Les Marocains consomment moins d’alcool que les Algériens et les Tunisiens

Comme le rapporte l’OMS dans son rapport Global status report
on alcohol and health, la consommation moyenne d’alcool au Maroc en 2016 par habitant s’élève à 1.1 litres pour les hommes et 0.1 litres pour les femmes. Evidemment on est loin des 20 litres consommés par les hommes en France et les 5 litres consommés par les femmes mais le chiffre fait réagir dans un pays quasi-exclusivement musulman.

Il reste malgré tout inférieur aux statistiques de l’Algérie avec 1.6 litres par an pour les hommes et 0.2 litres par an pour les femmes, et la Tunisie avec 3.6 litres par an pour les hommes et 0.2 litres par an pour les femmes.

Sûrement outrageants, ces chiffres n’en sont pas moins à étudier précisément face à des phénomènes qui touchent quasiment toutes les sociétés musulmanes. La Jordanie par exemple est également à 1.3 litres par an pour les hommes en moyenne, tout comme le Sénégal. La Gambie, pourtant à 90% musulmane, affiche plus de 6 litres par an pour les hommes. L’Afghanistan et le Pakistan affichent une moyenne à 0.4 et 0.5 litres par an respectivement, et même l’Arabie Saoudite, où la consommation d’alcool est pourtant strictement interdite, affiche une étonnante statistique d’un verre par an par homme en moyenne…

Les « bons élèves » sur le tableau sont la Mauritanie, le Koweït, la Somalie et le Yémen avec une consommation nulle.

Au-delà des légitimes questions sur les méthodes utilisées par le rapport, les facteurs explicatifs (notamment l’ouverture depuis des années de brasseries locales avec la bénédiction de l’Etat…), et les tendances à la hausse ou à la baisse dans chacun des pays, ce rapport donne sûrement l’occasion de rappeler qu’il n’y a pas de tabous en matière de religion. L’interdiction est claire dans la religion musulmane, et ancrée dans les cultures locales mais une proportion importante de la population, de jeunes notamment, se tourne tout de même vers l’alcool. Pourquoi? Quelles conséquences (à titre individuel et au niveau de la société) et que faire pour endiguer le phénomène. Les prédicateurs ne devraient-ils pas notamment, s’intéresser aux facteurs qui attirent les jeunes ou moins jeunes vers l’alcool et aux actions de l’entourage et de la société qui peuvent les aider à en sortir?

Rares sont les prêches sur le sujet et nous souhaitions partager un beau rappel du Pr. Rachid Haddache sur l’alcool, les drogues et autres tentations en été

A noter que le phénomène, pour des raisons essentiellement culturelles, touche surtout les hommes, la consommation des femmes étant quasi-nulle dans la plupart des pays cités, même si la aussi les moeurs sont en train de changer…

Rappelons juste deux hadiths quant à nous:

«Toute boisson susceptible d’enivrer est illicite, en si petite quantité que ce soit » « Kull muskir haram, kathiruh wa qaliluh »Hadith rapporté par Al Bukhari et Muslim.

«Dieu maudit le vin, celui qui le presse, celui à qui on le presse, celui qui le boit, celui qui le prend, celui à qui on le prend, celui qui le vend, celui qui le sert et celui qui à qui on le sert »Hadith rapporté par Al Bukhari,