L’Arabie Saoudite vit un tournant décisif depuis l’arrivée au pouvoir du prince héritier Mohamed ben Salmane.
Nous avons découvert les nombreux changements opérés dans le pays tant au niveau économique, social ou encore culturel.
Et dans cette transformation à grande échelle, le Street art n’est pas en reste.
En effet, dans le centre historique de la ville de Djeddah, les artistes ont pu s’en donner à cœur joie en y trouvant un lieu d’expression et une vaste scène à leur imagination débordante. Via l’exposition « Inner Voices », les artistes d’art urbain du Royaume ont transformé les murs de la cité.
Notamment l’artiste du collectif Dhad Family à Djeddah, Deyya Rambo. Un look à l’image des « graffiti artist », Rambo est originaire des faubourgs de Djeddah
Il a présenté, au Palais de Tokyo à l’occasion des Journées saoudiennes, la dernière collaboration de son collectif d’artistes.
« Nous avons travaillé avec Midwam (un studio saoudien de création digitale) pour créer quelque chose de nouveau », explique le jeune saoudien, avant d’ajouter :
« Le concept, c’est de développer ses compétences dans le graffiti grâce à la technologie » .
Il s’agit d’un jeu de réalité virtuelle en trois dimensions où on enfile un casque VR peint grâce à deux joysticks.
Une création qui est loin d’être une nouveauté, mais pour le Royaume il s’agit d’un vrai challenge dans l’esprit d’innovation voulu et organisé par le prince héritier.
L’Arabie Saoudite est restée durant des années, hermétique à toutes formes d’art, aujourd’hui le pays s’ouvre aux autres en offrant une réelle opportunité de changement à la jeunesse saoudienne. Rappelons que 70% des Saoudiens ont moins de 30 ans.
Plusieurs événements ont eu lieu en quelques mois seulement, festivals, concerts, cinéma, autant d’interdits qui ont trouvé une nouvelle légitimité.
Deeya Rambo et son acolyte Abdulaziz Hassan connaissaient déjà une notorité internationale, lorsqu’ils prirent notamment part au projet Tour Paris 13, en graffant le 9e étage de la fameuse tour du 13e arrondissement parisien.
« C’était la première fois que nous peignions à l’étranger. C’était une belle expérience parce que nous avons côtoyé différents artistes et cultures ». a déclaré l’artiste.
Les deux acolytes ont ouvert, en 2013, la première boutique de graffiti de Djeddah, ils ont pu alors constater le « vif intérêt de la jeunesse djedienne pour l’art de rue ».