Le 24 février 1971, Boumediene nationalise les hydrocarbures et sonne le glas des sociétés françaises

Le 24 février 1971, , le président du Conseil de la Révolution Houari Boumediene annonce, à l’occasion du 15e anniversaire de l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA) que l’Algérie reprend le contrôle de ses richesses naturelles. Face au refus des compagnies pétrolières françaises de renégocier les prix, le président Boumediene décide de nationaliser les hydrocarbures algériens.

« Il serait plus équitable, pour les investissements dans la recherche pétrolière, que les profits réalisés dans notre pays soient au moins dépensés sur place ! » déclare-t-il dans

Une main mise aussi soudaine qu’inattendue qui sonne le glas des français qui détiennent la majorité des sociétés opérant sur le sol algérien.

L’ère de la colonisation politique, géographique et enfin économique prend définitivement fin.

Une décision qui implique le même traitement pour les gisements de gaz, de pétrole, les mines ainsi que leurs infrastructures, qui désormais reviennent au peuple algérien.

Sur cette lancée, une ordonnance signée le 11 avril 1971 sur les hydrocarbures allait définir le cadre dans lequel devrait s’exercer l’activité des sociétés étrangères en matière de recherche et d’exploration des hydrocarbures.

Ce pan de l’histoire algérienne est un des événements les plus déterminants pour son avenir économique. L’Algérie a ainsi retrouvé sa pleine souveraineté nationale.

M. Lounis Ammar, ancien membre de la Fédération nationale des travailleurs du pétrole, du gaz et de la chimie dit se souvenir de la réaction du personnel étranger à l’annonce de la décision de feu Boumediene.

« Ils ont immédiatement quitté les sites de production, croyant que les torches ne brûleront plus après leur départ », se remémore-t-il.

Cependant, a-t-il poursuivi, « c’était sans compter sur la détermination et l’abnégation du personnel algérien qui s’est mobilisé pour relever le défi et permettre à l’industrie algérienne d’hydrocarbures de continuer à tourner ».

Les Algériens de l’époque ne sont peu ou pas qualifiés pour travailler dans ce genre d’industrie. Mais, « la volonté de pouvoir disposer nous-mêmes de nos richesses naturelles était si grande que nous avons réussi à poursuivre la production », a affirmé M. Lounis.

L’Algérie ouvre la voie à d’autres pays comme l’Irak en 1972 et la Libye en 1973, qui à leur tour nationalisent des compagnies anglo-américaines de pétrole.

By Younes