Par : Tamime Khemmar.
Un ancien proverbe arabe dit : « Aime ton bien-aimé un peu moins, peut-être deviendra-t-il ton ennemi un jour et déteste ton ennemi un peu moins, peut-être deviendra-t-il ton bien-aimé un jour. »
Ceci résume l’histoire de l’Islâm et du rapport entretenu par beaucoup d’hommes et de femmes durant des siècles avec celui-ci. Chancelant entre haine et amour, pour beaucoup d’entre eux, pourtant anciens ennemis invétérés, se transformèrent à la fin en ses plus fervents partisans.
Comment cela est-il arrivé et arrive encore ?
Tout simplement parce que l’être humain de par sa bonne et pieuse nature, première et innée, aime le bien, cherche la vérité et recherche la justice et l’équité. L’obstacle qui se dresse entre lui et ce noble objectif, contrairement à ce que pensent beaucoup de gens, n’est pas un manque de volonté et des efforts insuffisants lors de la recherche. Cet obstacle se résume en deux mots :
La méconnaissance et l’éloignement.
Tous les deux sont soit inhérents à la personne, causés par une tierce personne, soit, dans la plupart des cas, sont causés par soi-même et par les autres.
Tel un amoureux passionné, à la recherche de la femme de sa vie (ou l’inverse), pour accomplir ce qu’il y a de plus beau dans sa vie, il voit sans cesse ses efforts vains, ses recherches infructueuses et ses tentatives décevantes. Tout cela est causé soit par l’ignorance de la description de son jumeau affectif et n’arrive pas à cerner l’objectif de ses recherches encore moins pourra-t-il l’identifier même s’il le rencontre, soit par le fait que ce chercheur soit éloigné par une tierce personne envieuse et malveillante qui se dresse toujours entre lui et son amour et s’active à empêcher l’accomplissement de cette rencontre tant désirée.
C’est pour cela que tous ceux et toutes celles qui arrivèrent à traverser les mailles serrées de ce complexe filet – non sans peine et sans décennies perdues d’une vie si précieuse – une fois face à l’Islâm, ont tous et toutes la même première réaction : pleurer.
Verser de longues et chaudes larmes de joie et de soulagement mêlées à une sensation d’amertume pour avoir été si longtemps privés et égarés, par soi-même et par les autres.
Comment peut-on parler d’une rencontre avec l’Islâm alors qu’il est présent partout et accessible à tous et à toutes ?
Beaucoup de choses sont présentes dans nos vie, des choses que l’on rencontre quotidiennement, que nos yeux voient continuellement et que nos oreilles écoutent matin et soir… et pourtant nous ne connaissons d’elles que ce que nous permettons à nos cœurs de recevoir comme informations corroborant avec nos préjugés, confortant nos convictions et suivant le fleuve qui déverse son eau – pas si propre que cela — dans un grand lac sans fond nommé : nos profits et nos intérêts.
Combien de modestes gens passent devant nous quotidiennement ou vivent même avec nous, sans que l’on leur prête attention. Malgré le fait qu’ils peuvent nous apporter un bien immense et un grand profit matériel et spirituel ou peuvent même représenter l’aboutissement de notre quête existentielle, sans qu’on le sache.
Tout cela arrive parce que l’on n’a pas su plier la colonne vertébrale vers le bas, tourner légèrement la tête vers ce qui est plus petit que nous (de notre point de vue), déboucher les oreilles obstruées et écarter les filtres qui contrôlent ce qui pénètre dans notre cœur.
À suivre…