Vendredi dernier, le gouvernement Marocain a annoncé son intention d’instaurer une loi visant à légaliser l’avortement, uniquement en cas de force majeur, comme les cas de viol, d’inceste ou de malformation du foetus. Une réforme défendue par la Ministre du développement sociale et de la famille, Mme Nouzha Skalli et qui devrait être votée pour la première fois dans le Royaume. Pourtant, il s’avère qu’en pratique, les cas d’avortement existaient déjà de manière tabou et totalement clandestine.
Une réforme prévue dans « des cas extrêmes »
«Le recours à l’avortement légal dans des cas extrêmes, comme le viol, l’inceste ou les malformations profondes du fœtus, n’est plus un tabou. Il fait partie d’un agenda gouvernemental» a déclaré vendredi, Mme Skalli. Pour la Ministre, cette nouvelle réforme permettra de lever le voile sur un phénomène tabou qui se répand de façon clandestine au Maroc et qui échappe aux autorités du pays ayant interdit cette pratique. Des peines de 6 mois à 2 ans de prisons fermes sont en effet prévues pour «l’avorteur et l’avorté ainsi que les personnes intermédiaires, sauf quand il s’agit de préserver la santé ou la vie de la mère».
Pourtant, les ONG recenseraient « Entre 600 et 800 avortements médicalisés et 200 autres, non médicalisés » qui « sont pratiqués chaque jour au Maroc ». Malgré son caractère controversé, Mme Skalli affirme que le but de cette réforme serait donc de mettre un terme aux interruptions volontaires de grossesse qui se font de manière illégale, par des gynécologues qui tolèrent cette pratique. «Entre 2003 et 2010, 500.000 enfants sont nés de mères célibataires. La législation actuelle ne permet même pas à une femme victime d’inceste d’avorter. Idem pour les cas de viol» ajoute t-elle. Une décision qui fait tache dans un pays où l’Islam est la religion d’état.
L’Islam et l’avortement
Dans un pays musulman comme le Maroc, où les valeurs propres à l’éthique musulmane sont fortement intériorisées, la légalisation de l’IVG, même dans certains cas, apparaît choquante, à juste titre. Au regard de l’Islam et même si il y a quelques points de divergence, l’avortement est en effet par principe interdit car considéré comme un crime contre l’humanité dès lors qu’il s’agit d’interrompre la formation d’un futur être. Quelques éclaircissements :
En ce qui concerne le fœtus qui a atteint le troisième niveau d’existence – et qui a donc 120 jours ou plus –, il n’est permis d’avoir recours à l’avortement que dans un cas extrême : celui où il est établi médicalement que la mère va mourir si elle reste enceinte de ce fœtus. Il est vrai que certains ulémas sont d’avis que le recours à l’avortement est interdit même dans ce cas, car mère et fœtus sont tous deux des êtres vivants, et l’on ne peut, pour sauver la vie d’un être humain, en tuer un autre. Néanmoins, l’avis autorisant l’avortement dans ce cas est dû à la considération suivante : certes, l’existence de l’embryon a alors atteint son troisième niveau ; cependant elle n’est pas encore au même niveau – le quatrième – que celui de sa mère, et ce cas de nécessité absolue autorise que l’on préserve la vie de la mère en mettant fin à celle du fœtus (Halâl wa harâm, Khâlid Saïfullâh, pp. 308-309, Fatâwâ mu’âssira, al-Qardhâwî, tome 2 p. 547).
Et en ce qui concerne le fœtus qui n’a atteint que le premier ou le second niveau d’existence – et qui n’a donc pas encore 120 jours –, il est permis d’avoir recours à l’avortement dans l’un des deux cas suivants :
– le cas où il est établi médicalement que la mère risque une très grave maladie ou la mort si elle reste enceinte de ce fœtus ;
– et le cas où il est établi médicalement que le fœtus est atteint d’une malformation grave ou qu’il souffre d’une très grave maladie.Vous avez noté que, pour les deux cas, j’ai bien dit : « dans le cas où il est établi médicalement » : il s’agit en effet d’avoir un avis médical sûr et non de se baser sur ses pensées personnelles.
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La Ministre tient à préciser que « ces cas extrêmes doivent être prévus par la loi en tenant compte des considérations éthiques et religieuses. ». Cela veut il dire que cette future réforme se construira selon les principes de l’Islam ? Ou autorisera t-elle à une femme enceinte d’un enfant illégitime de plus de 40 jour par exemple, de mettre fin à sa grossesse, sachant que l’Islam l’interdit clairement ? Autant d’interrogations qu’il est important de soulever, tant ce sujet délicat demande réflexion.
Par Oum Maryam
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Salam ‘alaykoum,
Ce pays sombre malheureusement, depuis une décennie, dans l’égarement le plus complet!
Depuis qu’ils se sont ouverts à l’occident et qu’ils ont choisit pour la grande majorité des Marocains d’accepter le mode de vie occidental, il y a une totale perte des valeurs, de la morale, de la pudeur.
Et bref, une perte des valeurs de l’islam!
Vente et consommation libre d’alcool, boites de nuit, avortement légalisé etc. Sa va crescendo!
A avoir voulu accepter les touristes du monde entier et particulièrement d’Europe, sans garde fou, en autorisant tout, en leur permettant d’investir à tout va comme bon leur semble, c’est ce qui arrive.
Quand on voit des villes touristiques comme Marrakech, les français sont chez eux là-bas: c’est LEUR ville et plus aux Marocains!
Après avoir colonisé par la force en Algérie, la France a adopté une méthode bien plus sournoise et perfide: la colonisation économique et touristique le sourire aux lèvres.
Et les marocains plongés dans une léthargie totale, ne semble pas prêt à s’en réveiller. Le réveil sera douloureux dans plusieurs années, quand la majorité se rendra compte de tout ce qu’elle a perdu et du peu qu’elle en a retiré.
Ne vendez pas votre religion à vil prix…
Qu’Allah nous guide et nous en préserve.
assalaam aleykoum
des shouyoukh ont légiféré l’avortement en cas de viol si le foetus n’a pas atteint les 120j (notamment sheikh Otheymine mais pas que, faites une recherche), il n’y a rien de choquant. comme pour tout il y a divergence mais oui ça a été légiféré.
la seule chose c’est qu’il y aura forcément des abus avec effectivement cette perte de valeur morale ambiante. qu’Allah nous guide.
Assalam aleykoum,
Oum Salil souligne en effet la nécessité d’encadrer, pour la santé de la mère et de ses futurs enfants, l’avortement s’il est le fruit d’un viol. Je ne pense pas me tromper en affirmant que l’avortement, dans ce cas bien précis, est autorisé en Islam.
Maintenant, au vu du chiffre cité dans l’article, on ne me fera pas croire qu’il s’agit de 500.000 viols ou incestes. Il y a un réel problème, croissant, au Maroc.
D’ailleurs, ce pays est souvent cité lorsque que l’on parle d’Hijra. Pour l’avoir visité plusieurs fois, je n’ai jamais compris pourquoi (?!)
salam alikoum fatima, qu as tu visité au maroc? MARRAKESH, casablanca,les hotel 5 etoiles, les plages touristiques, non cette partie du Maroc n est pas représentative, le maroc reste un pays très pieux ,très pratiquant , concernant le chiffre de 500000 avortements ,il me parais un peu gros , et meme si c étais vrai, bien sur,dans ces avortements il y a eu des grossesses dans le haram , hors mariage, comme dans beaucoup de pays musulmans,
par exemple, savais tu que cette nouvelle loi d avortement que veut appliquer le maroc, existe depuis des années en arabie saoudite ,au pakistan…
je te met un lien et tu seras bien etonné:http://www.svss-uspda.ch/fr/facts/mondial-liste.htm
Aleykoum salam,
Le nord du Maroc, très peu pour moi merci. Les hôtels encore moins, vous m’avez surprise ?!
Je fréquente essentiellement le sud du Maroc, une région réputée pieuse et pourtant … Ce qui motive les gens là-bas sont plutôt les traditions (souvent contraires à l’islam et qui bafouent les droits fondamentaux de la femme, d’ailleurs) et SURTOUT le qu’en dira-t-on. Les « coulisses » sont souvent un peu différentes … Le Maroc reste, du nord au sud, un pays où l’alcool est en vente libre, où le haschich est roi, où n’importe qui peut louer une chambre d’hôtel sans être inquiété, où l’on peut se baigner presque dénudé etc etc.
Quant à la loi sur l’avortement, je suis bien sûr pour. Mais dans le cadre défini par l’islam, pas pour encourager les relations hors mariage.
Wa aleykoum assalam.
Assalam aleykoum,
merci pour l’article et pour vos efforts , jazakom allaho khayrane
Si le royaume s’était permit de condamner à mort pour meurtre celle qui avorte et ceux qui pratique l’avortement dans le cas d’un avortement « post 120 jours » (être humain ayant une âme) l’avortement clandestin ne se serait sûrement pas généralisé et la question de la légalisation ne se serait pas posée.
L’avortement après les 120 jours n’est qu’une façon moderne et médicale d’enterrer son enfant vivant :
« Et lorsqu’on annonce à l’un d’eux la naissance d’une fille, son visage s’assombrit et une tristesse profonde, mais contenue l’envahit. Il se cache des gens, à cause du malheur qu’on lui a annoncé. Doit-il garder cette fille malgré la honte engendrée ou l’enfouir dans la terre ? Combien est mauvais leur jugement ! » (Coran : 16/58-59)
« Et lorsqu’on demandera à la fille enterrée vivante pour quel crime a-t-elle été tuée ? »(Coran : 81/8-9)
Pour celle qui ont été victime de viol ou d’inceste, qu’Allah leurs accorde une large compensation, mais si Allah a décidé d’en faire la cause d’un enfant il faut patienter car Allah n’est point injuste et Il est parfaitement connaisseur de l’origine de cette enfant :
« À Dieu appartient la royauté des cieux et de la terre. Il crée ce qu’il veut. Il fait don de filles à qui il veut, et octroie des garçons à qui il veut. Ou bien il donne à la fois garçons et filles ; et il rend stérile qui il veut. Il sait et est capable de tout » (Coran : 42/49-50)
Assalam aleykoum Ibn Béchir,
Je me permets de réagir à la 1ère partie de votre commentaire je cite : « Si le royaume s’était permit de condamner à mort pour meurtre celle qui avorte ».
Rejeter la faute uniquement sur la femme est, à mon sens, injuste. Les hommes sont tout aussi fautifs que les femmes, que ce soit dans le cas d’un viol, d’un inceste, d’une relation hors mariage, voire d’un époux qui refuse d’assumer ses responsabilités.
as salam aleykoum
attendons de voir ce que donnera la loi, pour l’instant pas d’indication sur ses détails. L’article pose la question : est ce que cette légalisation entrera dans le cadre fixé par certains 3ulémas.
Autre chose par contre et qui est étonnante au Maroc, c’est que selon des avis de savants Malikites (école de jurisprudence officielle et majoritaire au Maroc) l’avortement est strictement interdit.
Asalam aleykoum
Je suis marocain et j’habite à Casablanca.
Je vais être claire. Je prends un exemple si ma sœur à tomber enceinte d’une façon frauduleuse (NB : elle est mariée Lhamdoulah), je la tuerai elle et son bébé. J’ai qu’une seul sœur c’est plutôt radical mais c’est comme sa et elle le sait. Donc en supposant cette loi peut sauver ma sœur de l’indignation familiale et social. Donc je suis pour cette loi.
Pardon pour la grammaire ou l’orthographe.
salam alaykoum… « Si ma soeur tombe enceinte, je la tue elle et son bébé » … Akhi tu sais quoi ne fait pas ça… Couche toi juste sur la voie expresse d’une gare ferroviaire ou alors va apprendre ta religion! Le prophète n’a jamais recommandé que l’on fasse ça à une femme qui aurait fauté…
Je le connais le Maroc, je suis une française, et j’ai vécu dans les quartiers populaires de la banlieue de Casa. C’est là que tout se passe : les banlieues, les campagnes…
Il ya une pauvreté de l’imane, une pauvreté de la crainte d’Allah. Les hommes n’ont même pas peur de draguer une femme voilée ou de la suivre dans la rue. Et tu peux même te faire frapper au mieux de faire traite de p**e si tu réponds » Crains Allah! »…
Et la culture du pyjama qu’ont les jeunes filles, oui… On a le droit de sortir en pyjama dehors, au milieu des hommes, sans être inquiétée par qui que ce soit, avec l’accord de la société entière. Et les garçons qu’on force à quitter le plus tôt l’école pour aller travailler. Et les parents qui rêvent d’un mariage comme ceux des « wled frança » et lala l3arossa…
Alors une ignorante + un ignorant+ les feuilletons latinos sur 2M+ des parents complètement à l’ouest ça donne ce genre de situations, des bébés hors mariages, qui iront remplir les orphelinas… Les orphelinas au maroc, c’est comme les boites de nuit, c’est toujours blindé… Tiens donc? y aurait-il une corrélation? Et parlons en des filles mères, mises au banc de la société, ou mariées vite fait bien fait au plus offrant ou au père, pour peu qu’on ait pu faire assez peur à la famille du jeune homme.
Le maroc, c’est un pays ou tu ne peux pas t’assoir dans tous les cafés , restaurant, ou glaciers avec ton propre mari…de peur d’être mêlés à une foule de couple illégitimes ou de prostituées ayant alpagué son client…
Et les musulmans pieux, ne réclamant pas une révolution bruyante ni même une destitution de la monarchie sont sous pression. Et ils disent timidement aux MRE qui bien que la pratique soit difficile en europe restent accrochés à la religion… » La religion est partie avec vous et reviendra avec vous ».
Quant aux avortements… Toutes les femmes qui ont la joie de porter les enfants de l’homme qu’elles aiment n’osent imaginer la détresse de celles qui ont été forcée. Ceux qui ont lu la détresse de l’invocation de Myriam oum Issa alayha salam » Malheur à moi… », et celles qui connaissent la douleur de l’enfantement se tairont face au choix cornélien qui se dresse devant ses femmes.
En attendant, ne résumez pas le Maroc à une carte postale, voyez plus loin. Qu’Allah assiste les gouvernants pour qu’ils gouvernent avec justice et discernement et qu’il donne aux peuples la volonté de changer pour le mieux amine