Les denrées alimentaires originaires des territoires occupés par Israël doivent porter la mention de leur territoire d’origine, et préciser qu’elles proviennent d’une colonie israélienne, a tranché mardi la Cour de justice de l’Union Européenne (UE).
En effet c’est dorénavant écrit noir sur blanc : Les denrées alimentaires originaires d’un territoire occupé par l’État d’Israël doivent porter non seulement la mention de ce territoire, mais également, dans le cas où de telles denrées alimentaires proviennent d’une localité ou d’un ensemble de localités constituant une colonie israélienne à l’intérieur dudit territoire, la mention de cette provenance.
Selon la Cour, la mention du territoire d’origine de ces denrées est obligatoire, au vu de ce règlement, et ce « afin d’éviter que les consommateurs ne puissent être induits en erreur quant au fait que l’Etat d’Israël soit présent dans les territoires concernés en tant que puissance occupante et non pas en tant qu’entité souveraine« .
Un étiquetage différencié
Les audiences de la Cour suprême de l’UE ont duré quatre ans, cette dernière a suivi l’avis favorable de l’avocat général qui préconise « l’étiquetage ».
Elle s’est référée à toutes les zones dont Israël avait pris le contrôle lors de la guerre des Six jours en 1967, y compris la Judée-Samarie dite Cisjordanie, Jérusalem-Est et les hauteurs du Golan.
Outre les critères sanitaires ou écologiques des produits mentionnés par le règlement européen, les « considérations éthiques » sont également susceptibles » d‘ influencer le choix des consommateurs « .
Le client est roi
C’est le droit à l’information du consommateur européen qui est invoqué par la cour de justice européenne.
La justice européenne entend qu’il y ait une mention d’origine exacte une provenance d’une colonie israélienne
Le consommateur ne doit pas être induit en erreur, quant au fait qu’Israël soit présent dans les territoires palestiniens non en tant qu’entité souveraine mais en tant que puissance occupante.
Respect du droit international
En vertu du droit international, les colonies israéliennes sont illégales et l’UE ne reconnaît pas la souveraineté d’Israël sur les territoires qu’il occupe depuis le mois de juin 1967 soit le plateau du Golan, la bande de Gaza et la Cisjordanie, y compris Jérusalem-Est.
C’est naturellement une victoire diplomatique majeure pour les palestiniens qui subissent depuis des années cet « embargo économique hors norme ».
Reste à voir les conditions de la mise en application de cette décision sur le terrain et son bon déroulement.
Une Europe tenace et ferme
Malgré les protestations des américains et de l’administration Trump nous ne pouvons que saluer le courage de Bruxelles qui ne prend pas de gants pour rétablir la justice.
Le premier Ministre de l’autorité palestinienne a salué cette décision tant attendue par le peuple palestinien et leurs partisans.
En route pour un boycott international
« En tant que consommateurs européens ne voulant pas acheter de produits d’Afrique du Sud pendant l’apartheid, ils peuvent, pour les mêmes raisons, s’opposer à l’acquisition de produits fabriqués dans un État particulier », a conclu le conseiller juridique de l’UE.
La lutte pour l’abolition de l’Apartheid en Afrique du Sud peut effectivement servir de référence à la lutte actuelle pour la Palestine.
L’arme du boycott international contre l’apartheid en Afrique du Sud a fonctionné comme un soutien à la lutte révolutionnaire du peuple et de ses organisations nationales.
Le modèle sud-africain
Les sud-africains ont utilisé tous les moyens à leur disposition pour renverser le régime raciste et discriminatoire. Concrètement c’est cette lutte de masse qui a permis au boycott international de fonctionner comme un puissant levier de solidarité mondiale.
L’abolition de l’apartheid en Afrique du Sud a ainsi été le résultat d’une combinaison constante entre tous les moyens de lutte sur le terrain et la solidarité internationale, dont le boycott fut le point culminant.
Il n’y a plus qu’à …