Comment identifier ses défauts : Les conseils de l’Imam Al-Ghazali
L’Imam Al-Ghazali, dans ses enseignements, souligne l’importance cruciale pour un croyant de prendre conscience de ses propres défauts. Il explique que si Allah Le Sublime veut du bien à une personne, Il lui ouvre les yeux sur ses imperfections. Une perspicacité aiguisée permet de reconnaître ces défauts et ainsi de pouvoir les corriger.
Malheureusement, la plupart des gens ignorent leurs propres faiblesses, voyant la paille dans l’œil de leur voisin sans remarquer la poutre dans le leur.
L’Imam Al-Ghazali propose quatre méthodes pour parvenir à cette connaissance de soi :
Observer les défauts des autres pour s’examiner soi-même : La quatrième méthode consiste à fréquenter les gens et à considérer comme un défaut chez soi tout ce qui est blâmable chez les autres. Le croyant est le miroir de son frère, il voit dans les défauts d’autrui ses propres faiblesses, car les inclinations de l’âme sont similaires dans la poursuite des passions. Ce qui se manifeste chez l’un se retrouve, sous une forme ou une autre, chez les autres. Il convient donc d’examiner sa propre âme et de la purifier de tout ce que l’on désapprouve chez autrui.
L’Imam Al-Ghazali considère cette méthode comme une excellente forme d’éducation. On rapporte que Jésus, la paix soit sur lui, interrogé sur son éducateur, répondit : « Personne ne m’a éduqué. J’ai vu l’ignorance de l’ignorant et je l’ai évitée« .
En conclusion, l’Imam Al-Ghazali souligne que ces méthodes sont des recours pour ceux qui n’ont pas la chance de trouver un cheikh connaisseur, intelligent, clairvoyant, compatissant et sincère, entièrement dédié à la purification de soi et à l’éducation des autres. Celui qui trouve un tel guide a trouvé un véritable médecin de l’âme, qu’il doit fréquenter assidûment pour se libérer de ses maux et échapper à la perdition.
L’Imam déplore que nous en soyons arrivés à un point où celui qui nous conseille et nous révèle nos défauts est devenu la personne la plus détestée, ce qui révèle une faiblesse de la Foi. Il nous rappelle que les mauvais caractères sont comme des serpents venimeux qui blessent le cœur et dont la douleur pourrait durer éternellement.
Au lieu de nous réjouir de celui qui nous alerte sur ces dangers et de nous efforcer de les éliminer, nous préférons le critiquer en retour, nous détournant ainsi du bénéfice de son conseil.
L’Imam Al-Ghazali attribue cette attitude à la dureté du cœur engendrée par l’accumulation des péchés et, fondamentalement, à la faiblesse de la Foi. Il implore Allah de nous guider vers la droiture, de nous rendre clairvoyants quant à nos défauts, de nous occuper de leur guérison et de nous accorder la gratitude envers ceux qui nous révèlent nos imperfections.