Pour 2030, des centres financiers du monde islamique en Arabie Saoudite

Trois chambres de commerce saoudiennes se sont rapprochées pour faire monter en compétence les villes de La Mecque et Médine et les présenter comme futurs centres financiers et commerciaux du monde islamique. L’Arabie Saoudite mise sur sa bonne gestion des chiffres.

Une coopération financière

La Chambre de commerce de La Mecque, la Chambre de commerce et d’industrie de Médine et la Chambre islamique de commerce, d’industrie et d’agriculture ont signé, mercredi 28 décembre, un accord de partenariat. L’événement, selon Arab News, a eu lieu en présence de représentants des 57 Etats membres de l’Organisation de coopération islamique (OCI).

L’accord vise à fournir un soutien logistique sur le terrain dans les deux villes saintes, par le biais d’investissements et d’une planification intégrée pour les événements mondiaux, a déclaré Abdullah Saleh Kamel, le président de la Chambre de commerce de La Mecque. Les commerces et l’économie des deux villes devraient bénéficier de ce partenariat comme soutien.

L’Arabie Saoudite s’attarde également sur les privatisations d’entreprises publiques et particulièrement celle du géant pétrolier Saudi Aramco dans son plan d’action  Vision 2030. Cette privatisation par introduction en Bourse doit constituer l’étape majeure de la Vision 2030. Les recettes de ces privatisations devraient alimenter le fonds souverain saoudien, Public Investment Fund (PIF). Il doit servir à financer des investissements à la rentabilité sûre et pérenne afin d’assurer des revenus aux générations futures qui ne pourront plus compter sur la rente pétrolière. MBS a très tôt compris que le royaume saoudien se trouvait à la croisée des chemins et que son modèle économique, fortement dépendant des revenus pétroliers qui représentent près de 90 % de ses recettes budgétaires, n’aurait pas pu résister à une baisse durable des cours. Le creusement du déficit budgétaire, qui a atteint 100 milliards de dollars en 2015 (20 % du PIB), et l’érosion des réserves de change, passées de 750 milliards de dollars en 2014 à moins de 500 milliards en 2017, ont été un électrochoc, selon la revue Politique Internationale.

Il doit aussi contribuer à certains projets structurants de la Vision 2030. Le PIF, qui joue un rôle d’agence de participations de l’État, détient des parts dans de nombreuses entreprises nationales et privées. Ses dirigeants espèrent récupérer une partie des fonds levés par les privatisations afin de booster son développement sur le modèle des fonds souverains émirati, singapourien ou norvégien. Il devra constituer, à terme, la première source de revenus du pays. Ces privatisations ainsi que l’ouverture de la Bourse de Riyad « Tadawul » aux investisseurs étrangers illustrent l’ambition libéral de ce plan.

Présenté en avril 2016 par Mohammed ben Salmane, ce plan de développement Vision 2030 vise à faire sortir l’Arabie Saoudite de sa dépendance au pétrole en diversifiant son économie. Sans oublier l’objectif plus particulièrement assigné aux deux villes saintes de promouvoir les valeurs islamiques tout en encourageant leur développement social et économique. Et ces deux discours ne sont pas incompatibles.

By Aya G

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