent chercher leur « rations » pour la rupture du jeûne …
Il n’est pas rare je dirais même qu’il est fréquent d’entendre du qur’an dans la rue. Le lecteur préféré reste Abdul Bassit Abdessamad. Je ne vous dis pas l’ambiance de tranquilité pendant la journée surtout qu’il fait très chaud et que la plupart des gens restent chez eux.
Quand l’heure de la rupture approche on entend les rideaux de fer des magasins qui ferment. La journée est finie pour eux. La vie de la nuit va bientot commencée. Pendant cette période bénie, la plupart des gens restent réveillés la nuit jusqu’à très tard.
Le repas de rupture :
On coupe le jeûne avec les dattes, on boit de l’eau du jus de fruits et on descend faire la salat.
Vient après l’heure du repas qui se compose de bouillon de poulet, de légumes farcis appelés « mahchi » de poulet roti pour les plus aisés, de poisson grillés.
Les egyptiens ne sont pas trop « friture » mais plus plats cuisinés, en sauce, avec légumes, poissons.
Viennent enfin les patisseries … la plus célèbre en cette période est la dite « kounafa » qui ressemble à la ktaïef maghrébine. On y fait aussi de petite crèpes pliées en deux et farcies de crème pâtissière. Le tout saupoudré de noix de coco et de pistache.
Les fruits secs (amandes, noix, etc) restent chers et peu accessibles à la population. On se contente d’autres mets, toujours bons, mais plus modestes.
Tarawih et ambiance:
Après l’icha, vient l’heure du tarawih, qu’on a la chance d’entendre depuis la maison, tout comme la khoutba du vendredi par exemple.
J’ai profité pour y aller dans un espace qui avait été aménagé pour les femmes. La belle dua du qounout m’a fait frémir, je m’en rappelle encore …
Puis vient l’heure de se reposer.
Le matin de très bonne heure nous sommes réveillé par un homme muni d’un tambour qui passe dans les rues pour réveiller les gens. C’est une tradition ancestrale chez eux. Certains payaient même à l’époque le-dit monsieur pour qu’il vienne en dessous de chez eux en appelant par leur nom pour les tirer du sommeil.
Pour le souhour, les égyptiens mangent du foul, qui est le plat national par excellence. Pour nous c’était un peu difficile … lol
On prend le sohour en écoutant le coran récité dans les hauts parleurs de la mosquée … Quel moment de paix. Puis vient l’adhan, une nouvelle journée de jeûne commence.
Je dirais que si on veut profiter du Caire et de ce qu’il a à offrir, la période du mois sacré est une période idéale.
Les coeurs s’y ouvrent, les ambitions y grandissent, les efforts s’y font plus intenses ainsi que le profit.
Je regrette cette période que j’ai vécu deux fois et espère vraiment y retourner pour en profiter d’avantage inshallah.
AJIB.fr : Qu’Allah récompense la sœur Oum IlyesAssia, nous la remercions particulièrement pour la qualité de son témoignage 🙂
Salam alaykoum soeur Nejma et belle-fille préférée (j’en aie qu’une lol !)
C’est mamie Do Zineb qui a rendue visite avec son mari Abdallah à toute notre petite famille en Egypte….. Que de beaux souvenirs, d’aventures, de rebondissements, des vacances inoubliables et insolites! Notre séjour à Alexandrie au bord de la mer,un régal….nos balades dans le désert en chameaux via les pyramides, un régal et nos prières dans toutes les plus belles mosquées,les parcs,la plage….un doux rêve qui restera gravé dans ma mémoire de mouslima débutante lol.
salamaleiki ma soeur
mashallah ton temoignage sur l egypte m a fais plonger dans des souvenirs qui me donne les larmes aux yeux car allah est temoin que j ai beaucoup aime cette experience qu est le fait de vivre en egypte (d aileurs on etait voisine on habitait le meme quartier)
et c est par hasard que jsuis tombe sur ton article
rendez vous a qahira dans quelques mois jespere!!!
ramadan moubarak
barakallahfiki! bisous aux pitchouns!
Assalâmu ‘alaykum wr wb
BârakaLlâhu fîki de partager ainsi avec nous ton expérience.
Ca laisse rêveur toutes ces descriptions détaillées mâ châ-a-Llâh… j’aimerais avoir un homme qui passe dans les rues le matin et le soir pour nous indiquer le début et la fin du jeûne.
Mâ châ-a-Llâh c’est une Barakah dont Allâh (swt) vous gratifie.