Racisme à la SNCF : un fléau qui perdure

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La société nationale des chemins de fer français (SNCF) est aux prises avec des scandales à répétition, écornant son image au niveau national comme international.

Le dernier en date est dévoilé grâce à Mediapart qui s’est procuré deux rapports internes de l’entreprise, stipulant que des agents de la sécurité ferroviaire de Montpellier ont diffusé un SMS raciste et des chants néonazis au sein de leur local dans une gare.

Par ailleurs, ces agents sont accusés de comportements violents et discriminatoires envers des usagers d’origine maghrébine.

Devant ces faits scandaleux, la SNCF a choisi de ne pas sanctionner ces comportements que ses services ont eux-mêmes identifiés comme gravement contraires à l’éthique et susceptibles de poursuites pénales. Comble de l’histoire, les agents qui ont signalé ces agissements ont été mis au ban de la compagnie.

Nouveau scandale à la SNCF

La sécurité ferroviaire en France est assurée par la SUGE (sûreté générale), une police interne armée qui a pour mission de protéger les voyageurs et le personnel de l’entreprise

Le 7 décembre 2012, un incident pousse Eric (pseudonyme) à sonner l’alarme. Dans un SMS, son collègue de la Suge écrit « Seine-Saint-Denis : cinq arabes se tuent au volant d’une C5 lors d’une course-poursuite. Le Miral à Toulouse : un jeune arabe au volant d’une saxo force un barrage de police et se tue. Grenoble : trois maghrébins se tuent à bord d’une DS3 Racing volée. Moralité : vous n’imaginez pas tout ce que Citroën peut faire pour vous ».

Eric, choqué, affirme : « Je venais d’arriver à Montpellier en provenance de l’Alsace, où j’étais militaire. Et comme j’ai les cheveux ras, ils ont cru que j’étais de leur camp. Alors que j’étais ahuri de découvrir de noyau de fachos. »

A son arrivée dans le service en juillet 2011, Kamel C., 36ans, est tout de suite mal à l’aise, il finira par tomber malade face à tant d’acharnement : « Dans mon propre service, dans mon entreprise, on me traite de façon intolérable. « 

En l’absence de réaction de la Suge, Lucien Démol, déontologue de la zone Méditerranée qui a pu relaté les différents « manquements à la déontologie » dans son rapport, note :

« En 2010, des tranches de saucisson sont déposées dans le casier d’un agent SUGE de confession musulmane.

En 2012, à plusieurs reprises, des propos et des musiques du groupe néonazi Légion 88 sont diffusés dans le bureau de la gare, avec, sur l’air de la « ballade des gens heureux », le refrain suivant « Je te propose une ratonnade, le massacre des sales rebeus. »

Fin 2012, le SMS évoqué plus haut, une blague de mauvais goût vantant les bienfaits d’une extermination raciale. »

La direction nationale de l’éthique fait à son tour un rapport, que Mediapart s’est aussi procuré. La hiérarchie locale y est jugée « trop conciliante ». En l’absence totale de sanctions, le Défenseur des droits, autorité indépendante chargée de veiller à la protection des droits et des libertés, a saisi l’affaire.

Passé trouble

En 2011, la SNCF a été condamnée en appel à verser 8000 euros de dommages et intérêts pour harcèlement moral à Alain Ngamukol, ancien agent de la SUGE de Goussainville. En raison de sa couleur de peau, la victime avait dû subir des moqueries comme « Cela te fait quelle sensation de marcher avec des chaussures ? » ou « Alors, ça te fait quoi de voir la neige pour la première fois ? ».  Aucune sanction n’avait été prise contre les harceleurs.

En mars 2012, plusieurs agents SNCF d’origine étrangère ont créé le Collectif Droit à la Différence, pour mettre en lumière les discriminations qu’ils subissent au sein de l’entreprise. Redouane témoignait alors du « racisme ordinaire » qu’il subissait depuis des années au sein de la société.

Début 2013, plus de 800 cheminots marocains, en exercice ou à la retraite, attendaient le verdict du conseil des prud’hommes de Paris contre leur employeur. Ils avait assigné la SNCF en justice, n’ayant jamais eu le même statut que les employés français : retraite 3 fois inférieure, régime de santé différent, pas de promotion interne… alors que leur contrat pour « travailleur étranger » stipule que « le travailleur étranger a droit au même régime de travail que les ouvriers français ».

Pour l’instant, la SNCF affirme avoir apporté une réponse adaptée à chacun des débordements, et reste silencieuse sur les questions légitimement posées.

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By Younes

2 thoughts on “Racisme à la SNCF : un fléau qui perdure”
  1. Je travail à la SNCF également à Marseille et je constate en étant français mais de confessions musulmane d’énorme propos racistes ou de sous entendu moqueur.
    Comme par exemple pourquoi vous mangez tout le temps halal ?
    Voir un barbu ou un hijab ça se moque sur la tenue.

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