National Geographic fait profil bas après des décennies de reportages racistes

Rares sont les médias qui reconnaissent leurs erreurs, pourtant National Geographic se distingue de ses pairs en faisant son mea culpa.

Le magazine américain justifie le lancement de son numéro d’avril dédié aux problèmes de racisme et à la diversité ethnique. On peut notamment voir en couverture, des sœurs jumelles nées d’une mère anglaise et d’un père jamaïcain, l’une est blanche, l’autre noire avec comme sous-titre : « Ces sœurs jumelles nous font repenser tout ce que nous savons sur la race ».

Une bonne entrée en matière pour la rédactrice en chef, Susane Goldberg de revenir sur le passé du magazine.

« Pendant des décennies, nos reportages ont été “racistes” », a-t-elle écrit en titre de l’édito publié le 12 mars dernier.

Né à l’apogée du colonialisme en 1888, National Geographic a suivi la tendance de l’époque, celle de la discrimination et de la ségrégation. La rédactrice rappelle qu’en 1916, le magazine désigne les aborigènes d’Australie comme des « sauvages » possédant « la moindre des intelligences humaines ».

Etant la « première femme et première personne de confession juive » à la tête de la revue américaine, Susanne Goldberg déplore le concept de « race » véhiculé par le magazine.

Le choix de cette « couverture exceptionnelle du sujet des races » a poussé la rédactrice à faire un examen de conscience car « le principe même de races est une hérésie scientifique, et ne résulte d’aucune façon d’une différenciation biologique », a-t-elle écrit.

Lu et apprécié par des millions de personnes à travers le monde, le succès du magazine incite à la réflexion.

« La manière dont nous présentons les minorités a une importance cruciale » explique la journaliste qui reconnaît que le magazine « a très peu fait pour faire en sorte que ses lecteurs dépassent les stéréotypes de la culture blanche occidentale ».

Un mea culpa tardif certes mais qu’il convient de saluer. Susane Goldberg jette un pavé dans la mare en dénonçant les préjugés véhiculés par les médias traditionnels.

Pour elle, il est temps « D’analyser le recours politique actuel aux logiques éhontément racistes et de prouver que nous valons mieux que cela . »

By Younes