A peine formulés, les traditionnels vœux du président de la République aux français (et autres invisibles laissés pour compte) ont provoqué les critiques sévères de l’opposition, contrées par le soutien infaillible du Parti Socialiste.

Najat Vallaud-Belkacem, porte-parole du gouvernement, a ainsi tweeté « L’emploi 1ère priorité, compétitivité conciliable avec solidarité, valeurs assumées… Les vœux présidentiels donnent envie de se projeter dans 2014 ».

Le secrétaire général adjoint de l’UMP Geoffroy Didier a, quant à lui, affirmé que : « Si ces vœux étaient sincères, ils étaient surtout stériles. […] François Hollande s’est ainsi affiché ce soir comme un récidiviste de l’inertie, prouvant une nouvelle fois qu’il préfère les pansements aux réformes et l’immobilisme au courage ».

Opportuniste, le Front National élague le terrain : « Cela ressemble beaucoup à du Chirac ou du Sarkozy, on retrouve les même phrases, les mêmes rengaines, la même inconsistance surtout… » déclare Marine Le Pen, tandis que son vice-président Florian Philippot regrette « l’ouverture totale des frontières avec la Roumanie et à la Bulgarie donc aux Roms. »

Quel bilan depuis 2012 ? Lumière sur quelques éléments

Le 31 décembre 2012, soit six mois après son investiture, François Hollande avait présenté pour la première fois ses vœux et comme ses prédécesseurs, il avait effectué un premier bilan avant de tracer les grandes perspectives de 2013.

Si sa promesse d’inverser la courbe du chômage avant un an est un échec évident, il avait aussi affirmé que l’Europe avait enfin mis en place « les instruments de stabilité et de croissance qui lui manquaient », avant que la crise chypriote oblige l’agence Standard & Poor’s a dégrader la note de l’Union européenne (Moody’s retirait aussi son triple A à la France).

Grimace aussi du côté de l’emploi, puisque le « pacte de compétitivité » qui devait permettre la relance de la croissance est directement financé par la hausse de deux des trois taux de TVA (à partir de janvier 2014).

Qu’attendre en tant que citoyen musulman pour 2014 ?

Harlem Désir, premier secrétaire du PS, a écrit « Les Français ont vu ce soir un président de la République […] intransigeant sur la défense des valeurs de la République ».

Nous ne remettrons pas en doute l’opinion de M. Désir ! En effet, depuis que la laïcité est devenue l’obsession délirante de la République française, les contestations des musulmans à l’encontre des lois liberticides dirigées contre eux n’ont jamais été aussi nombreuses. L’intransigeance est-elle vraiment la réponse adaptée aux citoyens lésés que nous sommes ?

Mamans voilées potentiellement interdites de sorties scolaires, des centaines de jeunes filles déscolarisées depuis dix ans déjà, des femmes en niqab verbalisées quand elles ne sont pas agressées physiquement ou verbalement, licenciements d’employées musulmanes… Une marmite qui bout et qu’il n’est pas bon de couvrir indéfiniment.

Plusieurs associations appellent par ailleurs à manifester en mars 2014 pour réclamer l’abrogation de la loi promulguée le 15 mars 2004 (interdiction du port du voile dans les écoles publiques) et les dispositions discriminatoires contre les femmes musulmanes en général. Une annonce faite par Houria Bouteldja (Parti des Indigènes de la République), supportée par le Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF), Mamans Toutes Égales, ou encore le Collectif féministe pour l’égalité (CFPE).

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