Le Maroc, terre de transit pour beaucoup de réfugiés sub sahariens, tente de trouver des solutions aux conditions critiques des réfugiés sur leur sol à travers les arts. Ateliers de confection artisanales, pièce de théâtre, ou encore artistes invités à résidence, le Maroc est porteur d’initiatives encourageantes en direction des populations fragiles venues de tous pays pour fuir la pauvreté, la guerre ou la famine.
Nathalie Freige, directrice marketing de Migrants du Monde, implanté dans la zone ouvrière Yacoub el Mansour à Rabat, se félicite de voir dans les ateliers de couture des femmes de tous pays transmettre leur savoir-faire dans un lieu chaleureux d’échanges culturels. » Elles ont l’opportunité de transmettre leur savoir-faire si bien qu’une afgane transmet à une congolaise, et que cette dernière enseignera à une marocaine ». Khadija Hussein Salih, une réfugiée irakienne confirme: » Sinon je resterais à la maison à réfléchir à d’horribles choses. En plus de l’argent que je gagne, cela me fait me sentir utile. »
Dans un tout autre registre, Bilal al-Jouhari, porte parole de la GADEM, organisation de lutte contre le racisme, affirme que « vivre ensemble et s’accepter commence par la compréhension des uns et des autres. » Pour lui, » cela ne peut passer que les initiatives culturelles ». L’organisation co sponsorise « le théâtre des opprimés », une pièce de théâtre écrite par des femmes réfugiées, devant se jouer sur la place publique pour faire réagir les passants aux conditions de vie au Maroc des migrants.
Dans la même optique de sensibiliser les marocains aux problèmes de discrimination, et de conditions de vie des réfugiés, L’Appartement 22, à Rabat, est une résidence artistique qui acceuille cette année deux artistes nigériens pour préparer une installation pour l’été prochain. Pour ce faire, Iduma Emmanuel, l’un des deux artistes, dit avec clarté s’être déplacé car « personne ne peut prétendre comprendre un migrant s’il n’a pas partagé le même contexte, la même réalité ».