Par : Tamime Khemmar.
Lorsque la difficulté et la peine atteignent leur comble et que la douleur et la patience s’approchent du point de rupture humain, la bonne nouvelle est annoncée, la délivrance arrive et les soldats d’Allah galopent entre le Ciel et la Terre apportant le secours de leur Seigneur à Ses dévoués serviteurs.
Après dix années d’appel à l’Islâm, le Prophète Mouhammed [ﷺ] ne récolta de son peuple que le refus, l’oppression et le reniement. La réponse des autres tribus ne fut point meilleure. Il fut même lapidé par des pierres lors de sa tentative d’appeler les habitants de At-tâ’if à l’Islâm au point où ses chevilles furent couvertes de sang.
C’est dans ce contexte difficile et désespérant que se produisit l’un des plus grands miracles que connut l’humanité et qui donna à la Prophétie de Mouhammed [ﷺ]et à son Message leur statut perpétuel, jusqu’au dernier jour, les faisant dominer sur toutes les autres prophéties et tous les autres messages, et faisant de lui l’Imâm (guide) de tous les Prophètes. Cette nuit-là le Prophète Mouhammed [ﷺ] vit de ses propres yeux le monde céleste et ses merveilles, lors d’une ascension physique qui dépassa la capacité du plus grand et du plus fort des anges : Gabriel (Jibrîl). Il rencontra tous les Prophètes et acquit le plus grand honneur accordé par son Seigneur à l’une de Ses créatures.
Ibn Kathîr résuma ce récit[1] en disant : « Le Prophète Mouhammed [ﷺ] fit son voyage nocturne éveillé de La Mecque à Jérusalem sur le dos du Bourâq[2]. Lorsqu’il arriva à la porte du temple, il attacha sa monture à côté de la porte et accomplit la salât. Puis on ramena le Mi’râj – qui est une sorte d’escalier sur lequel on monte au Ciel. Il monta avec l’ange Gabriel au premier Ciel, celui du monde d’ici-bas, puis traversa le reste des sept Cieux. Il fut accueilli par les anges les plus illustres de chaque Ciel et y salua les Prophètes qui s’y trouvaient. Il rencontra Adam dans le premier Ciel, Jésus et Jean dans le deuxième, Joseph dans le troisième, Idrîs dans le quatrième, Aaron dans le cinquième, Moïse dans le sixième et Abraham dans le septième. Il monta plus haut et entendit le bruit des Calames qui transcrivent les destins de tout ce qui existera. Il vit aussi Sidrat Al-Mountahâ[3] qui fut couverte par des choses extraordinaires, des papillons en or, des couleurs diverses ainsi qu’une multitude d’anges. Il vit l’ange Gabriel tel qu’il est réellement : possédant six cents ailes, couvrant tout l’horizon lorsqu’il déploya ses ailes. Il vit le Bayt Al-Macmoûr[4]qui est la qibla[5] céleste ainsi qu’Abraham le bâtisseur de la qibla terrestre (la Ka’ba) adossé contre son mur. Chaque jour, soixante-dix mille nouveaux anges visitent cette maison accomplissant la salât et le tawâf et n’y reviennent plus jamais, et cela jusqu’au Jour de la résurrection[6]. Il vit aussi le Paradis et l’Enfer. Il vit tout cela de ses propres yeux, éveillé et sans perdre ni son sang-froid ni son esprit et sans commettre le moindre acte inapproprié dans cet extraordinaire voyage dans le monde du ghayb (l’imperceptible). Alors que le plus fort des hommes aurait été terriblement effrayé au point de ne pas se contrôler, s’il n’avait pas tout simplement perdu l’esprit. Allah, élevé soit-Il, dit à propos du comportement de Son illustre Prophète [ﷺ] : (S : 53/A : 17) (Le regard n’a ni dévié ni transgressé.)
À suivre…
Notes de l’auteur :
[1] Adapté de son tafsîr et de son livre d’histoire.
[2] Monture apportée par l’ange Gabriel, sur laquelle sont transportés les Prophètes, qui est blanche, entre la mule et l’âne et qui pose son pied aussi loin que porte son regard (le point de l’horizon).
[3] Sidrat Al-Mountahâ : L’arbre du nerprun de la limite extrême (la fin). Tout ce qui monte de la Terre s’arrête à son niveau et tout ce qui est plus haut qu’elle et qui descend s’arrête à son niveau.
[4] La maison peuplée.
[5] La qibla est la direction vers laquelle se dirige celui qui accomplit la salât (Al Ka’ba).
[6] Ce qui donne une idée de l’immensité de leur nombre.