Le Pape François s’éteint à 88 ans : Bilan d’un Pontificat Marqué par le Dialogue et les Controverses
Le pape François est décédé le lundi 21 avril 2025, à l’âge de 88 ans. Il avait accédé à la papauté en mars 2013, succédant à Benoît XVI. Son pontificat, qui s’étend sur plus de douze ans, aura été marqué par des appels constants à la fraternité et au dialogue, mais aussi par des prises de position suscitant parfois la controverse, notamment sur le conflit israélo-palestinien.
Au crépuscule de son pontificat, il est essentiel de revenir sur les principaux engagements et les moments saillants qui ont caractérisé la papauté de François. L’une des constantes de son action a été sa lutte contre l’antisémitisme et son engagement en faveur du dialogue judéo-chrétien. Comme le souligne Marc Knobel dans son analyse, le pape François a régulièrement évoqué la Shoah, insistant sur la nécessité de préserver la mémoire des victimes et de lutter contre la haine et l’indifférence. Il a rappelé que « tous les chrétiens ont des racines juives » et a affirmé un « non irrévocable à l’antisémitisme ». Même la veille de sa mort, le 20 avril 2025, lors de la bénédiction Urbi et Orbi, il avait mis en garde contre le « climat d’antisémitisme croissant » dans le monde.
De vives réactions concernant ses propos au sujet des actions israéliennes à Gaza qui peuvent être qualifiées de « génocide »:
Cependant, ses prises de position sur le conflit israélo-palestinien ont parfois suscité des réactions vives. À partir de l’attaque du 7 octobre 2023 et de l’invasion israélienne de Gaza, qui perdure depuis plus d’une année tuant des dizaines de milliers de civils innocents avec elle, les interventions du pape ont été perçues différemment par les parties concernées. Il s’est montré particulièrement préoccupé par la situation humanitaire à Gaza, demandant avec force l’ouverture de « couloirs humanitaires » pour secourir la population civile. Dès le 15 octobre 2023, il avait insisté sur le respect du droit humanitaire et sur la nécessité de protéger les enfants, les malades, les anciens et tous les civils.
Dans son livre paru à l’automne 2024, le pape François avait même évoqué, en s’appuyant sur l’avis d’experts, la possibilité que les opérations israéliennes à Gaza puissent être qualifiées de « génocide », appelant à une enquête internationale. Ces propos avaient provoqué une forte indignation en Israël et au sein de nombreuses organisations juives sionistes, qui y voyaient une accusation » infondée et dangereuse « . Daniele Nahum, ancien vice-président de la communauté juive romaine, avait notamment rejeté l’utilisation du terme « génocide ».
Malgré ces tensions, le pape François a maintenu ses appels constants au dialogue et à la paix. Il a plaidé inlassablement pour un cessez-le-feu, la libération des otages et l’acheminement de l’aide humanitaire à Gaza.
Le décès du pape François ouvre une nouvelle période pour l’Église catholique. Son héritage sera sans aucun doute scruté à travers le prisme de ses efforts pour le dialogue, sa dénonciation constante de l’antisémitisme, mais aussi de ses prises de position sur les conflits internationaux, qui ont parfois divisé.