L’association nationale de DRH, représentée par Jean-Christophe Sciberras, a proposé vendredi 29 juin de transformer trois jours fériés de fêtes catholiques en congés payés. Cette mesure vise à apporter plus de neutralité et d’équité entre les salariés de diverses religions.

Neutraliser trois jours fériés catholiques pour plus de souplesse

L’association nationale de DRH propose de neutraliser trois jours fériés catholiques : le jeudi de l’Ascension, le jeudi de Pentecôte, et le 15 août de l’Assomption.

Cette proposition permettra aux salariés de poser librement des jours de congé au moment voulu de l’année, sous réserve de l’accord des responsables de ressources humaines de leur entreprise. Le but de cette mesure est d’apporter davantage de neutralité et d’équité dans le monde du travail.

Jusqu’à présent, les salariés juifs et musulmans qui désirent s’absenter pour des fêtes religieuses doivent utiliser des jours de congé classiques. Tandis que les catholiques n’ont pas besoin d’entamer leurs jours de congé pour s’absenter en cas de fêtes religieuses puisqu’elles sont déjà toutes fériées dans le calendrier.

Par ailleurs, la requête pourrait permettre de disperser les absences des salariés sur plusieurs jours, et ainsi assurer une activité minimum salariale.

La France détient actuellement 11 jours fériés : 1er janvier, le lundi de Pâques, le 1er mai, le 8 mai, l’Ascension, le Lundi de Pentecôte, le 14 juillet, le 15 août, le 1er novembre, le 11 novembre, le 25 décembre. L’association précise que le jour de Pâcques, celui de Noël et de la Toussaint, ne sont pas concernés par cette proposition en raison de leur « forte dimension sociétale ».

Un débat national autour des jours fériés est engagé par l’Association nationale de DRH auprès du Ministère du travail. Force est de constater la récurrence de ce débat sur les jours fériés dans l’espace public français. En janvier, pendant la campagne présidentielle, la candidate d’Europe Ecologie Les verts, Eva Joly, avait déjà émise une proposition controversée sur une éventuelle instauration de deux jours fériés supplémentaires. Il s’agissait de rendre férié Youm Kippour, et l’Aïd Al-Adha afin qu’il y ait une meilleure équité entre les trois monothéismes en France.

Certains partisans de l’attachement de la France à ses traditions judéo-chrétiennes se montrent sceptiques sur une telle proposition qui remettrait en cause une partie de ce qui constitue l’héritage d’une tradition historique. Mais la diversité et son respect sont primordiaux pour bien vivre ensemble dans une Nation multiconfesionnelle.

Des congés payés pour les fêtes musulmanes et juives ?

 Cette proposition donne l’opportunité aux musulmans, et aux juifs, de consacrer ces trois jours de congés payés aux fêtes religieuses. Ainsi, les musulmans pourront  poser des jours de congés pour l’Aïd Al Fitr, et l’Aïd Al Adha, et les juifs un jour pour Youm Kippour et autres fêtes juives.

En France, de plus en plus de salariés demandent des jours de congé pour des fêtes religieuses autres que chrétiennes. Les refus peuvent être vécus comme des injustices. La proposition de la neutralisation des trois fêtes catholiques pourraient ainsi combler un sentiment d’inéquité. La proposition viendrait donc pallier cette injustice d’autant plus que désormais, la présence des musulmans et des juifs est accrue, et ce, dans tous les secteurs du monde du travail. Tout salarié a le droit de s’absenter pour des fêtes importantes de sa religion. En offrant à leurs salariés musulmans, et juifs, la possibilité de fêter comme il se doit des jours sacrés, les directions leur offrent un bien être, et gagnent ainsi en productivité et en compétitivité.