Après avoir été filés par les forces de l’ordre de Newark, dans le New Jersey, un groupe de musulmans a décidé de porter plainte. Être filé dans la rue sur le chemin du travail, ou encore lorsqu’on va faire ses courses, forcément c’est déplaisant.
Suspects car musulmans
La police de Newark aurait mis en place des filatures se basant uniquement sur l’appartenance religieuse des individus. Les conséquences des attentats du 11 septembre 2001 semblent continuer à s’imposer aux États-Unis. Même si l’ensemble des associations musulmanes ont été claires sur la question, visant à dénoncer sans débat ce crime, les musulmans sont trop souvent dans la ligne de mire des forces de l’ordre américaines. Ils sont depuis, des suspects à chaque coin de rue, dans les aéroports, les entreprises, les gares, les mosquées…
La police de Newark aurait eu pour ordre de suivre les musulmans dans leur vie de tous les jours. Une filature pour savoir ce que fait le musulman lorsqu’il va travailler comme tout citoyen lambda, une filature pour savoir ce que fait le musulman lorsqu’il va se recueillir à la mosquée, ou bien une filature lorsque le musulman va faire ses courses au supermarché. Au cas où, car on ne sait jamais !
Quand y’en a marre
Un groupe de musulmans affirmant ne rien avoir à se reprocher, comme des millions de fidèles sur cette planète, a décidé de porter plainte contre les autorités de Newark. Cette mesure de filatures est jugée anticonstitutionnelle par les citoyens, alors que les autorités la juge en accord avec la loi. Le traumatisme du 11 septembre n’est pas éteint, il est encore bien présent. Il n’est pas question d’oublier ce qu’il s’est passé, mais de cesser cet amalgame entre terrorisme et Islam.
Dean Obeidallah, ancien avocat et humoriste aujourd’hui, tente de décontracter les choses. Du côté des citoyens, il est d’avis que la police n’emploie pas la bonne stratégie. Pour lui, il faut que les forces de l’ordre travaille main dans la main avec les musulmans pour en finir avec le terrorisme. Il craint qu’agir ainsi oppose définitivement les deux. Sa bonne volonté est à saluer, même s’il apporte de l’eau au moulin à une autre stratégie du gouvernement : obliger demander aux musulmans de coopérer, comme s’ils étaient au courant de toutes les opérations terroristes existantes. Une traque indirecte, comme si être fidèle d’une mosquée engendrait nécessairement de côtoyer des personnes mal intentionnées. Une preuve qu’aux États-Unis, dans beaucoup de villes encore, les gens craignent les musulmans pour ce qu’ils représentent. Merci aux médias et aux séries policières.
Ce groupe de musulmans a eu le courage de dire « stop ». Nous sommes des citoyens comme les autres et n’acceptons pas de devenir les victimes d’un système. Le quotidien de tout être ne peut faire l’objet d’une surveillance permanente « sous prétexte que ». Une manière légale d’agir et de réagir. Courage à eux.
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