Une liberté d’expression à deux vitesses

Nous nous permettons de revenir sur la polémique autours du licenciement du chroniqueur satirique de France Inter Stéphane Guillon. Nous nous arrêtons sur cette histoire non pas parce que nous sommes fan des prestations de Guillon mais parce que cela démontre une fois de plus la différence de traitement que les médias et les personnalités réservent à l’Islam.

Guillon animait donc une chronique quotidienne sur France Inter pendant laquelle il attaquait sèchement à coup d’insultes et des blagues vulgaires, hommes politiques et autres personnalités dont son patron. Effectivement, il lui arrivait de dire tout haut ce que tout le monde pensait tout bas et sa liberté de ton en agaçait plus d’un à commencer par sa hiérarchie mais aussi au plus haut lieu de nos instances. C’est alors qu’il y a quelques jours après avoir fait un billet à charge sur son patron il a été licencié sous un prétexte des plus abstrait. On pourrait comprendre que n’importe quel patron agacé licencie son employé dans de telles circonstances mais venant d’un soit disant fervent de la liberté d’expression… Oui car le patron de Stéphane Guillon n’est autre que Philippe Val.

La provocation au titre de la liberté
Ce nom ne vous dire peut être rien mais Philippe Val est l’ancien patron du journal Charlie Hebdo qui avait publié les caricatures danoise du Prophète Mohamed (sallallahou 3aleyhi wa ssalam). S’en était suivi des manifestations en France et partout dans le monde pour protester contre la publication des caricatures. Des millions de musulmans avaient été touchés, blessés par ces insultes faites à l’Être le plus cher à leur yeux mais la liberté d’expression est plus importante que la foi et les sentiments de milliard de musulman. Plusieurs associations musulmanes dont l’UOIF avaient demandé la non publication des caricatures dans Charlie-Hebdo et l’affaire avait été portée au au tribunal.

L’arroseur arrosé
A l’époque Philippe Val défendait œil pour œil  dent pour dent la liberté d’expression. Ralliant à sa cause homme politiques de droite comme de gauche, Charlie Hebdo a fini par obtenir gain de cause, les caricatures ont été publiées.  Au tribunal, Philippe Val le sauveur de la liberté et de la démocratie face aux dangereux islamistes dira :

« Il s’agit d’une critique de la religion en tant qu’idée, mais en aucun cas elle n’exprimait un mépris quelconque envers les croyants d’une foi quelconque » … « Je suis content, pas uniquement pour Charlie H. mais pour nous. C’est une bonne nouvelle pour ceux qui croient à la liberté d’expression et pour les musulmans laïcs et républicains »

Pardon, vous avez dit Liberté d’expression ? Aujourd’hui, Philippe Val licencie son employé Stéphane Guillon car il s’est senti insulté à travers une chronique de ce dernier. Plus question ici de liberté d’expression pour l’ancien patron de Charlie Hebdo, on ne peut pas dire n’importe quoi dans les médias…
Il y a comme qui dirait deux poids deux mesures, d’un côté quand il s’agit des caricatures du Prophète (psbl) la liberté d’expression doit être préservée même si celle ci blesse au passage des millions de musulmans et quand ses partisans se sentent blessés ils licencient en disant on ne peut pas tout dire au nom de la liberté d’expression…

By Younes

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