Histoire rapportée par l’imam Ali Hammuda. Traduit de l’anglais depuis : source.
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Quand on accomplit le Hajj, notre récompense auprès d’Allah est directement liée aux épreuves que nous vivrons.
L’épreuve en Islam n’est pas un objectif. Nous parlons ici de l’épreuve qui nous vient sans qu’on l’ait recherchée. Alors nous disons à une personne dont c’est le cas : « La récompense sera en fonction de l’épreuve ».
Chers frères, chers sœurs, à chaque fois que vous sentez que cela devient un peu trop difficile, rappelez-vous la parole du prophète ﷺ : « La grandeur de la récompense est proportionnelle à la grandeur de l’épreuve. Et lorsqu’Allah, Exalté soit-Il, aime un groupe de personnes, Il les éprouve. Quiconque, par conséquent, est satisfait [du décret d’Allah] aura la satisfaction d’Allah en retour et quiconque en est mécontent subira la colère d’Allah. »
(Hadith authentique rapporté par Ibn Mâja)
Mais de nos jours nous sommes très surpris par les requêtes de certains pèlerins aux agences de voyages. Certains leur demandent parfois « Dites m’en plus à propos de la salle de bain, est-elle entièrement en céramique ou non ? Combien de variétés d’entrées allez-vous proposer ? Qu’en est-il des matelas qui seront proposés à l’hôtel ? Pourrais-je avoir ma tente privée à ‘Arafah ? Pourrais-je avoir des gardes du corps quand j’irai jeter les Jamarat ? Pourrais-je avoir mon chauffeur personnel ? »…
Tout cela ne fait pas partie des objectifs du Hajj.
Je vais vous partager l’histoire du voyage d’un homme qui a fait l’effort d’aller au Hajj il y a 50 ans. Il avait 30 ans et il en a maintenant 80. Il s’agit du fameux Shaykh Uthman Daabu d’Afrique de l’ouest, de Gambie précisément, qui parle de son effort pour accomplir le Hajj. Vous pourrez comparer vous-même son histoire avec le confort avec lequel Allah nous a bénis et la paresse dont beaucoup d’entre nous ont été affligés.
Le Shaykh Uthman Daabu raconte :
Un jour mes amis et mois parlions à propos de l’appel d’Ibrahim [‘alayhi Salam] ; de la manière avec laquelle il invita l’humanité à venir et accomplir le Hajj. Et pourtant, nous n’avions pas encore accomplit nous-même ce Hajj.
(Alors il leur dit : ) « C’est mon intention d’y aller ». Et quatre de mes amis acceptèrent de venir avec moi.
Nous voulions aller à la mer rouge, et de la mer rouge nous prendrions un bateau pour Jeddah. Telle était l’intention, mais le voyage fut bien plus long que ce à quoi nous nous attendions.
Nous voyagions à pied et nous n’avions aucun transport, si ce n’est quelque rares fois. Nous marchions dans la chaleur torride du désert d’Afrique, essayant de rejoindre la Ka’bah. (Imaginez…)
Nous avions seulement apporté de la nourriture pour une semaine. C’est tout ce que nous avions. Et le voyage finit par nous prendre deux ans complets pour arriver…
Nous voyagions de ville en ville. Et nous étions obligés de nous arrêter dans certaines car nous n’avions plus d’argent, et nous devions alors trouver des emplois et travailler, juste pour nous aider à financer le reste de notre voyage.
Et puis nous continuâmes ainsi…
Seul Allah Tout-Puissant connait… Le nombre de nuits que nous passions craignant la mort à cause de la faim et de la soif.
Seul Allah connait le nombre de nuits que nous passions à fuir les bandits de grand chemin qui foisonnaient dans le désert.
Seul Allah connait le nombre de nuits que nous passions à fuir les animaux sauvages et les insectes venimeux.
C’était une peur et un effroi que Seul Allah connait.
Un jour particulier, j’ai été piqué par un scorpion. Et j’eus tellement de fièvre que je suis resté éveillé toute la nuit, ne pouvant dormir. Je pouvais sentir la mort s’écouler à travers mes veines. Je n’étais alors pas capable de travailler, mais mes amis devaient partir et aller travailler, et ils m’appuyaient alors contre un arbre pour que je sois à l’ombre. Je restais là, souffrant toute la journée jusqu’à ce qu’il revienne le soir.
Et un jour je me suis senti très faible et Shaytan commença à me murmurer : « Qu’est-ce qui t’a amené ici ? Tu n’avais pas besoin de venir. Ce n’est même pas une obligation pour toi. Qu’est-ce qui t’a fait sortir d’Afrique pour aller à La Mecque ? Qu’en est-il à propos de ta famille, ne te manque-t-elle pas ? Qu’en est-il à propos de ta communauté, ne te manque-t-elle pas ? » C’est alors que je me suis presque effondré…
Un soir particulier, alors que j’étais sous l’arbre, l’un de mes amis est revenu du travail, et en regardant mon visage il s’est rendu compte de la peine que je ressentais. Je me suis alors détourné de lui, essayant de contenir ma tristesse ; mais il vit des larmes couler de mes yeux et me dit : « lève-toi, fais Al Woudou (les ablutions), et prie deux Rak’at (deux unités de prière) ».
C’est ce que je fis, et Allah enleva alors toute la tristesse de mon cœur et me donna la force de continuer le voyage. (Allahou Akbar)
Nous continuâmes le voyage…
(Chers frères et sœurs, trois de ses quatre compagnons moururent sur le chemin. Le dernier des trois mourut dans les vagues de la mer rouge essayant de rejoindre Al Masjid Al Haram.)
Le Shaykh Uthman Daabu dit :
Quand mon troisième ami mourut, la tristesse et le chagrin qui me submergent sont au-delà de ce que je peux décrire.
Et je craignais de mourir également avant d’avoir l’opportunité de voir la Ka’bah. Je comptais les heures, je comptais les minutes. « J’ai besoin de voir la Ka’bah».
Nous continuâmes de voyager jusqu’à arriver finalement à Jeddah. Nous nous rapprochions, après presque deux ans de voyage…
C’est alors que je suis tombé tellement malade que je pensais que j’allais mourir. J’ai alors donné ma dernière volonté à mon ami : « Quand je mourrai, met-moi s’il te plait deux étoffes sur mon corps comme un pèlerin les porterait. Puis amène moi aussi proche que tu pourras de Mekkah et enterre-moi là. Peut-être qu’Allah me multipliera ma récompense et m’acceptera en tant que pèlerin. »
(Finalement il s’en remit)
Nous continuâmes notre voyage jusqu’à ce que nous arrivions à seulement quelques mètres d’Al Masjid Al Haram.
L’excitation monta dans mon cœur et la joie était évidente sur mon visage. Et le désir immense de voir la Ka’bah me bouleversait. Nous continuâmes de marcher jusqu’à ce que nous voyions finalement la maison d’Allah.
(Et là chers frères et sœurs, le Shaykh Uthman qui était interviewé s’arrêta de parler et pleura et pleura… Et quand il se calma, il essuya ses larmes et dit : )
Je jure par Allah : je n’ai jamais ressenti aucune joie dans la vie qui fut aussi grandiose que le moment où je vis finalement la maison d’Allah.
Quand je l’ai vu, je suis tombé sur mon visage en prosternation, de crainte d’Allah, et j’ai pleuré comme un bébé pleure.
(Fin.)
Votre récompense pour le Hajj auprès d’Allah, sera directement liée aux épreuves que vous vivrez.
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