La khamsa, également connue sous les noms de main de Fatma, est un symbole millénaire en forme de main ouverte, souvent orné d’un œil au centre. Ancré dans les cultures d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient, ce symbole est considéré comme un talisman de protection contre le mauvais œil. Ses origines remontent bien avant les religions monothéistes, notamment dans les cultes anciens associés à la déesse Tanit, vénérée par les Phéniciens et les Berbères.

Son origine et son histoire

Le mot « khamsa » signifie « cinq » en arabe, faisant allusion aux cinq doigts de la main. Ce chiffre est symboliquement important dans de nombreuses cultures, mais son usage dans le cadre de la khamsa transcende les frontières religieuses. Historiquement, la khamsa était déjà un symbole de protection dans les anciennes civilisations phéniciennes et carthaginoises, où elle représentait un puissant rempart contre les esprits malins.

La Khamsa aujourd’hui

De nos jours, la khamsa reste présente en Afrique du Nord. En Tunisie, en Algérie, au Maroc, ainsi qu’en Libye et en Égypte, on la trouve fréquemment ornant les maisons et les objets de la vie courante, souvent en céramique turquoise.

Elle est également un symbole pour les juifs et les chiites représentant différentes choses de leurs croyances déviantes.

On le retrouve même dans des contextes laïques, comme les insignes militaires ou les logos d’associations, symbolisant la protection.

Son jugement en Islam

D’après ‘Ouqba Ibn ‘Amir : Je suis venu voir le Prophète ﷺ avec un groupe de dix cavaliers. Il a reçu le serment d’allégeance de neuf d’entre nous et s’est abstenu concernant le dixième. Ils dirent : Qu’y a t-il le concernant ?
Le Prophète ﷺ a dit : « Il y a certes sur son poignet un talisman ».
L’homme coupa le talisman et alors le Prophète ﷺ a reçu son serment d’allégeance puis il a dit: « Celui qui accroche a certes commis de l’association. » (Ahmad)

Le jugement de celui qui se sert d’un talisman ou l’accroche se divise en trois cas.

La personne qui le fait uniquement pour décorer

Beaucoup de musulmans, lorsqu’on leur rappelle l’interdiction de la main de Fatma ou d’autres talismans, affirment souvent qu’ils ne leur accordent aucune croyance, les utilisant simplement comme décoration ou par tradition culturelle. Cependant, ces objets restent interdits, car leur utilisation implique une ressemblance avec ceux qui associent ces talismans à Allah (chirk).

Le Prophète ﷺ a dit : « Celui qui ressemble à un peuple fait partie d’eux ». (Abou Dawoud)

De plus cela reste très dangereux et laisse une porte ouverte au diable pour nous mener au pire péché qui fait entrer éternellement en enfer. Le musulman doit frémir à la simple notion de polythéisme majeur et être déterminé à s’en éloigner le plus possible.

La personne qui pense que c’est une cause de protection d’Allah

Certains musulmans portent ou accrochent un talisman en croyant que cet objet peut être un moyen pour qu’Allah leur accorde un bien ou les protège d’un mal. Ils ne considèrent pas le talisman comme ayant un pouvoir propre, mais comme un intermédiaire, croyant que la protection et le bien viennent d’Allah. Toutefois, cette croyance n’a aucun fondement dans le Coran ou la Sounna. En agissant ainsi, ils commettent une association mineure (chirk asghar), qui est un grand péché, mais qui ne les fait pas sortir de l’Islam.

Par ailleurs, le suivi du Prophète ﷺ fait partie des conditions d’acceptation de l’œuvre sans quoi elle est rejetée. Le Messager d’Allah ﷺ a dit : « Celui qui innove dans notre affaire-ci une chose qui n’en fait pas partie, alors cette chose est rejetée. » (Al Boukhari et Mouslim)

La personne qui pense que le talisman peut apporter le bien et protéger du mal

Si une personne porte ou accroche un talisman en croyant que c’est cet objet lui-même qui lui accorde un bien ou la protège d’un mal, elle tombe alors dans l’association majeure (chirk akbar), ce qui la fait sortir de l’Islam. En agissant ainsi, elle met ce talisman sur un pied d’égalité avec Allah, alors qu’Il est le seul à pouvoir procurer un bien et protéger d’un mal.

Allah dit : {Quiconque associe à Allah (d’autres divinités), Allah lui interdit le Paradis, et sa destination finale sera le Feu. Et pour les injustes, il n’y a pas de secours.} [s.5, v.72]

 

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