Aujourd’hui, nous allons voir deux autres femmes du Prophète  (salallahou alayi wa sallam), toutes deux appelées Zaynab. La première était la fille de Khouzayma, et la seconde, la fille de Djahch et de la tante paternelle du Prophète  (salallahou alayi wa sallam).

Zaynab bint Khouzayma

Zaynab était la fille de Khouzayma. Nous avons peu d’informations sur sa vie dans la mesure où elle ne vécut même pas un an avec le Prophète  (salallahou alayi wa sallam) avant que la mort ne l’emporte. On sait que son premier époux la répudia. Elle épousa ensuite Obaydah ibn Al-Harith. Son deuxième époux mourut en martyr durant la fameuse Bataille de Badr. 31 mois après le début de l’Hégire, durant le mois de Ramadhan, le Prophète  (salallahou alayi wa sallam) l’épousa.

Elle passait du temps à faire de bonnes œuvres, et elle était très généreuse. Elle aimait s’occuper des orphelins et des veuves, et allait les visiter sans cesse. Les nécessiteux l’aimaient tellement qu’il l’appelait, Oum al Massakin, la « Mère des Indigents ». Elle était une femme discrète.

Elle vécut très peu avec le Prophète  (salallahou alayi wa sallam) puisqu’elle mourut environ 8 mois après son mariage, emportée par sa maladie. Elle serait morte âgée de 30 ans. Le Messager de Dieu  (salallahou alayi wa sallam) l’assista durant ses derniers instants et commandé la prière funèbre.

Elle fut la première des femmes du Prophète  (salallahou alayi wa sallam) à être enterrée à Médine, dans le Baqi. Elle fut parmi les deux épouses à mourir du vivant du Prophète (salallahou alayi wa sallam), la première étant Kadidja (qu’Allah l’Agréé).

Que Le Tout-Puisant soit satisfait  de Zanayb Oum Al-Massakin.

Zaynab bint Djahch

Zaynab était la fille de Djahch, et d’Oumaya bint Abdul Muttalib et tante paternelle du Messager d’Allah (salallahou alayi wa sallam). Elle était issue d’une famille mecquoise noble. Elle s’appelait auparavant Barrâ et reçut plus tard le prénom de Zaynab.

Son mariage avec Zayd et les versets sur l’adoption 

Elle fut d’abord mariée avec Zayd ibn Harith. Zayd, qui avait été adopté par le Prophète (salallahou alayi wa sallam). Il était au départ un servant. Son père qui finit par le retrouver demanda à son fils de revenir auprès de sa famille. Le Prophète (salallahou alayi wa sallam) proposa alors à Zayd de choisir de son plein gré s’il voulait rester, ou partir avec son père.

Le Prophète a dit (salallahou alayi wa sallam) : «  Nous allons l’appeler et lui demander de faire son choix. S’il veut repartir avec vous, je ne m’opposerai pas à sa volonté. Si, au contraire, il préfère rester avec moi, je ne le contraindrai pas à vous suivre ». Et Zayd choisit de rester avec le Messager de Dieu  (salallahou alayi wa sallam). Son père s’étonna : « Ô Zayd ! Préfères tu l’asservissement à ton père, ta mère, ton pays et ton peuple ? » Mais Zayd lui répondit : « J’ai vu en cet homme quelque chose d’extraordinaire. C’est pourquoi, je ne me séparerai jamais de lui ». Le Prophète  (salallahou alayi wa sallam) l’adopta et on l’appela ensuite « Zayd Ibn Muhammad ».

Lorsque Zayd demanda la main de Zaynab, celle-ci a d’abord refusé, en raison de leur différence de classe sociale, elle, étant une noble mecquoise, et lui un yéménite anciennement esclave. Mais le Prophète (salallahou alayi wa sallam) prit la défense de Zayd qui était alors son fils adoptif.

Elle accepta finalement, suite à la révélation de ce verset :

« Il n’appartient pas à un croyant ou à une croyante, une fois qu’Allah et Son messager ont décidé d’une chose d’avoir encore le choix dans leur façon d’agir. Et quiconque désobéit à Allah et à Son messager, s’est égaré certes, d’un égarement évident » (sourate Les coalisés – verset 36).

Cependant Zayd et Zaynab ne s’entendaient pas, et Zayd songeait au divorce. Il en parla au Prophète (salallahou alayi wa sallam) qui lui répondit : « Garde pour toi ton épouse ! ».

Puis vint la révélation de ce verset  :

« Quand tu disais à celui qu’Allah avait comblé de bienfaits, tout comme toi-même l’avais comblé : « Garde pour toi ton épouse et crains Allah », et tu cachais en ton âme ce qu’Allah allait rendre public. Tu craignais les gens, et c’est Allah qui est plus digne de ta crainte. Puis quand Zayd eût cessé toute relation avec elle, Nous te la fîmes épouser, afin qu’il n’y ait aucun empêchement pour les croyants d’épouser les femmes de leurs fils adoptifs, quand ceux-ci cessent toute relation avec elles. Le commandement d’Allah doit être exécuté ». (sourate Les coalisés – verset 37)

Zayd et Zaynab se séparèrent. Puis, le Prophète (salallahou alayi wa sallam) demanda la main de Zaynab, à la fin de sa période de viduité.

Ce mariage fut critiqué en raison des liens du Prophète (salallahou alayi wa sallam) et de Zayd, son fils adoptif.

Fut révélé alors un autre verset prouvant que le Prophète (salallahou alayi wa sallam) n’est pas le père de Zayd, et donc que l’adoption telle qu’on la connait, n’existe pas en islam.

« Muhammad n’a jamais été le père de l’un de vos hommes , mais le messager d’Allah et le dernier des prophètes. Allah est Omniscient ». (sourate Les Coalisés – verset 40).

Concernant, les liens que l’on doit entretenir avec l’enfant sous notre tutelle :

« Appelez-les du nom de leurs pères : c’ est plus équitable devant Allah. Mais si vous ne connaissez pas leurs pères, alors considérez-les comme vos frères en religion ou vos alliés. Nul blâme sur vous pour ce que vous faites par erreur, mais (vous serez blâmés pour) ce que vos coeurs font délibérément. Allah, cependant, est Pardonneur et Miséricordieux . » (Sourate Les Coalisés – verset 5)

Une belle femme pieuse, et un mariage qui résulte d’un ordre divin 

Zaynab était connue pour sa grande beauté mais aussi pour l’aspect divin de son mariage. Elle épousa le Prophète  (salallahou alayi wa sallam) alors qu’elle avait environ 35 ans en l’an 5 de l’Hégire. Elle était réputée pour sa très grande beauté, mais aussi pour être la femme que le Prophète épousa à la suite d’un ordre divin. C’est pour ces deux raisons qu’elle suscitait parfois la jalousie des autres épouses. Elle n’hésita pas à le leur rappeler : « Votre mari est mon parent et Dieu me maria à partir de sept cieux ». (Rapporté par Boukhari)

Cette rivalité était cependant limitée car Zaynab était une femme honnête, et d’une grande bonté. Elle avait même défendue Aïcha (Que Dieu l’agréé), suite à l’affaire du collier, lorsqu’on l’interrogea à son sujet.

Elle participa à la guerre du Fossé. Elle était aussi très manuelle, et travaillait les peaux pour en obtenir des objets en cuir qu’elle revendait. Elle reversait tout l’argent aux nécessiteux. Elle était également une femme pieuse, très généreuse et qui aimait aider les orphelins et les veuves. Après la mort du Prophète (salallahou alayi wa sallam), elle passa encore plus de temps à l’adoration pour Dieu.

Aïcha dit à son sujet : « Je n’ai jamais vu une femme observant mieux sa pratique religieuse que Zaynab, ni une femme plus pieuse, plus sincère dans ses paroles, meilleure envers ses proches, plus généreuse dans ses aumônes et dans sa dépense d’elle-même pour faire l’aumône et se rapprocher du Tout Puissant. » (Rapporté par Muslim).

A sa mort, elle avait environ 53 ans. Qu’Allah soit satisfait d’elle.