Le premier ministre Manuel Valls s’est rendu ce jeudi 18 septembre à la synagogue de la rue de la Victoire, à Paris. Une démarche qui fait suite aux nombreux autres déplacements du chef du gouvernement de François Hollande dans des mosquées, des églises ou encore des temples. En pleine déconfiture, le Parti socialiste multiplie les prises de contact avec les différentes communautés de France et en profite également pour dispenser sa morale républicaine.

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Manuel Valls s’est illustré par des déclarations extrêmement agréables et gratifiantes à l’encontre de la communauté juive de France.

« Sans les juifs de France, la France ne serait plus la France » ou encore « Quand on commence à devoir se cacher, à avoir peur de ses convictions et de les affirmer, c’est la première défaite et c’est donner la victoire à tous ceux qui prônent la haine », faisant référence à l’antisémitisme ambiant dans le pays. « Oui, la lutte contre le racisme et l’antisémitisme est une grande cause nationale, mais ce ne sera pas suffisant. Quand on est Français, on défend cette cause, on se mobilise, on sort dans la rue », liant ensuite directement la problématique du sentiment anti-juif avec celle du « djihadisme », « la menace la plus virulente qui pèse sur nos sociétés ».

Manuel Valls a ensuite salué « les prises de position républicaines des musulmans de France, par la voix de leur représentant, le recteur Boubakeur » et en répétant que « l’Islam de France est compatible avec la démocratie ». L’équation est simple : les musulmans qui ne se reconnaissent pas dans un « Islam français républicain » sont directement associés au « djihadisme », et constituent de ce fait une menace pour tous les juifs de France.

L’ancien ministre de l’Intérieur a également affirmé que « La laïcité c’est d’être partout dans n’importe quel endroit, et d’affirmer les mêmes valeurs ». Il a ajouté : « La laïcité ce n’est pas empêcher les fidèles d’accomplir leurs rites ». Étonnant, nous étions pourtant persuadés que la loi du 9 décembre 1905 relative à la séparation des Églises et de l’État introduisait les principes de non-ingérence et de séparation avec les institutions religieuses : c’est à dire que les institutions religieuses ne peuvent avoir d’influence sur l’État et l’État ne peut avoir d’influence sur les Églises ou leurs croyants sauf en tant que citoyen : la séparation devrait donc être réciproque.

Musulmans, la République vous aime !

Plein d’émotion, le premier ministre a conclu son discours par : « L’optimisme et la fierté, vous l’incarnez ».

Comme à Ajib.fr nous sommes aussi d’un optimisme à toute épreuve, nous avons décidé d’adresser ces déclarations à la communauté musulmane française également, puisque nous ne doutons pas un instant de l’équité entre les religions de ce beau pays.

En changeant quelques mots seulement, le résultat ressemblerait à cela :

« Être musulman, être Français, être Français et musulman, ce sont des identités indissociables. Sans les musulmans de France, la France ne serait plus la France. Quand on commence à devoir se cacher, à avoir peur de ses convictions et de les affirmer, c’est la première défaite et c’est donner la victoire à tous ceux qui prônent la haine. Oui, la lutte contre le racisme et l’islamophobie est une grande cause nationale, mais ce ne sera pas suffisant. Quand on est Français, on défend cette cause, on se mobilise, on sort dans la rue. L’optimisme et la fierté, vous l’incarnez ! »

Musulmans, vous n’aurez donc plus à choisir entre votre foi et votre lieu de vie, on ne vous resservira pas de l’énième « devoir d’assimilation » indigeste. Vous n’aurez plus à vous cacher, vous n’aurez plus à craindre les contrôles d’identité et les discriminations. Fini ! Dans le cas contraire, les Français seraient appelés à descendre dans la rue pour défendre vos droits.

Et dans ce magnifique scénario, Manuel Valls vous annoncerait également qu’en espérant faire cesser les multiples profanations de mosquées et agressions en tous genres, de très nombreux moyens seront déployés. À votre service, chers « frères et sœurs » !

Merci, un grand merci au premier ministre Manuel Valls.

Pendant ce temps…

Paradoxalement, Nicolas Sarkozy annonçait tranquillement son retour sur la scène politique à la tête, sans doute, de l’UMP. Il affirmait sa volonté de dissoudre le parti afin de le réorganiser, et ne pas vouloir parler trop tôt des futures élections présidentielles de 2017.

Éludant les questions judiciaires, il a expliqué : « Je suis sorti de Karachi. J’ai été blanchi dans Bettencourt. Sur la Libye, ils (les juges) savent que les documents sont faux. » « Quant à Bygmalion », a-t-il ajouté, « c’est moi qui suis la victime. Chacun sait que ce n’est pas un système dédié à Sarkozy. »

Sarkozy victime et sauveur à la fois, François Hollande n’a pas fini de transpirer. Après avoir tenu sa quatrième conférence de presse ce mardi 16 septembre, il était difficile pour le président de la République de tirer un quelconque bilan positif de son mandat en cours : pas de résultat positif en matière d’emploi, une vie privée chaotique étalée au grand jour, le déficit public loin d’avoir atteint son objectif, nous retiendrons surtout que la France s’engagera plus sérieusement en Irak via un « soutien aérien à la coalition ».