Aucune personnalité mondiale ne souleva autant de controverses que le sultan ‘Abdel-Hamid II, devenu calife le 31 août 1876 à l’âge de 34 ans. Ce qui explique en partie la campagne de calomnie lancée contre lui pour déformer la réalité en donnant de lui une image négative.
Ces qualités d’homme de commandement lui ont pourtant permis de défendre la cause de l’Islam qui était sa première préoccupation, et de sauvegarder l’Empire ottoman durant ses dernières années d’existence,contre ses ennemis.
Il a dirigé l’Empire ottoman d’une main de maître tout en faisant montre d’une grande sagesse.
Il accéda au trône alors que les ennemis de l’empire étaient à l’affut attendant la moindre faiblesse pour l’exploiter, particulièrement ceux qui avaient des visées en Palestine. Un empire convoité par les Européens aussi qui ont cherché à renverser le califat ottoman et à l’envahir pour le dominer militairement et économiquement.
Mais pas seulement, pressé par les juifs d’Europe, ils ont projeté de fonder un Etat juif sur les terres de Palestine.
Pourtant à cette époque, les juifs de Palestine jouissaient d’une grande liberté religieuse qu’ils ne possédaient nulle part ailleurs. Le pouvoir ottoman les a protégés et les a laissés vivre en toute sécurité.
Mais cela n’était pas suffisant à leurs yeux et profitant d’une période de troubles au sein de l’empire, ils firent pression sur le sultan ‘Abdel-Hamid pour obtenir son consentement à la création d’un Etat pour les juifs en Palestine.
Pensant que les dettes de l’Empire, s’élevant alors à 252 millions de pièces d’or, seraient un bon moyen de pression, ils ont proposé un prêt pour couvrir les dettes de l’empire, proposition aussitôt refusée par le sultan.
L’initiateur de cette machination est Théodore Herzl un juif hongrois, fondateur du mouvement sioniste qui est le premier à mettre en place l’idée d’un Etat autonome juif.
‘Abdel-Hamid pressentit le danger lorsque des milliers de juifs émigrèrent vers la Palestine, il ordonna que les juifs puissent vivre partout dans le territoire ottoman à l’exception de la Palestine.
Théodore Herzl envoya une lettre au sultan pour lui proposer un prêt de 20 millions de livres sterlings en échange de mesures facilitant l’émigration juive en Palestine ainsi que l’octroi d’une terre où les juifs pourront fonder un pouvoir autonome.
Voici la réponse du Sultan :
« Dr Herzl, ne prenez pas de mesures décisives dans cette affaire, car je ne peux pas sacrifier un seul pouce de la terre de Palestine, elle ne m’appartient pas à moi mais à la nation musulmane.
Mon peuple l’a conquise et l’a irriguée de son sang. Les juifs peuvent garder leurs millions. Si un jour l’Etat musulman est démembré, alors vous pourrez avoir la Palestine pour rien, mais tant que je vivrai, je préférerais être coupé en morceaux plutôt que de voir la Palestine détachée de l’Etat musulman. Je ne peux pas accepter cette dissection de nos corps encore vivants ».