Créé en 1988, le prix Sakharov distingue une personnalité ayant apporté « une contribution exceptionnelle à la lutte pour les droits de l’homme dans le monde ».
Cette année c’est l’intellectuel ouïgour emprisonné Ilham Tohti, 49 ans, qui s’est vu décerner, jeudi 24 octobre, ce prix par le Parlement européen.
Les instances chinoises mécontentes
Depuis sa nomination, le 9 octobre, la Chine n’a pas caché son désaccord et a accusé l’institution européenne de « soutenir le terrorisme ».
Mais qui est Ilham Tohti ?
Arrêté à son domicile en janvier 2014, puis jugé et condamné à perpétuité en septembre de la même année, pour séparatisme, au Xinjiang, dont il est originaire …
… Ilham Tohti est un économiste, chercheur, défenseur des droits de l’Homme.
Ilham Tohti appartient à l’ethnie ouïghoure, majoritairement musulmane et qui constitue la principale population du Xinjiang, une vaste région du nord-ouest de la Chine soumise à un contrôle policier drastique.
Un engagement fort pour la minorité ouïghoure
Le gouvernement lui reproche son engagement pour son peuple, son soutien pour ses soeurs et frères qui subissent mille et un supplices en raison de leur confession religieuse : l’Islam.
Cette distinction reflète une volonté internationale d’envoyer un message fort au gouvernement chinois, comme l’a exprimé dans son discours le Président du Parlement européen David Sassoli. « En lui décernant ce prix, nous exhortons fermement le gouvernement chinois à libérer M. Tohti et nous appelons au respect de la minorité ouïghoure en Chine ».
Ce choix met également en lumière, comme tient à le rappeler le Parlement européen, la préoccupation internationale pour « la promotion de valeurs islamiques modérées dans le contexte d’une répression religieuse pilotée par l’Etat, les efforts visant à établir un dialogue entre une minorité musulmane et une population majoritairement non musulmane, et la répression de dissidents non violents par un Etats autoritaire ».
“Bien qu’il soit une voix modérée et de réconciliation, il a été condamné à la prison à vie à la suite d’un procès-spectacle”, a dénoncé le président du Parlement, appelant au “respect des droits des minorités en Chine”, selon un communiqué diffusé par le Parlement.
Le 30 septembre dernier, Ilham Tohti avait déjà reçu le prix Vaclav-Havel par l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE). En 2016, il avait été honoré par le prix Martin-Ennals pour les défenseurs des droits de l’homme.
Des marques de reconnaissances internationales inestimables
Ces marques de reconnaissance internationales sont inestimables pour Juwer, la fille d’Ilham Tohti, en exil aux Etats-Unis.
Sa fille juge que le prix Sakharov est comme un « gilet de sauvetage » pour son père et sa famille. Elle espère que « Les autorités chinoises prendront en compte l’opinion internationale chaque fois qu’elles voudront le punir d’une manière ou d’une autre ».
L’épouse d’Ilham Tohti, qui vit à Pékin avec deux de ses fils, n’a pas vu son mari depuis 2017.
Les onze millions de Ouïgours, qui constituent la population autochtone musulmane de la région autonome ouïgoure du Xinjiang, l’immense territoire frontalier de l’Asie centrale, sont la cible depuis 2017 d’une politique d’internement forcé massif.
Le prix, d’une valeur de 50 000 euros, sera remis le 18 décembre lors d’une cérémonie officielle dans l’hémicycle du Parlement de Strasbourg le 18 décembre prochain.
Les minorités musulmanes qui subissent le joug des dictatures sont malheureusement légions.
« Oh Allah nous te demandons humblement de la gloire et de ton pouvoir, et victoire pour les opprimés dans ta cause. Oh Allah sois près d’eux et avec eux, accorde leur le triomphe et renforcent les et accorde leur la patience »
Merci de ne pas les oubliez pas dans vos invocations, dans vos prières et vos prosternations.