La fameuse punition, oui, non, comment, quand ? Autant de questions auxquelles nous allons tenter de répondre grâce à notre modeste expérience de maman mais surtout grâce aux conseils d’auteurs, et autres professionnels de l’éducation et de la communication. Au passage retrouvez nos anciennes chroniques ici
Aïeuuuuuu (snif)
« J’en peux plus !! Combien de fois t’ai-je répété de ne pas laisser ta sœur jouer avec tes billes !! BAFFE ».
Vous l’avez certainement compris, nos chroniques prônent une éducation sans violence physique ni morale. Nous sommes pourtant humain et nous ne sommes pas à l’abri de pulsions. La peur pour nos enfants, l’agacement extrême, la fatigue… Il peut nous arriver d’agir démesurément, mais cela n’est pas irréversible si c’est rare et surtout si nous nous expliquons calmement juste après… Mais comment réagir, ou quoi faire pour éviter d’entrer dans une phase de conflit douloureuse aussi bien pour nous que pour l’enfant ?
En cas de fatigue extrême d’abord, en parler avec vos plus grands avant qu’une bêtise ne soit commise, et repos ! Nous ne sommes pas des robots, et les parents peuvent avoir une passe difficile entre le travail et le foyer.
En cas d’agacement, en chercher la cause : pourquoi m’agace-t-il et que faire pour que ça change ? Dans l’exemple cité ci-dessus, votre garçon de 7 ans vous agace car vous trouvez qu’il n’est pas vigilant quant à ses jouets semés partout dans la maison, votre fille de 14 mois attrape tout et vous en êtes malade ! Dans un premier temps, ce n’est pas la responsabilité de votre fils, et ce n’est pas à lui de la surveiller. Par contre, il doit ranger ses affaires. Une solution efficace : prenez le temps de ranger avec lui en établissant des poches / sacs / boîtes / tiroirs précis rien que pour lui, qui ne devront pas changer. Dès qu’il a finit de jouer aux billes, il devra les ranger dans le tiroir de sa chambre avant de sortir un autre jeu. Accompagnez le quelques temps puis il le fera tout seul. Ne relâchez jamais votre vigilance pour autant et préparer des environnements distincts pour leur espace de jeu et leur liberté.
La punition corporelle ne doit pas être un recours obligatoire ou une pratique ne représentant aucune conséquence dans les relations parents / enfants. Il est fort conseillé avant d’en arriver là d’avoir recours à l’écoute, au dialogue, et à la patience. Un enfant écouté, rassuré et compris sera rarement un enfant non obéissant. « Craignez Dieu et traitez vos enfants avec équité » (Sahih Boukhari et Mouslim)
« Sans faire exprès »
« Tu as encore fait tomber ton eau !!! J’en ai assez de laver derrière toi à chaque repas ! Tu boiras dans ton biberon comme les bébés ! »
Une règle difficile à entrer dans la pratique : lorsque l’enfant fait une erreur, nous avons du mal à l’accepter, surtout lorsque celle-ci se répète. Nous sommes dans une société de résultats, l’enfant naît imparfait parce qu’il pleure, ne distingue pas la nuit du jour, on souhaiterait qu’il sache de suite ce qu’on attend de lui parce qu’on a pas le temps, nos journées étant trop chargées. Puis, devenu enfant, on en réclame encore d’avantage : ses gestes sont imparfaits et on le supporte souvent mal lorsque ça se répète. Nos gestes rapides d’adultes ne l’aidant pas au contraire à s’améliorer, à comprendre, nos interventions et nos punitions l’enferment dans son statut d’enfant/bébé imparfait et il ne peut se développer de manière optimale et confiante.
Dans ce cas de figure, lorsque l’enfant laisse tomber son verre d’eau (ce qui arrive très souvent entre 18 mois et 3 ans), ne l’accablez pas, ne le fâchez pas ! Dans un premier temps, assurez vous que ce verre lui convient (taille, matière…). Préférez très tôt les verres en verre afin que l’enfant sache que ça casse (il fera beaucoup plus attention et deviendra autonome plus rapidement), mais à sa taille. Ensuite, très tôt (dès 18 mois), invitez le à vous aider à éponger l’eau avec douceur (si le verre n’est pas cassé bien sûre ^^), puis mettez dans un petit coin de la cuisine une petite éponge propre, ou une petite serpillère qu’il ira chercher immédiatement s’il réitère sa maladresse. C’est une « punition » éducative, nullement frustrante, nullement accablante, pleine d’apprentissage et de partage. Vous pouvez appliquer ceci pour tout ce que l’enfant occasionne « sans faire exprès » !
Le prophète (Paix et Bénédiction d’Allah soient sur lui) conseillait beaucoup les parents, l’éducation était pour lui primordiale : « Soyez bons avec vos enfants et élevez-les convenablement pour qu’ils soient bien éduqués » (Al Hafiz ibn al-Dayba al-Shaybani, Taysir al-’usul ilaJami al-’usul, vol. II, p. 515)
Aucun rapport maman (x-0)’
« Tu as écris sur le mur de ta chambre ???? Mais c’est pas vrai !!!! Vas dans ta chambre nous n’irons pas au parc cet après-midi ! »
La punition sans rapport direct avec la faute de l’enfant ne sert à rien ! L’enfant sera juste frustré, fâché, et recommencera presque à tous les coups (s’il n’est pas apeuré par une réaction disproportionné qui peut le fragiliser). La punition doit rester éducative, dans le but de « corriger » l’enfant. Et même si la faute ou l’erreur est réitérée, elle le sera beaucoup moins si sa punition est en rapport avec ce qu’il a fait.
Dans ce cas de figure, se mettre à la hauteur de l’enfant pour lui parler CALMEMENT dans les yeux, afin de lui montrer son mécontentement (froncement de sourcils, voix grave…) et lui demander de nettoyer avec vous ce qu’il a fait. Allez chercher une petite bassine d’eau, laissez lui mettre le savon sur la brosse ou l’éponge, et frottez ensemble. Si votre enfant est déjà « grand », ce n’est plus à vous d’imposer une punition : dès qu’il est en âge, posez vous et laissez le réfléchir ! Guidez le, restez près de lui et vous serez étonnés ! Exemple : « Madame RICHARD est tombée dans le hall à cause des détritus que vous avez jeté avec Riyad, tout va bien mais le médecin lui a conseillé de rester tranquille quelques jours à cause de sa hanche, que proposes-tu pour réparer ceci ? » … « je pourrai aller la voir pour lui demander si elle a besoin de quelque chose ? ou aller lui acheter son pain jusqu’à ce qu’elle aille mieux ? » (…)
En conclusion, la punition doit être un acte éducatif et donc rester constructive. N’agissez jamais sous le coup de la colère, laissez vous quelques secondes, soufflez, et faites de votre mieux ! Quoi qu’il arrive vous connaissez vos enfants mieux que n’importe qui et tous vos efforts seront récompensés. La punition doit être établie dans un climat de respect mutuelle, de confiance, vos enfants en deviendront autonomes et responsables plus rapidement.
Nous vous conseillons vivement un petit best-seller international qui a fait ses preuves dans le monde entier : « Donner des limites sans traumatiser », le guide pratique de l’autorité parentale, de Tania Zagury. Il s’agit du premier livre que nous avons lu sur le sujet et qui nous a donné envie d’aller plus loin sur le thème de l’éducation et de la communication non violente. Résultats garanties !! 150 pages faciles à lire et à relire.
Et bien sûre, nous terminerons par ce précieux conseil, suivez l’exemple de notre Prophète (que la Paix et la Bénédiction d’Allah soient sur lui), un exemple de patience, de compréhension, et de respect envers les enfants. Il portait un grand intérêt à leur éducation et disait même : “Il n’est pas des nôtres celui qui n’est miséricordieux envers les plus jeunes…” (Tirmidhi)
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Salam’aleykom wa rahmatuLLah wa barakatoh
Machâa Allah ! BarakaLlahofiki pour ce partage et la référence !
Oufik barak ALLAH !! =)
Salam ‘alaykoum.
Sujet intéressant, j’ai pu me procurer récemment un livre sur le sujet que j’espère rapidement lire inshallah.
Toutefois j’avais quelques questions (sérieuses) et j’aurai voulu connaître votre point de vue :
-Doit t-on user de la fessée pour punir ?
-le fils du voisin n’a pas de limite, une « correction », sans lui casser le bras, seulement l’effrayer (mes mots peuvent choquer je sais) par une punition corporelle, n’est ce pas plus profitable pour son éducation ?
-Comment concevoir ce hadith (Abû Dawûd, hassan) : « Ordonnez à vos enfants d’accomplir la prière à l’âge de 7 ans, et frappez-les s’ils refusent à l’âge de 10 ans, et séparez-les dans les lits. » ?
Barakallahu fikum.
Wa alaycoum salam wa rahmatuLLAH,
Je suis convaincue, vous l’aurez compris, que la punition corporelle peut être évitée pour TOUS les enfants sans distinction. L’observation, l’écoute et le dialogue sont mille fois plus profitables qu’une fessée.
Comme l’explique Tania Zagury dans son ouvrage, « frapper ne signifie aucunement fixer des limites, ce sont même deux comportements opposés ». Parler, expliquer est un message bien plus humain pour votre enfant que lui mettre la fessée. De plus, la fessée commence doucement, et comme l’enfant s’y « habitue », ça va en crescendo jusqu’à arriver à la raclée, ou la correction comme vous dîtes –> quelles sont vos limites à vous en tant que parents ?
Lorsque vous expliquez à un enfant pourquoi, il peut réitérer sa bêtise, mais aura compris son erreur et s’arrêtera beaucoup plus vite. Si vous le frappez, il n’arrêtera pas forcément (sauf si c’est une correction magistrale, et dans ce cas il arrêtera juste parce qu’il a peur de vos coups et non pas parce qu’il a compris pourquoi). La punition corporelle « ne fait que masquer des conflits », et n’oubliez pas que ce sont de futurs adultes que nous élevons, et qu’il faut les préparer au mieux à cette vie en société, à ses codes, et bien sûre à devenir des musulmans exemplaires inchaALLAH. Il ne faut pas qu’ils attendent une punition, même adulte (amendes etc…), pour stopper un comportement inapproprié.
La fessée apprend à l’enfant à redouter le plus fort, le plus grand (on voit ce qu’il se passe par transfère ensuite entre les enfants, même dans une même fratrie). Il ne faut pas lui montrer que les coups (même petits), sont un moyen de facilité, ou pire : naturel. Il doit savoir dès tout petit que c’est mal : lorsqu’à 12 mois il commence à vous mordre, vous donner une baffe : répondez avec un bisous sur la main, 100 fois s’il le faut, et il faut s’enlever de l’esprit : « je te tire les cheveux parce que tu m’as tiré les cheveux, tu vois ça fait mal ! », dès bébé, l’enfant a besoin de limites, a besoin qu’on canalise sa violence. En restant autoritaire (il y a aussi là deux poids deux mesures), on n’a pas besoin de nos mains même si parfois ça nous démange par réflexe (a-t-on reçu nous même la fessé ?).
Dernier point, la fessée apprend deux autres choses à l’enfant : qu’on peut aimer ET frapper (il faut enrayer ça de suite), et que finalement, quand les parents ne sont pas au courant des bêtises, tout se passe bien mieux (perte de confiance, pire, cassure entraînant secrets et Cie).
Rien n’est « trop tard », les parents ayant utilisé ce moyen pour faire écouter leurs enfants peuvent faire un virage à 90° et rattraper très bien le coup, en leur expliquant pourquoi (toujours toujours mettre des mots sur tout).
Voilà j’espère vous avoir apporté quelques éléments supplémentaires !
En ce qui concerne ce hadith, je le connais, je pense qu’autoriser de frapper les enfants dès 10 ans ne veut pas dire LES FRAPPER NÉCESSAIREMENT. Je n’ai jamais lu de hadith parlant du prophète (Paix et Bénédiction de Dieu sur lui), le meilleur des hommes, en train de frapper un enfant ? De plus ça ne concerne que la prière.
Barak ALLAHu fikoum
Le juste milieu.
Le dialogue peut être la meilleur solution pour un évènement/enfant précis.
La douleur peut être la meilleur solution pour un évènement/enfant précis.
L’éducateur suprême (El Rabb) éduque Ses créatures en usant de la douleur. Et Allah est le plus Juste. Ainsi éduquer par la douleur n’est en aucun aucun contraire à la justice, c’est juste un outil à utiliser avec sagesse pour les situations qui l’imposent.
Ibn Béchir, vous l’aurez compris je ne suis pas d’accord =) L’enfant est un être en devenir, il n’est pas construit, un enfant qui meurt se voit ouvertes les portes du paradis peu importe ses actes, l’adulte lui peut trouver les portes de l’enfer… Un enfant est pur, en demande constante de savoir, de justice… Ce sont nos erreurs qui font qu’il fait des choses incorrectes, donc il ne mérite pas qu’on le frappe. De plus comme le dit Nasser, le châtiment corporel dont parle le hadith n’est pas une raclée, où une mise à l’amende, mais une petite tape qui ne laisse pas de marque, donc pas de gestes violents en réalité ! Et pour la prière ET à partir de 10 ans pas avant !
J’ai également eu la fessée Nasser, effectivement je ne suis pas choquée ! Heureusement que nous ne sommes pas tous traumatisés par la fessée 🙂 Mais je me dis qu’il faut que j’essaye de faire au mieux, avec ce qu’Allah m’a confié, une responsabilité ÉNORME, et qui intercèdera peut être pour moi le jour du jugement inchaALLAH. Les enfants sont un trésor de spontanéité, d’amour, de tolérence, de générosité, de justice : préservons toutes leurs qualité en étant de bons éducateurs inchaallah. Wa ALLAHu a’lem !
Barakallahu fiki pour cette réponse, ça porte à réflexion, je vais y réfléchir.
J’ai étais éduqué comme beaucoup d’entre nous à la dur (entendez punition corporelle mais je n’ai manqué de rien) et je ne peux m’empêcher de croire que cela a été bénéfique pour moi, la simple comparaison avec mes amis ou collègues n’ayant pas reçu ce type d’éducation me réconforte en cela, sans toutefois généraliser.
Dans ce hadith cité, vous avez bien fait de souligner qu’il s’agit de la prière uniquement, curieux, après une brève recherche je me suis aperçu que c’est ainsi que le commentent certains de nos savants : on ne frappe que pour la prière et les coups ne blessent pas. Aucun ne cause du mal. Si l’on frappes (et il est plus juste en français de dire taper car il n’y a aucune violence en cela) il ne faut pas que cela fasse mal et laisse une trace, c’est ce que l’on lit en commentaire du recueil de hadith dans Riyadh Salihin du shaykh Ibn ‘Utheymin. D’ailleurs lorsqu’on lit son commentaire, il semble que le shaykh comprenne ce hadith de permettre la punition corporelle au delà de ce hadith, dans certains cas pour l’éducation, le mieux est de retourner à ses paroles, elles sont minutieusement choisies dans l’audio et c’est sans compter sur la grande douceur que l’on connait du shaykh, pour celui qui à pu le lire ou l’écouter.
Pas facile, il faut solliciter l’aide d’Allah le Tout Puissant en cette tâche… Sacré pression, sacré tentation que constitue un nouveau-né, enfin on va d’abord profiter de ses sourires inshallah…
Salamou Alaykoum wa rahmatulah
Ouf, un bel article bien de chez nous. Jazaki Lah.
Je pense également que la violence est le chemin le plus court entre la frustration du parent et l’incompréhension de l’enfant.
Je suis totalement contre toute forme de violence, physique ou morale vis à vis d’un enfant (les adultes meritent quelques baffes parfois mine de rien)
Pour en revenir au hadith d’abou Dawood concernant la priere de l’enfant.
Je le prend tel quel, cependant, mettons nous en situation. Si vous avez l’habitude de frapper un enfant pour tout et pour rien, une verre cassé, un dessin sur le mur, etc..le jour ou vous le frapperez pour la salat il ne comprendra pas. Il mettra la priere sur le meme plan d egalité que » avoir dechiré son pull, avoir tiré les cheveux du ptit frere ou avoir craché sur la fenetre. Hors si l enfant n’a pas pour habitude de recevoir des claques pour rien, le jour ou la colere du parent sera manifeste pour la priere, il comprendra que la, on ne plaisante plus. C’est un acte manqué qui peut etre tres grave et que de ce fait la, on ne fait pas de cadeau. C’est bien le seul acte cité pour lequel le recours a la « force » est autorisé, voir conseillé.
Cela etant dit, faire de gros yeux ou punir severement (sans forcement frapper) peut avoir le meme effet. Mais evidemment ca demande aux parents d’avoir une maitrise de soi. Ce qui n’est vraisemblablement pas chose facile ..
Qu Allah nous facilite à etre de bons parents et qu’Il facilite à nos enfants de nous supporter.
salam alaikoum j’ai une question personnel a vous poser j aimerai parler en privé svp au sujet de l’education des enfant barakallahfik
Wa alaycoum salam, vous pouvez m’écrire à cette adresse : contact@islam-idf.com =)
Salem a’laikom
Que Allah swt préserve tousles enfants et qu’Il les guides dans le droit chemin insha’ALLAH.
ATTENTION: le fait de taper son enfant peut lui faire BAISSER SA FOI!!
Khire insha’Allah.
Wa salem a’laikom
as salâmu 3alaykum wa ra7mâtullâhi wa barakâtuh
Un rappel sur le fait de ne pas frapper ses enfants :
http://www.youtube.com/watch?v=ErbR_RMtvM8
Aïcha, épouse du Prophète صلى الله عليه و سلم , raconte de lui :
“Jamais il n’a frappé quelqu’un, ni une épouse, ni un serviteur.
La seule occasion [où il utilisait la force de son bras contre quelqu’un] était lorsqu’il combattait pour la cause d’Allah [contre des combattants ennemis]“
(rapporté par Muslim).
Bârak Allâhu fîki Oum Zaza pour tes articles. =)