Le Pakistan est précurseur dans le domaine de la finance islamique. En 1950 sous l’impulsion du développement croissant du système bancaire international, la première banque islamique y voit le jour. Cette entreprise s’est malheureusement soldée par un échec. Quelques années plus tard, Meezan Bank voit le jour et c’est aujourd’hui 7,2 % des parts du système bancaire national qui sont érigées selon les principes de la finance islamique.
Une croissance soutenue
Créé le 27 janvier 1997, Meezan bank est la septième plus grande banque islamique du monde (les premières se trouvant dans les pays du Golfe) et la première du Pakistan. Elle travaille en collaboration avec un Conseil consultatif dirigé par le mufti Muhammed Taqi Uthmani, l’un des savants musulmans les plus influents du monde mais aussi un spécialiste renommé de la finance islamique.
Le secteur financier islamique est l’un des secteurs les plus croissants au Pakistan. Il représente aujourd’hui 497 milliards de roupies soit environ 5,74 milliards de dollars américains, soit 7,2% des parts du système bancaire national, et atteindra dans les trois prochaines années 12% du système.
Rappelons qu’il y a 75% de musulmans au Pakistan, faisant de l’islam la religion largement majoritaire du pays.Il existe désormais 6 banques islamiques qui sont : Meezan Bank, Bank El islami, Global islamic Bank, Al barka Bank, Dawood Islamic Bank, et Global Emirates Islamic Bank.
Ces banques regroupent plus de 500 000 clients, et ce nombre ne cesse d’augmenter avec la croissance démographique du pays. Ce progrès soutenu ne s’est pas réalisé avec aisance. En effet, il a fallu du temps et un travail laborieux afin de convaincre des clients pakistanais de la fiabilité du système.
Citons les principaux défis que les banques islamiques pakistanaises ont dû, et doivent encore surmonter. Ces difficultés sont évidemment valables pour les initiatives menées par des organismes de la finance islamique en France a qui nous souhaitons une croissance tout aussi soutenue que celle au Pakistan.
S’étendre et se démocratiser
Les consommateurs musulmans sont attirés par la possibilité de posséder une épargne et d’effectuer des opérations financières dans le respect des principes de la Charia. Gagner la confiance des clients en prouvant la fiabilité et la durabilité du système est aujourd’hui une des missions des organismes proposant des produits Charia compatibles.
L’une des solutions pakistanaises afin d’atteindre, cet objectif a été de communiquer de manière pédagogique les différentes fatwas des ‘oulémas sur le sujet et donc de s’assurer le soutien d’une autorité religieuse compétente en la matière.
Au Pakistan, les banques classiques ont aujourd’hui intégré des opérations financières islamiques en créant notamment un réseau de succursales, réalisant le vif attrait des clients pour une finance éthique et religieuse.
Les initiatives Françaises
En France, les premières instances de finance islamique sont séparées du système bancaire national et ne rencontrent donc pas ce problème. Elles continuent à informer la communauté musulmane sur les principes de la finance islamique et sur ses différences avec le système conventionnel.
Actuellement deux organismes proposant des produits financiers viables basés sur les principes islamiques semblent gagner du terrain. Après un travail de longue haleine, le groupe 570 offre désormais la possibilité de posséder un bien immobilier en bénéficiant d’un contrat de mourabaha conforme aux principes de la charia, et remboursable en 10 ans.
Quant à France Sukuk, société de courtage, elle propose aux musulmans une possibilité de placement de fond de leur épargne dans l’immobilier afin de générer à long terme un revenu, et ceci de manière halal. Par ailleurs, cette initiative est une véritable opportunité pour les mosquées détenant une épargne conséquente et désireuse de la placer afin d’obtenir des revenus autres que les dons aléatoires.
La finance islamique en France est bien plus récente que celle du Pakistan, et hormis la nécessité d’un travail constant, ceci nous laisse penser que finalement, tout est une question de temps.
Bonsoir,
Juste pour vous annoncer que le Pakistan compte plus de 96% de musulmans et non « 75% » comme annoncé dans votre article. A moins que pour vous musulmans signifie « sunnites » et pas « chiites », dans ce cas là oui.