Plan Grand Froid : le Secours islamique nous raconte ses missions en France

Capture d’écran 2014-01-29 à 22.43.14

Beaucoup d’entre vous connaissent déjà le Secours Islamique France. Nous connaissons souvent cette ONG de par son engagement pour des missions humanitaires à l’international (Palestine, Syrie, Sahel, Corne de l’Afrique, Pakistan, etc). Plus de 700 000 personnes ont reçu une aide directe en 2012 (puits d’eau potable, alimentation pour enfants, parrainage d’orphelins, colis Ramadan, cadeaux Aid al-Fitr, colis de viande pour l’Aid al-Adha, colis d’hiver pour les réfugiés, etc.) Mais l’association agit également en France, et ses actions sont remarquables pour venir en aide aux SDF, aux familles et aux personnes seules nécessitant une aide (aux niveaux alimentaire, administratif, financier, hygiène, hébergement et logement).

Ajib.fr a eu l’occasion de poser quelques questions au Directeur du Département Missions sociales France, Djilali Benaboura, afin d’en apprendre un peu plus sur le travail de l’ONG sur le territoire français.

Le Secours Islamique France est sur le terrain depuis 1991, à l’International, mais agit également sur le territoire français. Présentez en quelques mots vos objectifs et vos méthodes d’action ? 

Le Secours Islamique France détient une existence progressive dans le paysage social français depuis 2007. Notre première action du Département des missions sociales France est l’épicerie solidaire et, sociale. Au départ, il s’agissait de missions ponctuelles (couscous de l’amitié, etc) puis on a essayé de progresser et de participer aux actions de lutte contre l’exclusion : urgence sociale, lutte contre la précarité, le soutien alimentaire, les maraudes, etc., en développant notre partenariat associatif, professionnel et étatique.

En 2009, les maraudes sociales ont commencé et se sont données pour objectif de proposer de l’aide aux SDF, nouer une relation avec nos maraudeurs qui, avec une soupe chaude ou un café chaud, amorcent une discussion, un échange et ainsi maintenir une veille sociale et développer  une relation de confiance à travers des réponse ponctuelles qui pourrait aboutir à long terme à une proposition d’orientation vers un hébergement et mettre en place un début de parcours d’insertion. Il s’agit d’un travail de patience et de longue haleine. Nous collaborons notamment avec le samu social, et  le 115. On peut s’habituer à vivre dans la rue en moins de 3 semaines mais pour en sortir, il faut souvent plusieurs années.

Notre terrain d’action se concentre surtout en Ile de France (Ouest-Seine-Saint-Denis et l’Essonne.) Au niveau régional, nous avons ouvert un nouveau local en Rhône Alpes à Lyon. Il comprendra prochainement une boutique alimentaire solidaire. Nous avons également un projet pour Marseille, au niveau des accueils d’urgence pour les personnes en grande détresse sociale..

L’une des grandes nouveautés pour notre ONG est l’île de la Réunion. C’est notre plus ancienne délégation mais les donateurs de l’île nous encouragent à mettre en place une action sociale. Nous avons par exemple un très bon réseau au niveau de Saint Pierre de La Réunion (où se situera notre première épicerie).

L’hiver est arrivé, les températures sont descendues, un plan grand froid a-t-il été lancé ? Si oui, en quoi consiste-t-il ? 

Quand le Plan hivernal est déclenché, nous augmentons les maraudes, nous louons des chambres avec un gestionnaire de foyer migrant. Nous participons également à la gestion d’un gymnase. C’est ce que nous pourrons faire cette année : centrer nos forces sur la gestion éventuelle d’un gymnase de 30 à 40 places. Nous devons être capables d’agir au bout de deux heures, suite à la commande de la Préfecture. Autrement dit, en cas d’urgence, nous devons en l’espace de deux heures, installer un comptoir d’accueil, des lits, des couvertures, etc.

Quels sont les profils des personnes précaires que vous rencontrer au cours des maraudes ?

Au niveau des profils rencontrés au cours de nos maraudes, on trouve de tout.Avant, nous pouvions rencontrer beaucoup de marginaux seuls dans leur coin depuis 10-15 ans, notamment des personnes alcoolisées. Aujourd’hui, il y a un vrai changement. Les profils se sont diversifiés.

Ces dernières années, nous trouvons des jeunes, des personnes âgées, des femmes, et bien sûr beaucoup de personnes en situation irrégulière, et encore plus de nouveauté, des personnes qui travaillent mais qui sont à la rue, et non pris en charge par le 115.Beaucoup plus de personnes squattent le soir, et toute la nuit, dans l’accueil des hôpitaux.Les familles avec des enfants sont privilégiées dans les hébergements d’urgence, mais une femme seule ne l’est pas forcément, et beaucoup de femmes se retrouvent à dormir seule, dans la rue.Pour terminer, avez-vous un message à faire passer à nos lecteurs ?

Nous vous invitons à nous suivre, et nous soutenir et à voir que la pauvreté existe aussi en France, peut-être près de chez eux ; un voisin, une amie de quartier, peuvent rencontrer des difficultés. Je rencontre des sans-abri qui ont été professeur ou commerçant, cela peut arriver à tout le monde ! Le Prophète (Paix et bénédiction sur lui) a dit « Dieu aime parmi les humains ceux qui sont au service de leurs semblables ». Alors n’hésitons pas à tendre la main à ceux qui souffrent en silence.

De nouveaux projets vont être mis en place (Marseille, Lyon, La Réunion, dans le 93 à travers le grand projet d’insertion).

Nous vous invitons également à soutenir les plus démunis, d’autant plus que les actions luttant contre la précarité et l’exclusion sont celles qui détiennent le moins de fonds. L’Etat ne peut pas aider toutes les personnes en précarité. Grâce à vous, nous pouvons aider une famille à sortir de la spirale de l’endettement en lui apprenant à gérer son budget mais aussi à donner des vêtements aux sans-abri, un endroit où se doucher et faire des recherches d’emploi. Grâce à vous, des femmes seules ou avec enfant peuvent passer la nuit dans une chambre sécurisée et chauffée.

Pour faire un don : http://www.secours-islamique.org/component/content/article/75.html

By Younes

One thought on “Plan Grand Froid : le Secours islamique nous raconte ses missions en France”
  1. Et la marmotte met le chocolat dans le papier d’allu! Mr benaboura faut arreter d’EMBELLIR la realité. Vous faite pas la moitié de ce que vous dites!

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *