Légalisation du port du voile pour les élues genevoises

Dans un communiqué publié ce mardi, la Cour de justice genevoise a ainsi indiqué que sa chambre constitutionnelle avait levé l’interdiction faite aux députés régionaux de signaler leur appartenance religieuse, abrogeant un article de la loi sur la laïcité datant de février 2019.

Les élues genevoises pourront continuer à porter le voile en toute légalité.

Une loi qui avait pourtant été acceptée lors d’un vote populaire en février.

Des recours avaient été déposés devant la Chambre constitutionnelle contre certains de ses articles par les Verts, le Réseau évangélique, des citoyens proches de l’Union des organisations musulmanes de Genève et de la Ligue musulmane genevoise pour la paix confessionnelle.

Plus précisément la Cour indique avoir annulé l’article 3 alinéa 4 de la loi sur la laïcité de l’État (LLE), qui prévoyait l’interdiction pour les députés au Grand Conseil et les membres des conseils municipaux de « signaler leur appartenance religieuse par des propos ou des signes extérieurs ».

Une représentation plus démocratique selon la Cour.

La Cour souligne que les parlementaires, contrairement aux agents publics, « n’ont pas vocation à représenter l’État, mais la société et son pluralisme, qu’ils incarnent ».

Le fait « d’imposer aux organes législatifs une totale neutralité confessionnelle » mettrait aussi « à mal le principe démocratique », selon la Cour.

Que ce soit au Grand Conseil ou dans les conseils municipaux, les parlementaires n’ont pas vocation à représenter l’Etat, mais la société et son pluralisme, qu’ils incarnent.

Un frein à la représentation

Pour le président des Verts genevois, Nicolas Walder, c’est « une victoire contre une restriction que nous estimions, à raison, contrevenir aux libertés fondamentales et constituer un frein à la représentation. Les Verts poussent au droit de vote des étrangers, et les hémicycles doivent être les plus représentatifs possible de la population. Une élue voilée, un élu avec une kippa ou une croix sur la poitrine ne me posent pas de problème ».

Par ailleurs la justice assouplit également l’article de loi qui interdisait les manifestations cultuelles sur le domaine public, « lorsqu’elles ne peuvent pas, pour une raison ou une autre, se dérouler sur le domaine privé ».

Le voile, une obsession française ?

Il est clair qu’aujourd’hui la question se pose quand on voit la nature des lois et des textes sur le sujet chez nos voisins européens.

Le constat est sans appel : le port du voile est bel et bien une obsession française.

Le « législateur » des autres pays, quand il s’agit de pondre un texte ou une loi, se concentre non pas sur le simple foulard, mais plutôt sur le voile intégral, et ce essentiellement pour des raisons de sécurité publique et afin de déterminer l’identité des personnes physiquement parlant.

La spécificité française réside malheureusement dans les discours et les débats publics, et dans les journaux d’information, que ce soit à la télévision ou à la radio.

Un débat public faussé

Certes la question fait débat dans les 4 coins de l’hexagone mais c’est aujourd’hui un débat orienté, un débat à sens unique.

L’Islam est interprété comme une religion dangereuse pour un bon nombre de nos élus et représentants qui se délectent du moindre fait divers et « croiser l’information » qui se conclu généralement par un amalgame savamment dosé.

La société française est composée d’une multitude d’individus issus de diverses origines et  diverses cultures et c’est cette pluralité qui doit faire la force de la France d’aujourd’hui.

 

By Younes

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