Par Tamime Khemmar.

Rien n’est plus beau pour le serviteur d’Allah que de montrer sa grande foi à tout l’univers et d’en donner la plus grande preuve.

Et aucune preuve n’est plus grande que le fait de donner ce qu’on a de plus cher et de faire ce qui nous est le plus pénible pour, justement, réaliser cette foi et concrétiser cet amour.

Quitter sa terre natale, ses amis et laisser derrière soit tout ce que l’on a et tout ce que l’on aime, pour Allah et pour Son Messager, est l’image la plus grandiose de cette œuvre : la hijrah.

Ceux qui restèrent à La Mecque

Lorsque le Prophète [ﷺ] quitta La Mecque et émigra vers Médine, après que tous ses compagnons eurent rejoint cette noble cité, il était du devoir de tout musulman de quitter la terre du chirk (l’association dans l’adoration) et de se diriger vers la seule cité de la foi : Médine.

Seulement, certains habitants de la Mecque vinrent voir le Prophète [ﷺ] et lui dirent :

« Messager d’Allah ! Nous avons peur que notre peuple nous oppresse si nous divulguons notre Islâm. Toutefois, nous témoignons de l’unicité d’Allah et de l’authenticité de ton Message. »

Bref, ils lui apprirent leur appartenance aux croyants mais restèrent parmi les idolâtres de la Mecque et ne rejoignirent pas la Prophète [ﷺ], malgré qu’ils en avaient les moyens.

Mais lorsque vint le jour de Badr, la première bataille entre le Prophète [ﷺ] et ses Compagnons et les mouchrikîn de Qouraych, ces derniers dirent :

« Celui qui ne sort pas avec nous verra sa maison détruite et ses biens distribués ! »

La bataille de Badr

Ceux qui avaient dit cette parole au Prophète [ﷺ] furent dans l’obligation de sortir avec les mouchrikîn de Qouraych et combattirent le Prophète [ﷺ] avec eux.

Une partie d’entre eux fut tuée et une seconde fut capturée.

Qu’a dit Allah à propos de ceux qui furent tués lors de la bataille de Badr ?

Allah, soubhânah, dit, (S : 4/A : 97) :

(Ceux dont les Anges récupèrent les âmes en étant injustes envers eux-mêmes, en leur disent : « Qu’avez-vous fait de votre religion » répondent : « Nous étions de faibles opprimés sur terre[1]. » Ils leur dirent : « La terre d’Allah n’était-elle pas vaste ?! Vous pouviez émigrer.[2] » Ceux-là, leur demeure finale sera l’Enfer et quelle malheureuse fin.)

Invocations pour éloigner les soucis et faire disparaître les malheurs 

Puis Allah excusa ceux qui étaient sincères et qui n’avaient aucun moyen de quitter les mouchrikîn et de rejoindre Médine et leur dit, (S : 4/A : 98 et 99) :

(Excepté les faibles opprimés : hommes, femmes et enfants qui n’ont aucun moyen[3] ni ne trouvent de chemin pour s’échapper[4]. (98) Ceux-là, Allah leur pardonnera[5]. Allah est certes Celui qui pardonne et efface et Celui qui couvre et pardonne[6].)

Parmi ceux-là, il y avait le grand savant Ibn CAbbâs et sa mère ainsi que d’autres enfants, femmes et faibles personnes.

Rappelons-nous le Paradis (4) Les gens du Paradis

Une très belle histoire de hijrah

Lorsque Dhamrah (qu’Allah agrée), un vieil homme malade, qui habitait La Mecque entendit ce verset : (Ceux dont les Anges récupèrent les âmes en étant injustes envers eux-mêmes…) il dit alors : « Par Allah ! Je n’ai aucune excuse ; je connais la route (de Médine) et j’ai suffisamment d’argent. Portez-moi donc.»

Malgré qu’il était excusable du fait de son âge et de sa maladie, Il ordonna aux siens de lui préparer un lit sur lequel ils l’emportèrent, allongé, vers Médine et leur jura :

« Par Allah ! Je ne passerai pas cette nuit à La Mecque. »

Lorsqu’il sortit de La Mecque, il dit :

« Allâhoummah (Ô Allah) ! J’émigre vers Toi et vers Ton Messager. »

Mais lorsqu’il fut entre La Mecque et Médine, la mort lui vint et le pauvre décéda en route.

Allah, soubhânah révéla alors à son sujet un verset, que tout émigrant vers Allah et Son Messager doit réciter continuellement. Il dit, (S : 4/ A : 100)

(Celui qui émigre[7] dans le sentier d’Allah[8] trouvera sur terre une grande puissance et une aisance. Celui qui sort de sa maison émigrant vers Allah et Son Messager puis vient à mourir[9], sa récompense sera gardée auprès d’Allah[10]. Allah est certes Celui qui couvre et pardonne[11] et Celui qui fait miséricorde.)

Que mes frères et sœurs profitent des plus belles histoires et qu’ils sachent que le plus grand profit qu’ils peuvent en tirer c’est le fait de méditer puis d’œuvrer.

Or, rien n’est meilleur pour le serviteur qui œuvre que de se hâter et de ne pas laisser la plus grande chance lui échapper.

Notre vie et courte et nous avons beaucoup de choses à accomplir afin de mériter de se reposer dans les Jardins d’Éden.

Qu’Allah nous facilite toute difficulté, nous guide vers ce qu’Il agrée comme parole et œuvre et nous éloigne de ceux qui ont encouru Sa colère.

Notes de l’auteur :

[1] Les gens de l’association dans l’adoration (chirk) nous opprimaient dans notre pays grâce à leur nombre et leur force et nous empêchaient d’avoir foi en Allah et de suivre Son Messager [ﷺ]. (AtTabarî)

[2] Et quitter votre pays et vos maisons et vous séparer de ce qui vous empêchait d’avoir foi en Allah et de suivre Son Messager [ﷺ] vers la terre où vous serez en sécurité et où vous auriez pu unifier Allah et suivre Son Messager [ﷺ]. (AtTabarî)

[3] Qui sont impuissants d’émigrer de la terre du chirk vers celle de l’Islâm (AtTabarî). Qui n’ont ni moyen ni argent ni force pour partir. (Al-Baghawî)

[4] Ne connaissent pas le chemin à prendre pour aller vers la terre de l’Islâm. (AtTabarî)

[5] À cause de l’excuse qu’ils ont. Car, ils n’ont pas abandonné l’émigration (la hijrah) par amour pour la terre du chirk mais à cause de leur impuissance de la quitter. (AtTabarî)

[6] « CAfoww » et « Ghafoûr » dans le Coran, deux nobles Noms d’Allah (NDT). Allah efface les péchés de Ses serviteurs par Sa grâce, ne les punit pas et couvre leurs péchés et ne les divulguent pas. (AtTabarî)

[7] Et qui quitte la terre du chirk et ses gens fuyant d’eux pour sa religion vers la terre de l’Islâm et ses gens croyants. (AtTabarî)

[8] Dans la voie de la religion d’Allah et dans le chemin qu’Il a prescrit à Ses serviteurs. (AtTabarî)

[9] Avant d’arriver à la terre vers laquelle il émigre. (AtTabarî)

[10] La récompense de son émigration (hijrah) sera conservée chez Allah. (AtTabarî)

[11] « Ghafoûr » et « Rahîm » dans le Coran, deux nobles Noms d’Allah (NDT).

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