Une année s’est écoulée depuis le début des révoltes populaires en Syrie et le bilan est lourd. Les manifestations du peuple syrien ont été réprimées dans le sang, pour aboutir finalement à une guerre civile avec des affrontements entre l’armée régulière et les milices formées par l’opposition.

Principaux épisodes du conflit syrien

Le 15 mars 2011, des contestations populaires dénoncent la tyrannie du Gouvernement syrien au pouvoir depuis plus de 40 ans. A la suite d’un appel d’une page facebook, les syriens se rassemblent pour dénoncer pacifiquement le régime.

Le 18 mars, la contestation populaire note ses premiers morts. Les forces de sécurité ouvrent le feu sur des manifestants à Derra, révoltés par l’arrestation d’enfants torturés pour des graffitis anti-régime sur les murs. Le 30 mars, Bachar el Asad prend la parole et dénonce en public une « conspiration ».

Ensuite, s’enchaîne un cycle de violence : des manifestations réprimées de manière sanglante, des villes sont assiégées et pillonées par l’armée (25 avril, Deraa). Le 1er juin, l’ONG Human Rights Watch dénonce les « crimes contre l’humanité » en Syrie.

En Juillet 2011, l’opposition s’organise militairement et l’Armée Syrienne Libre (ASL) représentant l’armée de l’opposition prend forme composée essentiellement de déserteurs. Le 2 octobre 2011, le Conseil national syrien est créé à Istambul et rassemble les plus importants partis de l’opposition (en exil), et ce, malgré leur divergence.

Le 7 novembre, Homs, ville stratégique, est sinistrée, et connaitra l’un des plus grands massacres du conflit. Le Gouvernement syrien dénonce les terroristes qui cherchent à destabiliser et diviser l’unité nationale et qui seraient les responsables de ces massacres. Mais le conflit perdure et prend de l’ampleur touchant de plus en plus de villes.

Face à son impuissance en raison des vetos sino-russes, l’ONU encourage la Ligue Arabe dans la gestion du conflit. Le 22 décembre, une délégation de la Ligue Arabe se rend en Syrie afin de résoudre le conflit mais en vain. Le travail de la Ligue Arabe est d’autant plus délicat dans la mesure où en son sein, des Etats prennent partie plus ou moins indirectement au conflit.

Le 4 février 2012, la Russie et la Chine posent de nouveau leur deuxième veto, au Conseil de l’ONU sur la résolution condamnant cette répression, paralysant ainsi l’action de la communauté internationale. De grandes atrocités sont commises : le 12 mars dernier on retrouve les corps de 45 femmes et enfants tués.

La médiatisation du conflit devient elle aussi périlleuse avec l’interdiction aux médias étrangers d’entrer dans le pays, qui de toute façon, ne sont pas en sécurité. Des journalistes y ont trouvé la mort.

Un peuple meurtri

Ce conflit a débouché sur une véritable guerre civile qui a terriblement frappé le peuple. Jamais la Syrie n’a connu un conflit de cette ampleur, avec autant de morts. Le nombre de morts diverge selon les sources mais il y aurait plus de 8 000 morts en Syrie en une année. Selon une ONG syrienne, ce serait plutôt 9 000 morts. Pour d’autres, ce seuil a atteint les 10 000 morts. Ils sont en grande majorité des civils, et les femmes et les enfants n’ont pas été épargnés.

Beaucoup d’ONG dénoncent les arrestations abusives, et surtout les tortures et les barbaries commises en Syrie. L’ONU estime également à plus de 30 000 réfugiés syriens. Ils seraient maintenant 15 000 réfugiés en Turquie, près de 12 000 au Liban, et 7 000 en Jordanie. Et plus de 200 000 syriens ont été déplacés à l’intérieur même du pays.

Les convois humanitaires sont très souvent bloqués, et pourtant le pays manque de tout (soins médicaux, matériels, nourritures, etc).

Vers le début d’une sortie du conflit ?

Le Secrétaire de l’ONU, Ban Ki Moon a déclaré «Nous n’avons aucun moment à perdre. Une minute ou une heure signifiera plus de morts». L’ONU s’est retrouvée jusqu’à présent dans une impasse, en raison des vetos de la Chine et la Russie, deux alliés de la Syrie. Mais, le mercredi 14 mars 2012, le Conseil de Sécurité des Nations Unies a adopté un texte soutenant la médiation de Kofi Annan afin de mettre fin à ces violences qui ont duré un an. Le Conseil de Sécurité a donc demandé au Gouvernement syrien d’appliquer le Plan Annan. Cependant, ce plan a moins de poids qu’une résolution mais il permettrait de mettre fin aux violences, de laisser l’aide humanitaire entrer, et de laisser place à la négociation.

Ce texte demande aux deux parties, Bachar Al-Assad et l’opposition de « travailler de bonne foi » et d’ « appliquer totalement et immédiatement » ce plan de règlement en 6 points. Les deux protagonistes ne sont pas en accord sur la manière de cesser le conflit. Bachar Al-Assad imposait comme condition que l’opposition pose les armées en première. L’opposition exige comme condition sine qua non le départ du dirigeant. Le dialogue semble impossible et le bras de fer entre les deux s’éternisent d’où la nécessité urgente d’introduire un médiateur extérieur.

Ce plan est aussi une voie médiane afin d’obtenir une position commune avec la Chine et la Russie. La Russie, opposée à toute ingérence militaire en Syrie, a cependant émis une réserve : ne pas imposer d’ultimatum, ni faire de menaces, à son allié. Espérons que ce plan est le signe avant-coureur de la fin de ce violent conflit qui ravage tout un peuple. C’est aussi une question de temps, et tout comme l’a dit le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki Moon  «nous n’avons aucun moment à perdre. Une minute ou une heure signifiera plus de morts».

By Younes

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