Malgré la mixité sociale et la visibilité croissante de l’islam en occident, les préjugés persistent. Bien encore, les non-musulmans confondent culture et religion, arabes et musulmans le tout agrémenté de stéréotypes largement alimentés par la télévision. Face à ce constat Mohammad Mazhar, un membre du Cercle islamique d’Amérique du Nord s’est lancé dans une opération da3wa locale.

Distribution de Coran et da3wa

A l’extérieur de la bibliothèque publique de Rancho Santa Margarita en Californie, il est difficile de manquer Mohammad Mazhar.  Debout derrière sa table recouverte d’une bâche où l’on peut lire « Information ISLAM », Mohamed est là pour répondre aux questions d’américains non musulmans à la fois septiques et intéressés. Il y distribue par ailleurs des brochures sur l’islam ainsi que des traductions du Saint Coran. Ces présents sont souvent la porte ouverte à la discussion et à l’échange qui en quelques secondes brisent nombre de clichés et stéréotypes. Terrorisme, droits des femmes, statut des communautés chrétiennes et juives, vie après la mort, déroulement du culte… aucune question n’est restée taboue.

Mohammad et son coéquipier se sont installés devant la bibliothèque pour une raison simple, ils voulaient aller à la rencontre des lecteurs, ceux qui prennent le temps de découvrir et de comprendre :

« Nous avons été dans les centres commerciaux, mais au centre commercial, les gens sont intéressés par les achats. A la bibliothèque de gens sont prompts à la lecture, sont généralement plus intellectuelles… La plupart des gens sont bien éduqués et veulent savoir ce qu’est l’islam, en particulier les jeunes. Ils sont ouverts d’esprit et veulent comprendre. Ils peuvent ramasser une brochure et poser des questions. »

Lutter contre les stéréotypes et les préjugés

Les Etats Unis ne sont pas épargnés par la montée de l’islamophobie. Les actes criminels visant la communauté musulmane sont en hausse notamment depuis les attentats du 11 septembre. Les médias n’améliorant pas les choses, les musulmans sont devenus les méchants de séries américaines le plus souvent dans des rôles de terroristes. Quant aux journaux télévisés, ils n’hésitent pas à utiliser des images chocs pour illustrer des reportages traitant des musulmans. Par ailleurs, un certains nombre d’actes commis par des musulmans non-pratiquants portent préjudice à toute la communauté créant ainsi l’amalgame. Comme l’indique Mohammad Mazhar « Souvent, l’Islam est tenue pour responsable des actes commis par une minorité parmi les musulmans« .

Ceci explique cela. Un récent sondage proposé par Gallup a révélé que 43 pour cent des Américains avaient des préjugés sur l’islam. D’autres études américaines ont mis en exergue que beaucoup d’américains connaissaient très peu de choses sur l’islam et les musulmans. Ce sont ces éléments qui ont poussés Mohammad Mazhar à aller vers la rencontre des gens tout en exposant l’islam et en répondant aux questions des non-musulmans au combien nombreuses.

En France des initiatives semblables voient le jour. Ainsi l’association Oumati souhaite replacer la transmission de l’islam au cœur des préoccupations des musulmans tout en proposant aux non musulmans brochures, documentations, témoignages leur permettant de mieux apprécier la foi musulmane.