Lors des funérailles des trois jeunes colons israéliens retrouvés morts assassinés en juin dernier, le premier ministre Benyamin Netanyahou a prononcé ces mots sans équivoque :

« Le Hamas est responsable, le Hamas paiera. »

Un mensonge repris de tous

Un mensonge qu’une majorité acceptait avec soulagement comme une vérité absolue, trop heureuse d’enterrer les sordides questions qui entouraient les trois meurtres. Occupation, colonies, toutes ces problématiques entretenues par Israël passaient à la trappe et l’enquête avec, il s’agissait désormais de punir une enclave destinée à mourir depuis longtemps : Gaza.

Pendant ce temps, tous les cadres du Hamas niaient une quelconque implication, dans l’indifférence quasi-générale. Alors que les pistes mèneraient en fait vers un petit groupe indépendant basé à Hébron, c’est avec beaucoup de gêne que plusieurs journalistes israéliens admettent la non-implication du Mouvement de résistance islamique.

Sheera Frenkel, reporter pour Buzzfeed, a été l’une des premières à s’interroger : « Après que les responsables israéliens ont accusé sans relâche le Hamas du rapt des trois ados, ils ont maintenant admis que les tueurs avaient agi comme une « cellule indépendante ».

Problème, le porte-parole de la police israélienne a avoué à demi-mot avoir su dès le début que le Hamas n’était pas réellement mis en cause. Micky Rosenfeld a déclaré « si le rapt avait été commandité par le Hamas, ils l’auraient su à l’avance. » En effet, les services de renseignement israéliens sont connus pour leur efficacité.

Musa al-Gharbi, journaliste pour Al Jazeera America, affirme « dans les heures qui ont suivi la disparition des trois adolescents le 12 juin, les responsables israéliens savaient qu’ils étaient morts. […] Sachant cela, le gouvernement israélien a même envoyé les mères des kidnappés au Conseil des droits de l’homme de l’ONU pour attirer l’attention internationale et plaider pour le retour de leurs garçons. »

Que cherche l’état sioniste ?

S’agissait-il de préparer le terrain pour une prochaine offensive ? Aujourd’hui, des personnalités telles qu’Alain Gresh sur BFMTV sont claires, il s’agit de mettre la population de Gaza « à genoux ».

Il est également nécessaire de signaler qu’en juin dernier, le Hamas et Mahmoud Abbas, président de l’autorité palestinienne, s’apprêtaient enfin à signer un accord vers un gouvernement unique. Cependant, l’implication fantasmée du Hamas a tant été relayée par les médias et les israéliens eux-mêmes que les causes de l’offensive actuelle sur Gaza ont été inversées : Israël attaquerait Gaza afin de contrer le Hamas qui envoie de « nombreuses » roquettes et assassine, qui plus est, de jeunes innocents. Pas un seul instant, il n’a été question d’une punition collective à laquelle le Hamas tentait tant bien que mal de riposter, via des « missiles » qui ne touchent presque jamais quoi que ce soit.

En attendant, le Hamas rejette tout cessez-le-feu tant qu’Israël continue ses frappes militaires et qu’un blocus illégal est imposé à la bande de Gaza. Dans une terrible spirale de violence où sont engloutis des milliers d’individus, on dénombre désormais plus de 1’100 morts palestiniens et des milliers de blessés, dont la grande majorité sont des civils. La centrale électrique de Gaza a été touchée, ainsi que des écoles et hôpitaux. Chez eux, dans la rue, dans les infrastructures publiques, les palestiniens meurent sous les bombes pendant qu’effarés, les citoyens du monde tentent de crier leur rage et leur désespoir aux gouvernements englués dans la neutralité.

L’armée israélienne affirme avoir tué plus de 300 membres du Hamas et frappé près de 3’900 sites « terroristes », soit soupçonnés d’abriter de l’arsenal militaire ou des tunnels. L’objectif affiché est d’obtenir une « démilitarisation de Gaza », sans qu’aucune preuve ne soit avancée et que l’offensive puisse être poursuivie à volonté.

ONG, ONU, gouvernements, population, c’est désormais toute une partie de la planète qui ne peut plus supporter les exactions de l’état sioniste.