Au moins 49 personnes sont décédées en quatre jours d’inondations en Bosnie. Les fortes pluies qui se sont abattues sur le pays, ont affecté plus d’un quart de la population bosniaque. D’après les autorités, ces inondations meurtrières sont les pires depuis 120 ans.
La rivière de Sava risque de déborder encore et des centaines de milliers de personnes ont dû quitter leur foyer. Des villes entières sont devenues des « villes fantômes » en Bosnie, et notamment en Serbie. C’est le pire exode depuis la guerre. C’est le dénuement et la désolation qui règnent dans les villes touchées, et la population s’active pour venir en aide aux sinistrés.
Un élan de solidarité inattendu
Mais l’élan de solidarité est tel que les barrières intercommunautaires entre musulmans, serbes et croates semblent être brisées. C’est une première dans le pays meurtri par un douloureux passé.
Des reporters nous rapportent de beaux exemples de cette solidarité. Comme à Doboj, ville majoritairement serbe, fortement touchée par les inondations qui a reçu les premiers vivres de la part d’un ancien combattant musulman et de ses musulmans de la ville voisine. « On leur a apporté de l’eau, du lait, des draps, des bottes en caoutchouc. Nous avons été les premiers à leur porter secours » raconte Ibro Begic. « Pendant la guerre nous avons été dans les armées ennemies, mais la guerre c’est une chose qui fait partie du passé. L’humanité est quelque chose de différent » ajoute-t-il pour le site d’information Le Parisien.
Des musulmans sinistrés ont également trouvé refuge et de l’aide chez des croates.
La centrale thermique et les mines antipersonnel, les nouveaux dangers
La centrale thermiques située vers Obrenovac, ville sinistrée près de Belgrade en Serbie, est menacée par la crue de Sava. Elle produit la moitié de la consommation nationale en électricité. Les autorités essaient à tout prix de la protéger. Autre danger évoqué par les autorités : le risque des mines antipersonnel datant de la guerre interethnique des années 1990. Ces dernières peuvent refaire surface avec les glissements de terrain. Les zones les plus menacées sont justement les villes les plus sinistrées. Les panneaux d’avertissement signalant les zones des mines antipersonnel ont été emportés par les eaux. Plus de 100 000 mines sont disséminées dans le pays. Chaque année, depuis la guerre des personnes meurent encore des mines. 1200km2 du territoire de la Bosnie n’a pas encore déminé. Les inondations ne font qu’accroître ce danger de plus pour la population, mise en garde par les autorités.